samedi 31 mars 2012

La dame en noir

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! La célèbre production britannique Hammer, après son retour fulgurant en 2008 avec Morse de Tomas Alfredson (La taupe), nous livre une autre grande surprise, LA DAME EN NOIR, de James Watkins (Eden Lake), qui renoue avec le style gothique de la production qui avait cessé toute activité en 1979.


Titre : La dame en noir
Réalisation : James Watkins
Acteurs : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, Liz White, Shaun Dooley, Roger Allam...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur/Epouvante

Synopsis : Jeune clerc de notaire à Londres, Arthur Kipps ne se remet pas de la mort de sa femme à la naissance de leur fils, quatre ans plus tôt. Envoyé en province pour régler la succession d'une vieille excentrique, il rencontre des villageois traumatisés par des évènements dont ils ne veulent même pas parler...

Infos utiles : LA DAME EN NOIR est adapté du roman anglais "The woman in black", écrit par Susan Hill et publié en 1983. Depuis sa publication, le roman a été adapté plusieurs fois au théâtre et même à la télévision avec un téléfilm du même nom. Afin d'éviter un format d'image traditionnel des films d'horreurs, James Watkins a choisit de tourner en 2.35 à la place du 1.85.

Ma critique : La Hammer revient en force avec LA DAME EN NOIR, respectant les codes de ses films d'horreurs gothiques des années 70, mais avec une image et une technique moderne. James Watkins, le réalisateur de l'incroyable Eden Lake, parvient à créer une peur rare et originale, celle apportée par des apparitions silencieuses dans le dos du personnage, dont le spectateur seul commence par les voir, lui laissant le doute de l'authenticité des visions. Les fantômes et esprits, modernisés avec le temps, qui triomphent actuellement dans les films d'horreurs comme Paranormal activity d'Oren Peli, ont ici une approche plus classique, renouant avec le film de fantôme gothique, laissant place à de simples apparitions et détails, mais foudroyant d'effroi et d'angoisse. LA DAME EN NOIR respecte ses ancêtres avec un début typique des films de la Hammer, dans la ligné des Dracula, où un jeune homme naïf - ici notaire, comme Jonathan Harker - a comme mission de s'occuper d'une vieille et grande demeure, n'ayant bien évidemment pas suivit les avertissement des villageois hostiles. Après une arrivée dans la maison hantée à travers de grands paysages majestueux sans fin, le héros va peu à peu trouver raisons aux préventions des habitants. Cette trame oubliée depuis les derniers films de la production britannique fait un retour jubilatoire, permettant aux fans des classiques de l'épouvante de redécouvrir cet émerveillement à travers une technologie évoluée et des acteurs de notre époque. James Watkins visite certes tout les clichés de l'épouvante, mais avec une finesse et une parfaite façon de les filmer, rendant l'ennuie et le ridicule impossibles. On retrouve dans LA DAME EN NOIR le post-Harry Potter, Daniel Radcliffe, qui parvient à lâcher ses lunettes et sa baguette magique et à se démarquer de la saga à succès, comme l'avait fait Leonardo DiCaprio après Titanic (De James Cameron). Le jeune acteur, au physique d'enfant, joue pourtant un jeune homme de 22 ans, à l'instar des héros très jeunes de l'âge d'or de la Hammer. Il parvient parfaitement, en toute modestie, à jouer son personnage, un personnage naïf, honnête, bon et innocent, à qui il arrive une succession de malheurs, avec des yeux bleus en parfaite harmonie avec les couleurs froides et bleuâtres du film. On retrouve aussi Ciaran Hinds (La taupe, Bons baisers de Bruges), qui avait déjà joué aux côtés de Radcliffe dans Harry Potter et les reliques de la mort, juste, dans un personnage amical et touchant. LA DAME EN NOIR, munis d'un budget moyen, parvient à nous offrir une nature anglaise sublime, à dominante d'un bleu très froid, jouant avec des touches de jaune, notamment à travers de grands plans de vastes plaines, où le héros s'aventure, la nature prenant le dessus de l'homme, comme l'avait fais Werner Herzog dans Nosferatu, fantôme de la nuit, où le jeune Harker, interprété par Bruno Ganz, arpentait les collines humides d'une nature glaçante. Le film de Watkins s'achève avec une fin crue, à l'instar du très bon Jusqu'en enfer de Sam Raimi (Evil dead, Intruder) mais finalement enjolivée, pour finalement finir avec un plan final majestueux et ironique. LA DAME EN NOIR renoue donc avec un genre longtemps enfouit que long exhume enfin pour livrer un film d'épouvante gothique et classique, avec une grande peur et une angoisse omniprésente, rare dans la vague gore et commerciale des films d'horreurs actuels, permettant à Daniel Radcliffe de se détacher de son personnage d'Harry Potter.

Voici le site officiel de LA DAME EN NOIRhttp://www.ladameennoir-lefilm.com
Et cliquez ICI pour visiter le site officiel de la Hammer Production

Daniel Radcliffe

Daniel Radcliffe
Ciran Hinds

dimanche 18 mars 2012

38 témoins

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de 38 TÉMOINS, un film français réalisé par Lucas Belvaux (Rapt, La raison du plus faible) en 2012.


Titre : 38 témoins
Réalisation : Lucas Belvaux
Acteurs : Yvan Attal, Sophie Quinton, Nicole Garcia, François Feroleto, Natacha Régnier, Patrick Descamps, Didier Sandre...
Année de sortie : 2012
Genre : Drame

Synopsis : Une nuit, dans une rue du Havre, une femme est sauvagement assassinée. Les habitants de l'immeuble au pied duquel elle est morte jurent n'avoir rien vu ni entendu, excepté un pilote de bateau, peu à peu rongé par le remords.

Infos utiles : 38 témoins est adapté du roman "Est-ce ainsi que les femmes meurent ?" de David Decoin, dont l'histoire se situe à New York dans les années 60. Le tournage a eu lieu pendant 8 semaines, en février et mars 2011, dans la ville du Havres et ses alentours.

