mardi 7 février 2012

Rosetta

Bonjour chers lecteurs/lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de ROSETTA, un film belge réalisé en 1998 par les frères Dardenne (Le gamin au vélo, Le silence de Lorna).


Titre : Rosetta
Réalisation : Luc et Jean-Pierre Dardenne
Acteurs : Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet, Anne Yernaux...
Année de sortie : 1999
Genre : Drame

Synopsis : Chaque jour, Rosetta part au front à la recherche d'un travail, d'une place, qu'elle perd, qu'elle retrouve, qu'on lui prend, qu'elle reprend, obsédée par la peur de disparaître, par la honte d'être une déplacée. Elle voudrait une vie normale, comme les autres, parmi les autres...

Infos utiles : ROSETTA a reçu la Palme d'Or et le prix d'interprétation féminine attribué à Emilie Dequenne lors du Festival de Cannes de 1999. Emilie Dequenne a également reçue le César du Meilleur jeune espoir féminin en 2000.

Ma critique : ROSETTA est un de ces films qui vous triture les méninges pendant et après le visionnage. C'est donc la preuve d'une réalisation de qualité que nous livrent Luc et Jean-Pierre Dardenne. ROSETTA raconte de façon crue et totalement réaliste la vie d'une jeune fille, Rosetta, pauvre, vivant seule dans une caravane avec une mère incapable de travailler, passant ses journées à boire et à payer le loyer par des moyens peu catholiques. Rosetta tente de s'occuper d'elle, en vain, s'acharne afin de trouver un travail respectable, ainsi qu'une quelconque relation sociale. Le film des frères Dardenne est une leçon de survie dans un territoire hostile. On suit la routine de Rosetta, dans chaque étape de ses journées toutes plus pénibles les unes que les autres. Les réalisateurs adoptent un point de vue purement interne. Rares sont les scènes où le personnage principal est absent. On s'accroche à ce personnage en tentant de survivre comme elle à ce qu'elle vit. Le film devient alors aussi pour le spectateur une épreuve à surmonter, dans la répétition infernale des horreurs vécues par Rosetta. Si le spectateur parvient à supporter cette atrocité psychologique, c'est bien par son attachement à la jeune fille. On ne cesse de se demander ce que l'on ferait à sa place, ce que l'on penserait, jusqu'à ce qu'on vive ses propres actions. ROSETTA a le pouvoir et la vertu de délivrer au spectateur une réalité presque documentaire. En plus d'une mise en scène irréprochable, les frères Dardenne savent diriger des acteurs incroyables. Déjà parce qu'ils sont belges et que, comme les acteurs anglais, savent jouer avec une vérité pure. De plus la belle Emilie Dequenne (La meute, La fille du RER) joue ici pour la première fois au cinéma. Et ce n'est pas par hasard si dès son premier rôle elle obtient le prix d'interprétation féminine lors du Festival de Cannes 1999. Elle joue avec une sincérité incroyable, dévouée dans un rôle épuisant et prête à franchir chaque étape. On retrouve également Olivier Gourmet (Le couperet, Vénus noire), excellent dans le rôle d'un homme lui aussi dépassé par la vie, s'accrochant à son travail pour gagner sa croûte et prêt à aider les gens de son entourage. Si le film se finit par une fin quelque peu inattendue, qui laisse sur sa faim, il s'avère en fait laisser au spectateur se poser tout un tas de questions efficaces qui vous font réfléchir sur la nature humaine. ROSETTA est donc une incroyable leçon de vie, crue, mais qui sait être tendre quand il le faut, qui a révélé et lancé la carrière d'une grande actrice, Emilie Dequenne, et dont le film mérite bien la Palme d'Or du Festival de Cannes de 1999.

Emilie Dequenne

Emilie Dequenne se procurant à manger

Affiche de ROSETTA :



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire