dimanche 24 janvier 2016

GÉNÉRIQUE(S) - Épisode 1


Épisode 1 : Comment c'est loin (2015) d'Orelsan

Le 9 décembre 2015 est sorti au cinéma le film Comment c'est loin, réalisé par Aurélien Cotentin, plus connu sous son nom de chanteur Orelsan. Dans ce film, il met en scène le duo de rappeurs – Casseurs Flowters – dont il fait partie aux côtés de Guillaume Tranchant, alias Gringe, son ami d'enfance. Entre autobiographie et fiction, film de copains et comédie « semi-musicale », Aurélien Cotentin raconte une « bromance » sur les origines des Casseurs Flowters et reprend le thème de leur album sorti en 2013, intitulé Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters, à savoir l'histoire de deux rappeurs en galère qui ont une journée pour écrire un morceau.

Aurélien Cotentin (à gauche) et Guillaume Tranchant (à droite) sur le
tournage de
Comment c'est loin © La Belle Company

La genèse

C'est en 2013, avec la création du premier album des Casseurs Flowters, qu'Orelsan a l'idée d'un long-métrage. « Ce n’est pas ma « célébrité » qui m’a poussé, mais mon album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters, où il y avait des interludes entre les chansons. Ces interludes, on les jouait comme un film, mais sans caméra. Nous est venue l’envie de les filmer », dit-il dans une interview pour Télérama. C'est Olivier Poubelle, le producteur de spectacles d'Orelsan, qui fait le premier pas en donnant rendez-vous au rappeur dans son bureau, pour lui annoncer son envie d'adapter l'album en long-métrage.

Orelsan écrit lui-même ses chansons, et par ailleurs il a écrit le scénario d'une bande dessinée qui n'a jamais vu le jour. Il lui faut trois mois pour écrire une première ébauche de 160 pages du scénario. « Au début, j'avais prévu de mettre dans le film les chansons de l'album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters, mais elles ne s'intégraient pas toujours à la structure que prenait, petit à petit, le scénario. Nous avons composé un inédit. Puis un autre. Et un autre... Seulement des bouts de chansons puisque, dans le film, Orel et Gringe ne finissent jamais rien. Et nous avons passé ces deux derniers mois à les finir pour l'album de la B.O ! » (Télérama). C'est à partir de la huitième version du scénario que Christophe Offenstein, réalisateur et directeur de la photographie dont le film En solitaire sort la même année, et Stéphanie Murat, actrice et réalisatrice, vont apporter leur contribution pour alléger le contenu.

Christophe Offenstein a travaillé en tant que directeur de la photographie dans pas moins d'une soixantaine de films. Il est le directeur de la photographie attitré des films de Guillaume Canet (Mon idole, Ne le dis à personne, Les petits mouchoirs, Blood Ties). « Nous avons commencé par retravailler les ressorts narratifs, à repenser l’écriture, ce qui a été une première étape importante, explique Offenstein pour le dossier de presse du film. Ensuite, en tant qu’auteur, réalisateur et comédien, [Orelsan] avait du mal à être à la fois devant et derrière la caméra, à réfléchir à tout en même temps, ce qui est en effet un exercice particulièrement difficile. Là encore, il a pu s’appuyer sur moi, tout comme en ce qui concerne la réalisation, pour laquelle il avait besoin d’être conseillé en termes techniques comme esthétiques ».

Quand à Stéphanie Murat, elle a écrit et réalisé Victoire (2004) et Max (2013). Dans le dossier de presse de Comment c'est loin, Cotentin explique qu'il s'est tourné vers Stéphanie Murat « pour coécrire les dernières versions du scénario, elle [lui] a apporté sa tendresse et sa bienveillance en veillant à ce que chaque personnage ait un fond, une humanité et une “petite musique” comme elle aime à le dire ».

À l'origine, le film devait s'appeler Orel et Gringe, mais les deux amis ont renoncé à ce titre parce qu'il donnait une teinte trop autobiographique au film alors que ce dernier s'offre quelques libertés avec la vie du duo.

© Nolita Cinema

La préproduction

Les producteurs délégués Romain Rousseau et Maxime Delauney, de la maison de production Nolita Cinema, se chargent de la production de Comment c'est loin, aux côtés d'Olivier Poubelle qui produit son premier long-métrage. Nolita Cinema a produit des comédies comme Situation amoureuse : c'est compliqué (2013) réalisé par Manu Payet et Rodolphe Lauga et Un début prometteur (2015) d'Emma Luchini avec Manu Payet, ainsi que Les Souvenirs (2015) de Jean-Paul Rouve avec Michel Blanc.

Le directeur de production, délégué de Nolita Cinema, est Luc Martinage, qui a travaillé comme régisseur général sur Les Combattants (2014) de Thomas Cailley et Les Souvenirs. Il dirige le travail de production et la préparation du tournage.

Aurélien Cotentin commence à penser aux acteurs de son film. Pour le rôle du patron de l'hôtel dans lequel il travaille, il pense tout d'abord à Michel Blanc, séduit par le scénario du jeune rappeur. Mais l'acteur décline l'offre, conseillant à Orelsan de ne pas mettre d'acteurs connus dans son film pour en préserver sa personnalité propre. « Nous avons par ailleurs fait le choix de ne pas utiliser des comédiens trop connus, car nous ne voulions pas que notre univers soit occulté par la présence d’acteurs trop identifiables », explique Aurélien Cotentin dans le dossier de presse. Finalement, le rôle sera attribué à Paul Minthe, un acteur de seconds rôles.