Ma critique : 38 TÉMOINS commence comme un polar sombre, avec des plans froids de bateaux à containers, d'une dominante de bleu, déshumanisant le film, également dans les plans qui suivent, ceux d'un cadavre dans le hall d'un immeuble. Cette ambiance glacial, sans aucune source de vie, à l'instar de la scène d'ouverture de The Ghost writer de Roman Polanski (Le pianiste, Chinatown), cloue le spectateur dans son fauteuil. Cet aspect de polar va pourtant se dissiper dans la suite du long-métrage, pour laisser place à une réflexion sur le refus de s'adonner à la souffrance et a exécuter une rédemption, tout en titillant l'ampleur de la "non-assistance à personne en danger". La présentation du personnage principal est faite par l'intermédiaire du meurtre et de la police lors des témoignages des voisins. Le spectateur ne sait donc rien du personnage avant le terrible évènement. 38 TÉMOINS aborde un sujet banal mais dont la question n'est pourtant rarement relevé : celle du regret de la "non-assistance à personne en danger". Cette question n'avait pas lieu dans le roman, se déroulant aux Etats-Unis, où cette loi est inexistante. Belvaux situe l'histoire dans le Havre, petite ville pourtant tranquille, qui va correspondre totalement au climat glacial et vide du film. Le meurtrier est ingénieusement retiré de l'histoire, pour ne laisser place qu'à la réflexion des personnages, afin de ne pas sombrer dans le film policier. Malgré un casting réussi, on retrouve malheureusement de fortes longueurs à travers des dialogues lourds et trop appuyés, enlevant une grande crédibilité au film. Les ressorts de l'histoire sont également tous livrés des le début du film, ce qui semble au spectateur n'avoir plus aucune découverte dans la suite du film. Malgré tout, le génie du réalisateur belge se retrouve à travers des détails subtils, comme une scène où Yvan Attal avoue ce qu'il a vu et entendu à sa femme, alors qu'elle dort, laissant à celle-ci ainsi qu'au spectateur le doute de l'existence de ces aveux, et le voisin qui apparaît inexplicablement sur son balcon pour observer le personnage de Pierre, rappelant sans conteste un autre film sublime de Roman Polanski : Le locataire. On retrouve dans 38 TÉMOINS Yvan Attal (Rapt, New York, I love you) d'un physique particulier et d'une humanité extraordinaire, jouant avec perfection la destruction intérieure d'un homme, dont Belvaux donne cependant trop la parole, empêchant un jeu davantage silencieux, qui forme pourtant le charme du personnage, une Sophie Quinton (Poupoupidou, Le Skylab) quelque peu insupportable, ne faisant que déclarer ses répliques, dépourvu de personnalité, mais qui colle justement à son rôle, un rôle fantomatique. On retrouve également Nicole Garcia (Pourquoi tu pleures ?, Les bureaux de Dieu), frôlant un jeu excessif, le juste François Feroleto (Asylum) et l'excellent Didier Sandre (Train d'enfer, Memory lane) en procureur strict mais honnête. Le film s'achève par une fin relevant un rythme essoufflé par ses quelques longueurs, en mettant en scène une reconstitution incroyable du meurtre. 38 TÉMOINS se démarque des thrillers français actuels par la création d'une ambiance glacial rare et originale, et permet à Yvan Attal de se surpasser.

Yvan Attal et Sophie Quinton

samedi 10 mars 2012

[REC] 3 Génesis

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous parler en avant-première du film espagnol [REC] 3 GENESIS, troisième volet de la saga [REC], qui sortira dans nos salles le 4 avril 2012. J'ai pu le voir en avant-première au cinéma le Grand Rex le mercredi 7 mars, en présence de l'équipe du film.


Titre : [REC] 3 Génesis
Réalisation : Paco Plaza
Acteurs : Leticia Dolera, Diego Martin, Ismael Martinez, Alex Monner, Claire Baschet, Sr. B, Jana Soler, Emilio Mancheta...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : C'est le plus beau jour de leur vie : Koldo et Clara se marient ! Entourés de leur famille et de tous leurs amis, ils célèbrent l'évènement dans une somptueuse propriété à la campagne. Mais tandis que la soirée bat son plein, certains invités commencent à montrer les signes d'une étrange maladie. En quelques instants, une terrifiante vague de violence s'abat sur la fête et le rêve vire au cauchemar... Séparés au milieu de ce chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leur vie, dans une quête désespérée pour se retrouver...

Infos utiles : [REC] 3 GENESIS est le premier volet de la saga [REC] à être distribué par la compagnie américaine Fox Searchlight Pictures, qui a acquis les droits de la franchise en 2011. Comme son titre l'indique, le film se déroule avant [REC] et [REC] 2.

