dimanche 7 octobre 2012

The theatre bizarre

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui d'un film bien étrange, le film collectif THE THEATRE BIZARRE, une anthologie réalisée par sept réalisateurs américains connus ou non. Le film est sorti en DVD le 3 octobre dernier.


Titre : The theatre bizarre
Réalisation : Richard Stanley (The mother of toads)
                   Buddy Giovinazzo (I love you)
                   Douglas Buck (The accident)
                   Tom savini (Wet dreams)
                   Karim Hussain (Vision stains)
                   David Gregory (Sweets)
                   Jeremy Kasten (Theatre guignol)
Acteurs : Udo Kier, Guilford Adams, Suzan Anbeh, Lindsay Goranson, André Hennicke, Kaniehtiio Horn, Lena Kleine, Catriona McColl, Victoria Maurette, Virginia Newcomb, Debbie Rochon, Tom Savini, Melodie Simard...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis :
THE MOTHER OF TOADS : En France, un couple de vacanciers rencontre une sorcière qui prétend posséder une copie du Necronomicon.
"I LOVE YOU" : Une femme annonce à son mari qu'elle le quitte.
THE ACCIDENT : Une mère et sa fille sont témoins d'un accident de la route.
WET DREAMS : Une femme blessée se venge de son mari infidèle.
VISION STAINS : Une tueuse en série extrait les souvenirs de ses victimes à l'aide d'une seringue.
SWEETS : Un couple obsédé par la nourriture consume son amour.
THEATRE GUIGNOL : Une salle de cinéma se transforme en véritable théâtre de pantins sous l'égide d'un automate.

Infos utiles : Pour chacun des films de THE THEATRE BIZARRE, les réalisateurs étaient contraints de respecter des règles bien précises, comme un même budget pour chacun, une durée de 10 à 20 minutes par segment, un calendrier à tenir et une même ligne narrative, celle du théâtre du "Grand-Guignol". Ce théâtre dont l'anthologie s'inspire ouvrit ses portes à la fin du 19ème siècle dans le 9e arrondissement de Paris et ferma ses portes en 1963. Il proposait des spectacles d'horreur, particulièrement glauques et sanguinolents. Le théâtre existe toujours, et est situé au 7 Cité Chaptal, à Paris. Il fut réhabilité en 2004 pour devenir l'"International Visual Theatre". The mother of toads, le segment réalisé par Richard Stanley, est une adaptation de la nouvelle éponyme du poète et auteur américain Clark Ashton Smith.

