vendredi 27 janvier 2012

Attack the block

Bonjour ! Je vais vous présenter aujourd'hui ATTACK THE BLOCK, une perle britannique de l'année 2011 que je viens seulement de voir en VOD, et qui sortira en DVD le 21 février 2012. Cette énorme surprise pourtant passée inaperçue dans les salles est réalisée par Joe Cornish, collaborateur de longue date d'Edgar Wright (Shaun of the dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim vs the world). Il livre ici son premier film, dans une veine moins geek que Wright.

Je vous conseille, pour ceux qui ne l'ont pas vu, de ne pas regarder la bande-annonce afin de garder un maximum de mystère.


Titre : Attack the block
Réalisation : Joe Cornish
Acteurs : Nick Frost, Jodie Whittaker, John Boyega, Alex Esmail, Leeon Jones, Luke Treadaway, Jumayn Hunter, Franz Drameh, Simon Howard...
Année de sortie : 2011
Genre : Fantastique

Synopsis : Dans une cité HLM d'un quartier chaud de Londres, l'agression d'une infirmière par un gang d'ados est interrompue par la chute d'une météorite, laquelle renferme un extraterrestre que les mômes vont salement dérouiller. Ils auraient mieux fait de s'abstenir...

Infos utiles : ATTACK THE BLOCK a reçu deux prix lors du Festival International du Film de Catalogne de Sitges 2011, le Prix Spécial du Jury et le Prix de la meilleure musique. Le titre "ATTACK THE BLOCK" est une référence à la comédie coréenne "Attack the gas station".

Ma critique : ATTACK THE BLOCK, comme dit précédemment, est une véritable perle de l'année 2011. Influencé par les films de monstres des années 80, redevenant à la mode (voir Super 8), Joe Cornish rend un hommage à cette vague mais tout en s'appropriant son film et ses créatures. Effectivement ATTACK THE BLOCK est un film de monstres, avec de l'humour. Mais à l'inverse du très bon Shaun of the dead, le film de Cornish se centre moins sur l'humour, mais cherche à livrer un film complètement délirant. Et c'est exactement ce qu'est le film, un pure délire. ATTACK THE BLOCK commence avec une scène d'ouverture saisissante qui place le spectateur dans l'ambiance du film en un rien de temps, suivant le point de vue d'un personnage secondaire qui va par la suite mettre en scène les personnages principaux, que l'on voit tout d'abord d'un point de vue extérieur, même d'un mauvais oeil, constituant une approche du spectateur tout à fait originale et surprenante. Après cette introduction, l'intrigue est lancée et ne s'arrêtera qu'au générique de fin, après 1h25 d'action mettant en haleine le spectateur et ne lui laissant pas une seule minute de répit. A l'instar des films geeks actuels, Cornish réalise avec ATTACK THE BLOCK un film aux couleurs vives, avec un graphisme incroyable malgré un budget moyen, avec des plans vertigineux de poursuites en motos, vélos, scooters ou encore trottinettes dans les endroits les plus étroits de la cité londonienne, et des effets de mise en scène rappelant les comics américains et leurs adaptations, comme Scott Pilgrim vs the world (De Edgar Wright), mais de façon subtil et munis d'un véritable sens dans ATTACK THE BLOCK. A l'inverse également des films de Wright, le film de Cornish ne cède pas aux facilités de mise en scène. ATTACK THE BLOCK se prive de toute longueur, de scènes d'émotions ainsi que d'un final à n'en plus finir. On retrouve dans ce film un casting irréprochable, avec une bande d'adolescents inconnus au bataillon, dont chaque personnage possède sa propre personnalité, qualité que l'on retrouve rarement dans la plupart des films au grand nombre de personnages principaux, le spectateur s'attachant à tous les personnages. Le personnage véritablement au centre du film, Moses, le chef de la bande, joué par John Boyega, aux airs de Fifty Cent et de Denzel Washington possède un véritable talent qui on l'espère nous le refera découvrir dans de prochains films. On retrouve également avec surprise Nick Frost (Good morning England, Paul), l'acteur incontournable de Shaun of the dead et Hot Fuzz (tous deux d'Edgar Wright), qui joue ici un personnage grotesque, passant ses journées à arroser des plantes quelque peu spéciales et à espionner l'intégralité du quartier avec ses jumelles, depuis sa fenêtre. Si ATTACK THE BLOCK joue avec l'humour et le fantastique, il à aussi le mérite d'intégrer un aspect social au film, remettant en cause les vérités de la cité, avec l'absence et l'ignorance de la police et les conditions d'éducation des adolescents, révélées à la fin du film. Le film ne possédant qu'un budget moyen a été tourné dans un même lieu dont principalement celui de l'immeuble où vivent les jeunes gens, mais ne qui ne diminue en rien la qualité du film, dont le réalisateur utilise de manière juste son budget. Les cascades sont d'un réalisme fort, comme celle où un adolescent saute d'une passerelle pour atterrir dans un escalier, ceux-ci à plusieurs mètres du sol. Pour ce qui est des créatures, celles-ci sont peu élaborées, avec un physique plutôt ordinaire, mais qui justement deviennent originales au fil du film et propres à son univers. Les effets spéciaux, utilisés à bon escient, sont réalistes, dont une présence de sang qui apporte sa touche de réalisme et affirme la volonté du metteur en scène de rendre le film le plus crédible possible. Une superbe musique, aux sons électroniques, en plus de l'accent mélodique anglais, accompagne tout le film afin d'appuyer l'aspect délirant et plein de puissance du film. ATTACK THE BLOCK s'achève par une magnifique fin, avec un ralenti mettant en oeuvre les capacités du jeune héros, toujours sous un son électronique, le tout formant une sorte de clip. Le film s'achève par une remontée d'espoir et nous livre certes quelque peu un Happy End classique mais malgré tout fascinant, nous affirmant alors qu'ATTACK THE BLOCK est l'une des plus grandes surprises de 2011, prouvant une nouvelle fois le talent cinématographique anglais, et plus particulièrement celui en monté des jeunes réalisateurs de la tendance geek.