Ma critique : [REC] 3 GENESIS est le troisième volet d'une franchise qui a démarré fort avec un [REC] dynamique et sanglant à souhaits, pour sombrer dans le ridicule avec [REC] 2, tous deux réalisés par Paco Plaza (Les enfants d'Abraham, L'enfer des loups) et Jaume Balaguero (Malveillance, A louer). Pour le troisième épisode, Jaume Balaguero laisse sa place de réalisateur à Paco Plaza seul, pour s'occuper de la production. Jaume Balaguero réalisera cependant le prochain [REC] Apocalypse. Plaza a donc le champ libre pour exprimer son imagination. Dans le souci d’essouffler - encore plus - la saga, il prend donc l'ingénieuse mais lourde résolution de transgresser les codes d'une franchise qui virait dans la prétention et le n'importe quoi. Il prend donc l'énorme risque - de décevoir les fans - d'arrêter le procédé fort à la mode actuellement, celui du found-footage, utilisé dans un but uniquement commercial depuis son apogée avec [REC], venant à l'origine de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Il prend aussi le risque de mélanger humour et horreur. Ces deux intentions fort généreuses mais risquées démontrent déjà un aspect auto-dérisoire de la franchise qui commençait à se prendre largement au sérieux, notamment par la présence de Balaguero. Cependant l'humour de [REC] 3 GENESIS est mal exploitée par le réalisateur. Plaza ne pousse jamais ses limites et rend le spectateur dans une situation délicate où il ne sait où donner de la tête, indéterminé face à l'humour et l'horreur, par un cinéaste qui ne fait que donner de fines touches de pinceau pour chaque élément, sans jamais les exploiter. De très bonnes idées sont tout de même présentes, comme le personnage de "John l'Eponge" et la séquence géniale, accompagnée de violons grinçants, où le personnage de Koldo découvre une armure pour l'enfiler afin de sauver sa dulcinée, accompagné d'un autre, lui aussi en armure, qui disparaîtra de façon hilarante. Cela rappelle sans conteste le dément Evil dead 3 - Army of Darkness, de Sam Raimi (Trilogie Spider-man, Jusqu'en enfer). [REC] 3 GENESIS commence à l'instar des deux premiers. Un faux menu de DVD s'affiche alors à l'écran, et un diaporama de photographies de mariage est lancé, puis suivent des images filmées par des caméras subjectives du même évènement. On reste donc dans la tradition du found-footage. Cependant après une scène de massacre beaucoup trop rapide, la caméra est subtilement cassée (voir la bande-annonce). Aucune preuve de l'évènement n'est donc possible. Le film se transforme donc en "véritable film", de façon très réjouissante pour les yeux du spectateur. Quelques clins-d'oeil seront tout de même introduits par la suite à travers des caméras de surveillance où la vision infrarouge d'une caméra utilisée par les personnages pour se frayer un chemin. C'est peut-être ce changement de mise en scène qui explique le manque important d'originalité dans les scènes de "zombies", toutes caractérisées par une simple apparition de ceux-ci dans le dos d'un personnage, puis très vite éliminé. De plus, après une courte scène de massacre expédiée, où la quasi-totalité des personnages ont trouvés la mort, les quelques survivants trouvent la leur dans le quart-d'heure qui suit, laissant donc la place au couple de mariés pour le restant du film, alors que l'on s'attendait à un véritable massacre tout au long du film, comme ses deux prédécesseurs. Les caractéristiques des infectés changent quand cela arrange le réalisateur, hésitant entre le zombie classique de Romero (La nuit des morts-vivants, Survival of the dead) et celui qui court, pour finalement laisser place à des espèces de vampires, craignant la religion. En plus de l'humour, le cinéaste introduit une véritable histoire d'amour au film, celle du couple de mariés, avec de trop nombreuses scènes d'amour entre les deux personnages, cassant un rythme de film d'horreur effréné, désiré par le réalisateur espagnol. On retrouve dans [REC] 3 GENESIS un casting inconnu en France, mais dont les deux personnages principaux sont des vedettes en Espagne. On retrouve donc la belle Leticia Dolera (Disparitions, Man push cart), excellente en marié révoltée et rancunière, qui nous livre une phrase ironique et puissante déjà culte, présente dans la bande-annonce : "c'est mon jour", armée d'une tronçonneuse et prête à découper du zombie. Son jules est interprété par Diego Martin (Manolete, Les borgia), surmené, sachant jouer de façon fine et expressive avec ses expressions physiques. [REC] 3 GENESIS s'achève avec une fin quelque peu bâclée et cédant à une énorme facilité, précédent une scène finale esthétique et forte, pour déboucher sur un plan final symbolique bouclant ce conte horrifique, mais n’annonçant malheureusement pas le quatrième volet de la saga. [REC] 3 GENESIS est donc un film plein de défauts, avec un scénario mal exploitée, pourtant munis d'un lieux et d'un contexte supers : le mariage. Le film est tout de même constitué de très bonnes idées, et ose certaines choses qui affirment un certain courage chez le metteur en scène, celui de l'auto-dérision, de l'humour et d'une mise en scène originale et modeste, constituée de certains plans majestueux, jouant avec des couleurs orangeâtres, qui montre au spectateur que c'est parfois l'intention qui compte, pardonnant les erreurs techniques d'un film certainement pas nul, et qui révèle la réflexion intelligente de Paco Plaza.

Voici le site officiel de [REC] 3 GENESIS, très bien fait, pleins de téléchargements gratuits et d'informations : http://sites.wildside.fr/rec3/index.html

Leticia Dolera
















Leticia Dolera et Diego Martin



















Voici la superbe affiche promotionnelle de [REC] 3 GENESIS, simple mais efficace, avec comme slogan "Ce devait être le plus beau jour de ma vie..." :



lundi 5 mars 2012

Les infidèles

Bonjour ! Je vais vous présenter aujourd'hui un film que je suis allez voir avec réticence au cinéma, LES INFIDÈLES, film français à sketches réalisé par sept réalisateurs.

Voici la bande-annonce quelque peu mensongère de LES INFIDÈLES, sous le doux son de la chanson rock "Have love will travel" de The Sonics :


Titre : Les infidèles
Réalisation : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau et Alexandre Courtès
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Manu Payet, Isabelle Nanty...
Année de sortie : 2012
Genre : Comédie

Synopsis : Variations sur le thème de l'infidélité masculine à travers plusieurs sketches et intermèdes placés sous le signe de la goujaterie.

Infos utiles : Les affiches publicitaires des INFIDÈLES présentant les acteurs Jean Dujardin et Gilles Lellouche en plein acte d'adultère ont été retirées quelques jours après leur exposition. Selon l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), ces affiches représentaient une image dégradante de la femme. Le tournage s'est déroulé entre mai et juillet 2011, à Paris et à Las Vegas. Jean Dujardin s'est inspiré du titre du film de Marin Scorsese, Les infiltrés, pour donner au sien celui des INFIDÈLES. C'est en apercevant du coin de l'oeil la jaquette du film de Scorsese que Dujardin lut par erreur "Les infidèles".