Ma critique : THE THEATRE BIZARRE sortait dans très peu de nos salles en mai dernier, malgré la contribution française dans le film, étant donné que Jean-Pierre Putters, le créateur de la célèbre revue de cinéma de genre Mad Movies et de la boutique Movies 2000 à Paris, produit le segment The mother of toads de Richard Stanley (Le souffle du démon, L'île du docteur Moreau) via Metaluna Productions, qui se déroule en France. Cette anthologie marque un retour réjouissant du cinéma d'horreur pur, crade et sans concession que l'on a plus le plaisir de voir depuis un bon moment. Chaque réalisateur ose, au risque de déplaire à un grand nombre de spectateurs, mais aussi de régaler quelques fans du genre. La narration de THE THEATRE BIZZARE se fait par le segment Theatre Guignol, de Jeremy Kasten (The wizard of gore, The attic expeditions), plus particulièrement par l'incontournable et grand Udo Kier (Melancholia, Iron sky), terrifiant dans le rôle du conteur, que l'on retrouve avant et après chaque court-métrage, d'une manière qui rappelle sans conteste Cryptkeeper, le célèbre conteur de la série-télé Les contes de la crypte. Ce segment est celui qui rend le plus hommage au théâtre du Grand-Guignol, avec de magnifiques jeux de marionnettes et d'éclairages, donnant un univers absolument macabre au film de Kasten. C'est à travers ce court que le spectateur assiste au "spectacle", en même temps que l'héroïne. Après cette introduction suit The mother of toads, se déroulant dans une France quelque peu stéréotypée, mais qui est intéressante à voir à travers l'oeil américain. Mais Stanley nous offre des plans de notre bonne vielle campagne qu'il est bon et rare de voir mise en scène dans un film de genre. Malgré le fait qu'on ne sait véritablement jamais où veut en venir le réalisateur, le segment nous offre une très belle image, notamment d'une scène dans une piscine, mise en parallèle avec des plans de paysages montagneux, jouant avec les climats chaud et froid des deux scènes, bordés d'une superbe musique angoissante. On remarquera aussi une référence à Shining (De Stanley Kubrick). On retrouvera par la suite un segment tout à fait intéressant de Buddy Giovinazzo (No way home, Life is hot in Cracktown), se déroulant en Allemagne et mêlant psychologie et psychose, avec le génial André Hennicke (Antibodies, La comtesse). On retrouvera par la suite un segment beaucoup trop onirique et ennuyeux réalisé par Douglas Buck (Sisters, Family portraits), et un bel épisode réalisé par le grand Tom Savini (Zombie, Massacre à la tronçonneuse 2), le maquilleur par excellence de films d'horreur, plus particulièrement de zombies, qui depuis un certain temps à décidé de se consacrer à la mise en scène et au jeu d'acteur. Il fait donc ici ses preuves, avec une caméra maîtrisée et une direction d'acteurs satisfaisante, à travers une histoire et une ambiance rappelant celle de la série-télé Masters of horror. Il assure malgré tout les maquillages du film, toujours aussi saisissants, dont on retiendra surtout le super monstre-vagin. Savini apparaît également à l'écran, dans un rôle auto-dérisoire. L'un des meilleurs moments de THE THEATRE BIZARRE reste Vision stains, le segment de Karim Hussain, faisant preuve de beaucoup d'originalité scénaristique. On retrouve Kaniehtiio Horn (Sur la route, Voyage au centre de la terre), une belle canadienne qui on l'espère reviendra à l'écran. Ce que l'on retiendra surtout du segment d'Hussain est l'effet ultra-réaliste et mystérieux de la seringue pénétrant un oeil, qui restera gravée dans nos esprits. L'anthologie s'achève avec Sweets, une belle métaphore de la relation amoureuse et du couple par David Gregory, qui signe sa toute première oeuvre. Le film se conclut par la fin du segment de Kasten, emprisonnant le spectateur dans le théâtre, et annonçant une possible suite... THE THEATRE BIZARRE est donc un véritable retour aux sources de l'horreur qui procure un pur plaisir, certes imparfait, mais qui renoue avec l'ambiance des séries télévisées d'horreur et du Grand-Guignol, en respectant tous ses aspects : le rire, le sexe et l'horreur. Une suite est envisagée, mais cette-fois ci totalement made in France, dont les réalisateurs pressentis seraient Xavier Gens (The divide, Hitman), Pascal Laugier (Martyrs, The secret), Julien Maury et Alexandre Bustillo (A l'intérieur, Livide), Olivier Abbou (Territoires), Talal Selhami (Mirages) et Lucile Hadzihalilovic (Innocence, seul contre tous).  Un septième devrait être ajouté à la liste, mais dont l'identité est en discussion. Espérons que The theatre bizarre 2 : Grand Guignol sera à la hauteur.

Cliquez ICI pour visiter le site officiel de Metaluna Productions.

Lindsay Goranson

                
Le DVD :

Comme à son habitude, Wild Side nous livre un très beau DVD.
En plus d'un sur-étui cartonné et de menus interactifs réussis, il contient comme bonus :
- 3 makings-of ("Vision stains", "The accident" et "The mother of toads")
- Un commentaire audio du film
- Des galeries photos
- Des bandes annonces
Mais aussi deux superbes affiches du film !
Retrouvez THE THEATRE BIZARRE sur le site de Wild Side.



Voici les superbes affiche du film ainsi que de sa suite :



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