Pour la quasi totalité du reste du casting, la production n'a fait appel qu'à des acteurs non-professionnels. Orelsan met en scène les personnalités qui l'entourent dans sa carrière de musicien : son comparse Gringe, son manager Ablaye, son compositeur et arrangeur Skread, ses amis Claude et Bouteille (Seydou Doucouré), et des membres de sa famille comme sa grand-mère Jeanne Cotentin et son frère Clément Cotentin, tous (excepté le frère) dans leur propre rôle et pour la plupart déjà présents dans l'album. Clément Cotentin a aussi réalisé le making of de Comment c'est loin et plusieurs clips des chansons de son frère comme La Terre est ronde et La Mort du disque.

Skread (à gauche) et Ablaye (à droite) dans Comment c'est loin
© La Belle Company

En ce qui concerne Aurélien Cotentin et Guillaume Tranchant, ils prolongent leur expérience d'acteur dans la série de sketchs Bloqués diffusée sur Canal +, ce qui leur permet aussi d'assurer la promotion de Comment c'est loin.

Le film d'Orelsan est soutenu par le CNC, la SACEM, OCS et par la ville de Caen, qui autorise le tournage du film dans ses rues. Il est coproduit par Les Canards Sauvages, Cinefrance, Orange Studio, Wagram et No Fear Prod. Wagram est le label qui a produit les albums d'Orelsan et des Casseurs Flowters, et No Fear Prod a produit les clips musicaux du duo.

Le tournage

Le tournage débute le 23 mars, juste après celui du pilote de la série Bloqués, et dure six semaines. Aurélien Cotentin est assisté de Christophe Offenstein, qui lui sert de conseiller technique et artistique, et qui travaille sur le film en tant que directeur de la photographie. Il aide le réalisateur néophyte à mettre en scène ses idées et à s'éloigner d'une esthétique de clip musical à laquelle le rappeur est familier.

Le film est tourné à Caen dans la région du Calvados (14), où Orelsan a fait ses études. Le chanteur vient en réalité d'Alençon dans le département de l'Orne (61).

Une grande partie des plans sont tournés en extérieur. La scène du magasin fictif Wonder Cash est tournée dans un Cash Express de la périphérie de Caen. La scène de l'échange entre Orelsan et sa grand-mère a été improvisée et l'équipe technique réduite au maximum de façon à ce que la grand-mère ne se rende pas compte qu'elle était filmée, pour donner du naturel à la scène.

L'équipe de tournage est assez réduite. Dans une interview pour Konbini, Clément Cotentin explique qu'« une trentaine de personnes bossaient sur le film ».

Léonard Vindry opère sur le film en tant que premier assistant réalisateur. Il a auparavant travaillé sur Quand je serai petit (2012) et sur une autre production Nolita Cinema, Les Souvenirs, tous deux réalisés par Jean-Paul Rouve.

© La Belle Company

La postproduction

Comment c'est loin est montée par Jeanne Kef, qui a monté les comédies de Didier Bourdon (Les rois mages, Madame Irma, Les Trois frères, le retour).

Le film est présenté en avant-première le 10 octobre 2015 lors du Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz et le 13 novembre 2015 lors du festival du film de Sarlat, avant d'entamer une série d'avant-premières en Normandie.

Le film est distribué par La Belle Company, qui a distribué en 2015 Les Châteaux de sable d'Olivier Jahan, Good Kill d'Andrew Niccol ou encore La Grande aventure de Maya l'abeille d'Alexs Stadermann. Comment c'est loin sort le mercredi 9 décembre 2015 dans 153 salles de France.

La bande originale du film, produite par Wagram et 7th Magnitude (le label créé par Matthieu Le Carpentier, alias Skread, et Ablaye) sort le 11 décembre 2015, soit deux jours après la sortie du film au cinéma. La musique est composée par Skread et Alexis Rault, qui a composé la musique de Max de Stéphanie Murat et des Souvenirs de Jean-Paul Rouve.

Le box office

Pour un budget de 1,8M €, Comment c'est loin obtient une rentabilité de 73 % avec un démarrage positif en France avec 98 370 entrées dont 27 744 à Paris. À sa troisième semaine d'exploitation en salles, le film a cumulé 203 977 entrées en France et 53 928 entrées à Paris.

Lucas Hesling

Sources


FERENCZI, Alexis, Entretien avec Orelsan sur "Comment c'est loin", son (premier) film accidentellement générationnel, www.huffingtonpost.fr, 09 décembre 2015
http://www.huffingtonpost.fr/2015/12/09/orelsan-comment-cest-loin-generationnel_n_8720978.html

MOLIN, Laurent, Box-office France 1er jour : la suite de Belle et Sébastien domine les nouveautés, www.leboxofficepourlesnuls.com, 10 décembre 2015 
http://www.leboxofficepourlesnuls.com/2015/12/10/box-office-france-1er-jour-la-suite-de-belle-et-sebastien-domine-les-nouveautes/ 

NICOLAS, Ariane, Vidéo : en exclu, le making of de Comment c’est loin, premier film d’Orelsan, www.konbini.com, 30 décembre 2015 
http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/making-of-orelsan-comment-cest-loin/ 

ODICINO, Guillemette, Orelsan : le genre de « Comment c'est loin » ? « la “bromance” », www.telerama.fr, 10 décembre 2015 
http://www.telerama.fr/cinema/orelsan-j-ai-realise-que-je-jouais-les-branleurs-alors-que-je-n-arrete-pas-de-bosser,135465.php

www.allocine.fr, consulté le 31 décembre 2015


www.imdb.com, consulté le 31 décembre 2015


www.jpbox-office.com, consulté le 31 décembre 2015


www.la-belle-company.com, consulté le 31 décembre 2015

www.nolitacinema.com, consulté le 31 décembre 2015

www.unifrance.org, consulté le 31 décembre 2015

www.wikipedia.fr, consulté le 31 décembre 2015

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