Ma critique : LES INFIDÈLES, à travers ses affiches et bandes-annonces annoncent une comédie vulgaire et grossière. On découvre cependant en salle la face cachée du film, la plus importante, une face purement dramatique. Il est donc difficile de classer ce film dans "comédie" au lieu de "drame". Effectivement, LES INFIDÈLES présente dans sa bande-annonce toutes ses scènes de parties de jambes en l'air et ses blagues plus grossières les unes que les autres, afin d'attirer un public large dans les salles. Film qui semble au premier abord dénué d'une quelconque profondeur et de subtilité, prouve totalement le contraire. Sans compter les quelques scènes de sexualité plutôt crues et d'une vulgarité complaisante, le film, à travers une dizaine de sketches, d'une courte durée dans l'ensemble, fait le portrait de plusieurs personnages différents joués par deux mêmes acteurs et suivant la même idée générale, l'infidélité, sujet actuel, puisque le taux d'infidélité et de divorce au sein des couples ne cessent d'augmenter. Le film commence et se termine par un même sketche, présenté dans la bande-annonce, donnant le sentiment au spectateur de regretter le prix de sa place. A partir du deuxième sketche, une autre ambiance s'installe et va persister dans la plupart des sketches suivants, une ambiance sombre, noyant le spectateur dans les méandres de la réflexion humaine, à travers des scènes tendues, à l'instar de celles d'Eyes wide shut, de Stanley Kubrick (Orange mécanique, Shining), dans les dialogues tendus entre un couple s'humiliant l'un face à l'autre. Ce sont ces sketches qui forment véritablement le sens caché du film, et sa profondeur intelligente, en n'oubliant cependant pas les doses d'humour potache et noir, parfois même un humour dont le spectateur réalise pas la suite que le "gag" est bien plus dramatique que drôle, à travers des personnage littéralement pitoyables, perdus et seuls, outre les deux du début et de la fin, n'étant autre qu'ingrats. On retrouve dans cette réalisation costaude un grand nombre de réalisateurs et un casting parfait. Pour des courts métrages de quelques minutes à des dizaines de minutes, on retrouve sept - déjà -grand réalisateurs français, dont l'actuellement primé et au sommet du box office français Michel Hazanavicius, réalisateur de l'oscarisé The Artist et des très bon OSS 117, tous deux avec Jean Dujardin. On retrouve également derrière la caméra les acteurs Jean Dujardin et Gilles Lellouche, les metteurs en scènes Emmanuelle Bercot (Backstage, Clément), Fred Cavayé (A bout portant, Pour elle), Eric Lartigau (Pourquoi tu pleures ?, Prête-moi ta main) et Alexandre Courtès (The incident). On retrouve en tête d'affiche Jean Dujardin (The Artist, Brice de Nice) et Gilles Lellouche (Platane, Les petits mouchoirs), jouant tout deux de façon irréprochable. On retrouve en seconds rôles Guillaume Canet (Ne le dis à personne, Les petits mouchoirs), ici très drôle, Manu Payet (L'amour c'est mieux à deux, Coco), qui se dépasse et dévoile un talent comique - il était temps ! -, Alexandra Lamy (Un gars une fille, Ricky), dans un rôle inhabituel et bouleversant, Isabelle Nanty (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre), pour une fois touchante, et Sandrine Kiberlain (Polisse, Le petit Nicolas). Le film livre finalement une critique de l'infidélité, à travers chaque morale explicite des sketches. LES INFIDÈLES s'achève avec une fin ironique mais quelque peu grossière, dont on aurait pu se passer de quelques plans, mais qui renverse la situation et qui rend les personnages davantage touchants, à travers un sujet relevant certainement d'une réalité. LES INFIDÈLES, malgré quelques scènes dérangeantes et vulgaires, livre une véritable leçon sur la nature humaine, étonnante venant du cinéma français, à travers une mise en scène et des acteurs fascinants.


Voici la chanson "Have love will travel" de The Sonics présente dans la bande originale du film :



Voici les affiches promotionnelles de LES INFIDÈLES, de très mauvais goût :


samedi 25 février 2012

Piranha 3D

Bonjour à tous ! Je vais vous parler aujourd'hui de PIRANHA 3D, le plus ou moins remake de Piranha de Joe Dante, réalisateur de Gremlins, dont Alexandre Aja (La colline à des yeux, Haute tension) s'inspire aussi pour son PIRANHA 3D, sortit en 2010.


Titre : Piranha 3D
Réalisation : Alexandr Aja
Acteurs : Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O'Connell, Ving Rhames, Jessica Szohr, Steven R. McQueen, Kelly Brook, Riley Steele, Christopher Loyd, Richard Dreyfuss...
Année de sortie : 2010
Genre : Horreur

Synopsis : Spring Break, Lac Victoria. 20 000 étudiants se retrouvent pour une semaine de débauche explosive. Mais un tremblement de terre ouvre une faille sous le lac d'où s'échappent... des milliers de piranhas !

Infos utiles : Alexandre Aja avait déjà depuis 2003 le projet de réaliser un film d'horreur sur les piranhas, alors qu'il vendait son film Haute tension à la société de production Lionsgate. Le tournage a duré 42 jours, alors que 60 en étaient prévus. Contrairement aux idées reçues, les piranhas ne s'attaquent que très rarement aux hommes. Le seul et unique cas d'attaque remonte au 19ème siècle.

Ma critique : PIRANHA 3D est le cinquième film du déjà grand réalisateur Alexandre Aja, le réalisateur du super remake de La colline à des yeux. Il revient au grand écran avec encore un grand nombre de références en tête, notamment celles des Dents de la mer de Steven Spielberg (Jurassic Park, E.T. l'extraterrestre), Piranha et Gremlins de Joe Dante (Panic sur Florida Beach). Avec PIRANHA 3D, il livre un film totalement délirant, trash, sexy, gore et drôle, tout ça en relief et sur grand écran ! Etant peu amateur de la technique de la 3D, elle trouve tout son intérêt dans PIRANHA 3D. A l'inverse de Avatar (De James Cameron) ou autre blockbusters en trois dimensions, cette technique se justifie dans le film d'Aja, car elle contribue à l'aspect eighties que le réalisateur veut donner à son film, et confirme l'aspect purement divertissant du film. Effectivement, PIRANHA 3D renouvelle les codes des films des années 80, que l'on va voir entre potes afin de passer une heure et demie de pure divertissement, là uniquement où la 3D trouve son sens. Le DVD du film offre la possibilité de le regarder en 3D, avec la technique de l'anaglyphe, offrant deux paires de lunettes rouge-bleu. Cette technique, peu efficace et imparfaite, qui modifie les couleurs et rend une image floutée, trouve malgré tout son efficacité dans certaines scènes du film, notamment celles où l'un des personnages dirige l'hélice d'un bateau en marche vers le spectateur ou encore lorsqu'un câble casse devant les yeux du spectateur. Je vous conseille donc cette version du DVD collector, contribuant au but délirant du film, et avec des bonus exclusifs et une possibilité de voir le film en 2D. Le film est composé en trois parties. Une première qui introduit l'histoire et ses personnages, ainsi que le festival et les sexy "Wild Wild Girls", une deuxième partie principalement constituée du mémorable et sublime massacre plaisant de jeunes gens détestables, pour notre plus grand plaisir, dont le réalisateur place le spectateur du côté des piranhas, déchiquetant de façon improbable mais réaliste leurs proies à travers des maquillages et effets gore signés par le maître des effets spéciaux, faisant une brève apparition dans le film, Gregory Nicotero, qui a signé également ceux de The ward et de la série télévisée The walking dead, n'allant pas de main morte dans les corps déchiquetés et les membres arrachés, en jouant avec la couleur du sang et les couleurs claires du lac, et la troisième partie achève l'histoire des personnages principaux ainsi que le massacre. Aja ajoute une touche d'humour au film, notamment à travers ses personnages antipathiques. PIRANHA 3D est composé d'un grand casting, des acteurs cultes aux références, en passant par des actrices pornographiques et mannequins. On retrouve donc avec surprise les cultes Ving Rhames (Mission Impossible : Protocole Fantôme, Pulp Fiction), Richard Dreyfuss (Les dents de la mer, Les filous) et Christopher Lloyd (Trilogie Retour vers le futur, La famille Addams), Elisabeth Shue (Trouble jeu, Réactions en chaîne), le trop rare et drôle Jerry O'Connell (Kangourou Jack, Sliders, les mondes parallèles), dans un rôle ingrat, la belle Kelly Brook (Braquage à l'italienne, Smallville), l'actrice pornographique Riley Steele (Pirates 2 : Stagnetti's revenge), dénuée de talent d'actrice, raison pour laquelle elle ne parle pas tout au long du film, la juste Jessica Szohr (Gossip girl, Mais comment font les femmes ?), dans l'un des rares rôles humains du film, Ricardo Chavira, soit Carlos dans la série Desperate housewives, dans un rôle minime, et avec surprise le mystérieux et incroyable Eli Roth (Inglorious Basterds), réalisateur d'Hostel 1 et 2, dans un petit rôle. PIRANHA 3D s'achève avec une fin traditionnelle des films d'horreur, respectant celles des années 80, avec une découverte inattendue et un plan final ironique et plaisant, annonçant une suite. Alexandre Aja livre donc avec PIRANHA 3D un pure film divertissant et délirant à souhaits avec humour, sex et gore, ou comme le dit si bien l'affiche du film : sea, sex and... BLOOD !

Retrouvez des images, vidéos, jeux et les Wild Wild Girls sur le site officiel de PIRANHA 3Dhttp://piranha-3d.com/

Jessica Szohr attaquée par les piranhas
















Le massacre de Spring Break

Kelly Brook

PIRANHA 3DD

Une suite à PIRANHA 3D, "Piranha 3DD" a été tourné et va sortir prochainement. On ne retrouvera malheureusement pas Alexandre Aja aux commandes, ayant décliné la proposition de faire une suite suite à des désaccords avec la production dans ses idées, comme pour la suite de La colline à des yeux. C'est alors l'américain John Gulager (Feast, Feast 2 : Sloppy Seconds) qui réalise cette séquelle. On y retrouve Katrina Bowden (Tucker and Dale fightent le mal, 30 rock), le fameux Christopher Lloyd encore présent, Danielle Panabaker (The ward, The crazies) et Ving Rhames.

Voici comme avant goût une affiche plutôt réussie : 


Et la bande-annonce :


jeudi 23 février 2012

The ward

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui d'un film qui marque le retour de l'un des maîtres de l'horreur, John Carpenter, le réalisateur mythique des grands Halloween, The Thing ou encore de Assaut, qui revient avec une nouvelle histoire fantastique, celle de THE WARD.


Titre : The ward
Réalisation : John Carpenter
Acteurs : Amber Heard, Mamie Gummer, Danielle Panabaker, Laura-Leigh, Lyndsy Fonseca, Jared Harris...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : En 1966, Kristen, une jeune femme, se retrouve enfermée dans l’hôpital psychiatrique de North Bend, dans l'Oregon, après avoir été retrouvée près d'une ferme abandonnée qu'elle venait d'incendier. Arrivée la nuit, les pensionnaires de l'hôpital sont victimes de mystérieuses disparitions. La jeune femme se retrouve piégée et perdue entre ces murs, à devoir affronter un mauvais-esprit. Mais alors que le danger se fait de plus en plus pressant elle va comprendre à quel point ce fantôme est maléfique, bien plus que tout ce qu'elle aurait pu imaginer.

Infos utiles : THE WARD est le premier film de John Carpenter depuis Ghosts of Mars, réalisé en 2001. Le film a été tourné dans un hôpital désaffecté.

Ma critique : John Carpenter n'avait pas réalisé de films pendant dix ans, si on ne compte pas ses épisodes de la série Masters of Horror, dont le ridicule - tout comme son titre - La fin absolue du monde. Le sois-disant créateur du slasher revient en forme avec THE WARD, et réalise ici l'une des ses meilleures oeuvres. Le film débute avec un super générique tranchant, dans tous les sens du terme, dont les noms et des images d'hôpitaux psychiatriques apparaissent derrière des morceaux de verre en mouvement, sur une superbe musique, propre au film, qui restera par la suite dans la tête, mais qui n'est malheureusement pas signée Carpenter, pourtant connu pour faire la musique de ses longs-métrages, comme le thème mythique d'Halloween. Carpenter réalise avec THE WARD un film doux et linéaire, dans une belle reconstitution colorée des années 60. Le réalisateur, comme à son habitude, adopte une mise en scène vide et sans véritable fond, dont je n'adhère pas spécialement, mais qui forme tout de même le charme de sa mise en scène, et qui a un véritable sens dans ce film. C'est avec THE WARD que John Carpenter parvient a confirmer son talent. Au lieu d'un film d'horreur plein d'action et de rebondissements se voulant originaux, qui finissent ordinaires, le réalisateur adopte une mise en scène ordinaire et peu personnelle afin de rendre le film original. Le "fantôme" surgit tranquillement de ses cachettes et tue ses victimes sans précipitation, dans un calme incroyable. Carpenter innove dans une ambiance et un rythme de film encore jamais adopté. De plus le physique de la créature est simple, à l'image du monstre pur que l'on imagine sous notre lit la nuit, mais très réaliste et crédible, sachant titiller nos peurs les plus profondes, avec des effets spéciaux et des effets gore saisissants, signés le grand Gregory Nicotero, fidèle maquilleur de la série The walking dead. On retrouve dans THE WARD un grand casting de filles, autre innovation chez Carpenter, ayant réalisé que des films de "garçons". On retrouve cinq jeunes filles, dont la ravissante et talentueuse Amber Heard (Hell driver, Bienvenue à Zombieland), qui nous avait séduit par son charme et jeu d'actrice dans All the boys love Mandy Lane, de Jonathan Levine, qui livre ici un rôle surprenant, dont on a du mal à s'y faire au départ, mais volontairement de sa part. On retrouve également dans le film la belle Lyndsy Fonseca, petite amie du héros de l'excellent Kick-Ass, Mamie Gummer (Hôtel Woodstock, La brûlure), Danielle Panabaker (The crazies, Piranha 3DD) et Laura-leigh. On retrouve dans le seul rôle masculin Jared Harris (Inside, L'Etrange histoire de Benjamin Button). THE WARD mène vers une fin qui on l'espère depuis le début nous dévoilera une explication rationnelle, mais qui nous livre finalement un twist final décevant, John Carpenter s'abandonnant aux facilités scénaristiques et à la mode actuelle du twist final, comme l'avait fait Martin Scorsese avec Shutter Island, procédé beaucoup trop déjà-vu, et décevant de la part du maître de l'horreur. On aurait préféré une fin traditionnelle et la révélation d'une véritable énigme dont on semble mêlé depuis le début du film. Le réalisateur se rattrape malgré tout dans la façon de traiter ce twist final, à la manière d'un conte horrifique qui se termine, et avec un plan final suivit d'un générique de fin accompagné de la superbe bande originale du film.

Cliquez ICI pour visiter le site officiel de THE WARD

Amber Heard


John Carpenter dirigeant Amber Heard

dimanche 19 février 2012

Bullitt

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de BULLITT, un film américain réalisé en 1968 par Peter Yates (Les quatre malfrats, Don Quichotte) avec Steve McQueen (La grande évasion, Le guet-apens).


Titre : Bullitt
Réalisation : Peter Yates
Acteurs : Steve McQueen, Robert Vaughn, Jacqueline Bissett, Don Gordon, Robert Duvall, Simon Oakland, Norman Fell...
Année de sortie : 1969
Genre : Policier

Synopsis : Quarante huit heures de la vie d'un flic dont l'efficacité permet de dénouer les fils d'une ténébreuse affaire malgré l'intimidation d'un politicien et la menace de gangsters particulièrement dangereux. Quelques morts violentes et une extraordinaire poursuite en voiture dans la ville la plus photogénique du monde : San Francisco.

Infos utiles : BULLITT est adapté du roman Mute witness de Robert L. Pike. C'est Steve McQueen lui-même qui assure la conduite de la Ford Mustang lors de la célèbre poursuite dans les rues de San Francisco. C'est la première fois qu'est mentionnée l'injure bullshit ! dans le scénario d'une grosse production hollywoodienne. BULLITT remporte l'Oscar du meilleur montage en 1969.

Ma critique : BULLITT est un film culte et une véritable perle des films policiers qui, jusqu'à nos jours, n'a pas vieillie d'un poil. Il suit la vie d'un policier impassible mais débordé par un travail dangereux et loin d'être reposant. A travers peu de scènes mais celles-ci très longues, Peter Yates y intègre un suspens haletant dans toutes les situations, en jouant avec des dialogues recherchés, à travers un bon scénario, et avec le super jeu des acteurs, notamment celui de Steve McQueen (La grande évasion, Le Mans), excellent et physiquement impressionnant, tant dans son charme que dans ses expressions impassibles, le tout servit par une musique signée Lalo Schifrin, le compositeur des thèmes de L'inspecteur Harry et de la série télévisée Starsky et HutchBULLITT commence par une scène d'action des plus étranges, où le spectateur se perd dans ce à quoi il assiste. Le personnage de Bullitt n'est alors introduit qu'après plusieurs scènes. Son arrivée se fait alors attendre. A l'inverse de la plupart des films policier, où le héros arrive devant la caméra de façon "héroïque", Steve McQueen apparaît pour la première fois dans son lit. BULLITT est célèbre pour sa longue scène de poursuites en voitures dans les rues en pente de San Francisco, où McQueen poursuit les criminels, après avoir été lui-même suivis. Cette scène unique, dont même les films actuels aux effets spéciaux hallucinants ne l'égale pas, est assurée par le grand Steve McQueen, grand amateur de voiture. En plus de cet aspect de crédibilité, la scène a lieu en décors naturels. C'est donc une scène culte très réaliste, clouant le spectateur dans son fauteuil, avec des plans depuis l'intérieur de la voiture à toute allure, donnant presque la nausée tant le réalisme y est fort. On retrouve dans BULLITT Steve McQueen, toujours très classe, Robert Vaughn (La tour infernale, Les sept mercenaires), dans un rôle ingrat, la magnifique Jacqueline Bisset (Le magnifique, Le crime de l'Orient-Express), et avec surprise le grand Robert Duvall (Le parrain, Apocalypse now), dans un petit rôle, celui d'un chauffeur de taxi. BULLITT apporte de plus une relation amoureuse entre Bullitt et sa compagne peut présente dans le film, mais qui va tout de même influencé la décision du héros et qui va achever le film par une fin quelque peu difficile à comprendre, mais inattendue et originale face aux codes du film policier.

Steve McQueen

Steve McQueen au volant de sa Ford Mustang

vendredi 17 février 2012

The woman

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de THE WOMAN, un film américain réalisé par Lucky McKee (May, The woods) qui sortira en Direct to DVD le 1 mars 2012.

Je vous laisse savourer cette superbe bande-annonce, qui à le mérite de ne montrer que très peu du film :


Titre : The woman
Réalisation : Lucky McKee
Acteurs : Pollyanna McIntosh, Sean Bridgers, Angela Bettis, Lauren Ashley Carter, Shyla Molhusen, Carlee Baker...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : La femme évoquée par le titre est la dernière survivante d'un clan qui a erré sur la côte nord-est des Etats-Unis depuis des décennies. Elle demeure seule gravement blessée et vulnérable. Christopher Cleek, avocat brillant et père de famille sérieusement perturbé s'embarque poussé par ses idéaux tordus dans un projet détraqué : celui de capturer et "civiliser" cette femme, une décision qui mettra bientôt en danger les vies de tous les membres de sa famille.

Infos utiles : THE WOMAN a reçu l'Octopus d'or et le Prix du public lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2011 et le Prix du meilleur scénario au Festival International du Film de Catalogne de Sitges 2011 pour Lucky McKee et Jack Ketchum. THE WOMAN est adapté du roman de l'auteur Jack Ketchum.

Ma critique : Lucky McKee affirme avec THE WOMAN son goût pour la bestialité et la place importante de la femme dans ses films. Le réalisateur de l'épisode Liaison bestiale de la série Masters of Horror nous livre un conte horrifique, psychologique et dérangeant, autant explicitement qu'implicitement. Le scénario, inspiré du roman de Jack Ketchum, co-scénariste avec le réalisateur, est plutôt ordinaire. On retrouve un père de famille lassé de la routine quotidienne, perturbé mentalement, avec une idée malsaine derrière la tête, qui commencera par cacher à sa famille. Lucky McKee transgresse les codes de ce genre de thrillers fantastiques pour livrer une oeuvre personnelle beaucoup plus gore et pleine de fond, avec une mise en scène maîtrisée et originale, mais dont les quelques maladresses se font ressentir, faute d'un budget minime. On retrouve alors quelques incohérences de scénario, comme un début beaucoup trop rapide qui n'exploite pas assez la personnalité du personnage principal et des détails peu crédibles, comme l'inaptitude trop extravagante des personnages face au personnage principal, mais qui se rattrapera par la suite, rendant le spectateur aussi pétrifié que les personnages et incapable de réagir. McKee joue trop avec des effets de style inutiles et écoeurants, comme des transitions en fondu, des superpositions d'images à en donner le tournis et des ralentis. Mais toute la force de la mise en scène du réalisateur se trouve dans la façon d'exploiter les sentiments des personnages et de traiter leur personnalités, faisant réfléchir le spectateur sur la nature humaine et l'esprit de famille du début jusqu'à la fin du long-métrage. Le spectateur devient alors presque complice des actes cruels de la famille. THE WOMAN dresse le portrait d'un homme et de ses limites, de la perversité humaine et jusqu'où un être humain est capable d'aller afin d'assouvir ses désirs et ses pires fantasmes, à travers la notion de l'homme et de sa créature. Le film de McKee donne un rôle important à chacune des femmes, toutes plus maltraitées les unes que les autres, mais qui ont leur moment de gloire et d'expression dans le film, afin de dénoncer la domination masculine. On retrouve dans THE WOMAN une poignée d'acteurs pas ou très peu connus au cinéma, comme Pollyanna McIntosh (Cadavres à la pelle, Exam), en créature presque réelle aux yeux du spectateur, dont on n'oubli la présence humaine qui se cache derrière le maquillage, le fade Sean Bridgers (Deadwood) mais qui se dépasse au fil du film et la très juste Angela Bettis (May, The toolbox Murders), actrice fidèle de Lucky McKee. THE WOMAN s'achève par une fin réjouissante totalement délirante et inattendue. La superbe bande originale du film est signée Sean Spillane, avec des morceaux énergiques et des ballades rock décalés mais s'associant complètement à l'ambiance film. THE WOMAN est une bonne surprise des Direct to DVD, qui on l'espère lancera le réalisateur Lucky McKee sur le grand écran.

Voici le site officiel du film : http://www.thewomanmovie.com/

Voici la chanson JH2 de la bande originale de THE WOMAN, par Sean Spillane :



Pollyanna McIntosh


De gauche à droite : Lauren Ashley Carter, Shyla Molhusen,
Angela Bettis, Sean Bridgers et  Zach Rand


samedi 11 février 2012

La taupe

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de LA TAUPE, sortit le 8 février 2012, un film anglais réalisé par le suédois Tomas Alfredson, le réalisateur du sublime Morse.


Titre : La taupe
Réalisation : Tomas Alfredson
Acteurs : Gary Oldman, Mark Strong, John Hurt, Benedit Cumberbatch, Tom Hardy, Toby Jones, David Dencik, Ciaran Hinds, Colin Firth, Kathy Burke, Stephen Graham...
Année de sortie : 2012
Genre : Film policier

Synopsis : George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", quartier général des services secrets britanniques. Alors qu'il vient à peine de prendre sa retraite, le cabinet du Premier Ministre fait de nouveau appel à lui : le gouvernement craint que le service n'ait été infiltré par un agent double soviétique. Smiley est chargé de démasquer la taupe parmi ses anciens collègues...

Infos utiles : LA TAUPE est l'adaptation du roman Tinker, Tailor, Soldier, Spy de John Le Carré, édité en 1974. L'auteur fait une courte apparition dans le film, dans le rôle d'un invité d'une fête de Noël. Le tournage à eu lieu en Hongrie, en Turquie et en Angleterre. Le film est dédié à Bridget O'Connor, une des scénaristes du film, décédée des suites d'un cancer, peu de temps après la fin du tournage. LA TAUPE a reçu le Prix de la critique internationale au Festival du Film de Stockholm 2011.

Ma critique : Après le touchant Morse, où Alfredson mêlait romantisme et épouvante, il s'essaye au film d'espionnage, avec LA TAUPE. Il passe de la production suédoise à la production anglaise. Le réalisateur s'approprie parfaitement le style cinématographique britannique, tout en gardant des aspects de son origine, comme en introduisant des chansons suédoises dans la bande originale du film. LA TAUPE est un film policier certes, mais qui à le mérite d'accorder une place importante à la psychologie de tous les personnages, sans exception. Le spectateur parvient à pénétrer dans l'univers du film des les premières minutes et s'attache littéralement aux personnages, et semble presque les connaître. En quittant la salle, on ressent alors l'impression de quitter le monde de LA TAUPE ainsi que ses personnages. Alfredson nous livre une mise en scène remarquable, extrêmement froide, rappelant son pays d'origine et son précédent film, avec des couleurs douces et contrastées, parfois même pareilles à celles de tableaux. Malgré le fait que l'histoire soit complexe et que le spectateur doit s'accrocher à chaque détail, celui-ci ne s'ennuie pas, le film se rattrapant toujours sur le jeu des acteurs où la magnifique reproduction des années 70. Celle-ci est très réaliste, avec une grande diversité de décors, de très beaux costumes et un maquillage des acteurs imitant les visages d'époques, comme immortalisés depuis plus de quarante ans. Le film est de plus accompagné d'une très belle musique émouvante, que l'on doit au musicien espagnol Alberto Iglesias, qui a fait également la musique de La piel que habito et de Volver. On retrouve dans LA TAUPE un grand casting. On retrouve dans le rôle principal Gary Oldman (The Dark Knight, Dracula), parfait dans un rôle naturel, jouant un homme sans expressions physiques mais éclatant intérieurement, le grand John Hurt (Harry Potter, Midnight express), Mark Strong (Kick-ass, Sherlock Holmes), acteur déjà aux multiples facettes, prouvant ici qu'il ne sait pas que jouer le méchant, Benedict Cumberbatch, dévoilé par la série Sherlock, dont on apprécie l'arrivée au cinéma, Tom Hardy (Bronson, Target), l'incroyable acteur trop absent au cinéma, Colin Firth (Le discours d'un roi, A single man), acteur plutôt fade mais bien dirigé par Alfredson ou encore le malheureusement pas assez connu Stephen Graham (This is England '86, Doghouse). Si l'on retrouve peu de femmes dans le film, ce n'est pas par hasard. Alfredson ne fait que les évoquer où ne filmer que leur corps, sans dévoiler le visage, en jouant subtilement avec des détails dont le spectateur va se servir afin de les identifier, dans un milieu d'hommes où règne la manipulation des femmes et le refoulement de l'homosexualité chez certains personnages. LA TAUPE est donc un film d'espionnage peu ordinaire, d'une sensibilité forte et d'une ambiance véritablement marquante, scotchant le spectateur dans son fauteuil, digne des meilleurs films d'espionnage des années 70, s'en appropriant le style, donnant au spectateur l'envie et le besoin d'un second visionnage, afin de mener l'enquête une seconde fois.

Gary Oldman

A gauche : Benedict Cumberbatch et Gary Oldman
A droite : Tom Hardy

Voici une galerie de très belles affiches promotionnelles de LA TAUPE







mardi 7 février 2012

Rosetta

Bonjour chers lecteurs/lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de ROSETTA, un film belge réalisé en 1998 par les frères Dardenne (Le gamin au vélo, Le silence de Lorna).


Titre : Rosetta
Réalisation : Luc et Jean-Pierre Dardenne
Acteurs : Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet, Anne Yernaux...
Année de sortie : 1999
Genre : Drame

Synopsis : Chaque jour, Rosetta part au front à la recherche d'un travail, d'une place, qu'elle perd, qu'elle retrouve, qu'on lui prend, qu'elle reprend, obsédée par la peur de disparaître, par la honte d'être une déplacée. Elle voudrait une vie normale, comme les autres, parmi les autres...

Infos utiles : ROSETTA a reçu la Palme d'Or et le prix d'interprétation féminine attribué à Emilie Dequenne lors du Festival de Cannes de 1999. Emilie Dequenne a également reçue le César du Meilleur jeune espoir féminin en 2000.

Ma critique : ROSETTA est un de ces films qui vous triture les méninges pendant et après le visionnage. C'est donc la preuve d'une réalisation de qualité que nous livrent Luc et Jean-Pierre Dardenne. ROSETTA raconte de façon crue et totalement réaliste la vie d'une jeune fille, Rosetta, pauvre, vivant seule dans une caravane avec une mère incapable de travailler, passant ses journées à boire et à payer le loyer par des moyens peu catholiques. Rosetta tente de s'occuper d'elle, en vain, s'acharne afin de trouver un travail respectable, ainsi qu'une quelconque relation sociale. Le film des frères Dardenne est une leçon de survie dans un territoire hostile. On suit la routine de Rosetta, dans chaque étape de ses journées toutes plus pénibles les unes que les autres. Les réalisateurs adoptent un point de vue purement interne. Rares sont les scènes où le personnage principal est absent. On s'accroche à ce personnage en tentant de survivre comme elle à ce qu'elle vit. Le film devient alors aussi pour le spectateur une épreuve à surmonter, dans la répétition infernale des horreurs vécues par Rosetta. Si le spectateur parvient à supporter cette atrocité psychologique, c'est bien par son attachement à la jeune fille. On ne cesse de se demander ce que l'on ferait à sa place, ce que l'on penserait, jusqu'à ce qu'on vive ses propres actions. ROSETTA a le pouvoir et la vertu de délivrer au spectateur une réalité presque documentaire. En plus d'une mise en scène irréprochable, les frères Dardenne savent diriger des acteurs incroyables. Déjà parce qu'ils sont belges et que, comme les acteurs anglais, savent jouer avec une vérité pure. De plus la belle Emilie Dequenne (La meute, La fille du RER) joue ici pour la première fois au cinéma. Et ce n'est pas par hasard si dès son premier rôle elle obtient le prix d'interprétation féminine lors du Festival de Cannes 1999. Elle joue avec une sincérité incroyable, dévouée dans un rôle épuisant et prête à franchir chaque étape. On retrouve également Olivier Gourmet (Le couperet, Vénus noire), excellent dans le rôle d'un homme lui aussi dépassé par la vie, s'accrochant à son travail pour gagner sa croûte et prêt à aider les gens de son entourage. Si le film se finit par une fin quelque peu inattendue, qui laisse sur sa faim, il s'avère en fait laisser au spectateur se poser tout un tas de questions efficaces qui vous font réfléchir sur la nature humaine. ROSETTA est donc une incroyable leçon de vie, crue, mais qui sait être tendre quand il le faut, qui a révélé et lancé la carrière d'une grande actrice, Emilie Dequenne, et dont le film mérite bien la Palme d'Or du Festival de Cannes de 1999.

Emilie Dequenne

Emilie Dequenne se procurant à manger

Affiche de ROSETTA :