Voici le site officiel du film : http://attacktheblock.com/

De gauche à droite : Leeon Jones, Simon Howard, John Boyega, Alex Esmail, Franz Drameh

























John Boyega devant l'une des charmantes créatures

Voici l'une des superbes chansons d'ATTACK THE BLOCK :







Gif d'une des scènes d'ATTACK THE BLOCK

dimanche 22 janvier 2012

Panic sur Florida Beach

Bonjour ! Je vais vous présenter aujourd'hui PANIC SUR FLORIDA BEACH, un petit bijoux de Joe Dante, le réalisateur incontournable de Gremlins et Piranhas, qui a été réédité en DVD par Carlotta le premier juin dernier.


Titre : Panic sur Florida Beach
Réalisation : Joe Dante
Acteurs : John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton, Omri Katz, Lisa Jakub, Kellie Martin, John Sayles...
Année de sortie : 1993
Genre : Comédie

Synopsis : Octobre 1962, la crise des missiles de Cuba plonge la planète dans la psychose atomique. Située à seulement 150 km des côtes cubaines, la ville de Key West se prépare au pire. Au milieu du tumulte, Gene Loomis, un adolescent solitaire, attend la venue du producteur de films d'épouvante Lawrence Woolsey. Ce dernier doit y présenter "Mant!" : l'histoire d'un homme transformé en fourmi géante après une exposition aux ondes radioactives. Projeté en Atomo Vision, l'évènement va bien plus loin qu'une simple séance de cinéma, et Woolsey profite de l'agitation ambiante pour semer la panique en ville...

Infos utiles : PANIC SUR FLORIDA BEACH est un hommage à la série B et au réalisateur William Castle (Le désosseur de cadavres), l'inventeur culte des séances à attractions.

Ma critique : PANIC SUR FLORIDA BEACH est une comédie d'épouvante réalisé par l'un des maîtres du genre, qui après avoir livré le génial Gremlins nous livre un autre chef-d'oeuvre. PANIC SUR FLORIDA BEACH se déroule dans les années soixante, alors que les films d'épouvantes sont en plein essor, et qu'un évènement, la crise des missiles de Cuba menace les Etats-Unis, avec un aspect militaire toujours présent tout au long du film. Le film suit l'histoire de jeunes garçons, dont l'un est particulièrement passionné de films de d'épouvante. Le long-métrage de Joe Dante n'est véritablement pas un film d'épouvante mais met en scène dans le film un film d'épouvante provenant purement de son imagination, s’appelant "Mant!". Dante parodie alors les nombreux titres des films d'épouvante de l'époque, ainsi que leur contenu, d'une façon très crédible et hilarante. Tout cet univers, l'aspect rétro et militaire, les références aux films de genre et l'humour rappelle sans cesse l'univers de Steven Spielberg, comme pour E.T. L'extraterrestre ou encore 1941. Cependant Joe Dante s'approprie son propre style en s'appuyant davantage sur les aspects horrifiques du film. Dans une reproduction réaliste des années soixante, il parvient dès les premières minutes, après une scène d'ouverture détonante, à nous plonger dans l'univers des jeunes garçons, en pleine adolescence, subissant donc tous les problèmes liés, plus particulièrement l'amour, dont celui de parvenir à inviter sa petite-amie voir un film d'horreur, rappelant également les teen-movies, et plus particulièrement Grease, dont le personnage principal est parodié dans le film de Dante. "Mant!", le film dans le film, brille par son excellence, dont tout au long du film nous découvrons quelques images. Dans la réédition du DVD vous trouverez le court-métrage en entier, d'une durée de 16 minutes environ. PANIC SUR FLORIDA BEACH n'est malheureusement pas aussi drôle que l'affiche l'indique ni "A hurler de rire", comme l'indiquait Le Canard Enchaîné. Le film ne livre que quelques gags, dont certains lourds et qui ont mal vieillis. Cependant on rira de bon coeur dans le film "Mant!". Le film excelle également dans son casting, où l'on retrouve un John Goodman (The big Lebowski, O'Brother) au top de sa forme, jouant un petit producteur raté. Les jeunes garçons, joués tous par des acteurs méconnus, jouent tous avec brio. A notre grande surprise, lors d'un film que regarde le jeune héros, on peut reconnaître l'actrice Naomi Watts (Mulholland drive, Dream house) alors méconnu au cinéma, au début de sa carrière, apparaissant ici l'instant de quelques secondes. On retrouve dans PANIC SUR FLORIDA BEACH une bande originale kitsh, avec des chansons comme la superbe "The Locomotion" de Little Eva. PANIC SUR FLORIDA BEACH est donc un hommage grandiose et de rêveries pour les fans de genre, porté par une superbe poignée d'acteurs et mit en scène avec brio, par un Joe Dante plein de talent, réalisant sa meilleure oeuvre avec Gremlins.

De gauche à droite : Simon Fenton, Omri Katz, Robert Picardo,
Cathy Moriarty et John Goodman

Voici la chanson "The Locomotion" de Little Eva :




L'homme-fourmi de MANT!

mercredi 18 janvier 2012

Captain America - First Avenger

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous présenter aujourd'hui CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER, le blockbuster de l'été 2011, réalisé par Joe Johnston (Hidalgo, Jurassic Park 3).


Titre : Captain America - First Avenger
Réalisation : Joe Johnston
Acteurs : Chris Evans, Tommy Lee Jones, Hugo Weaving, Stanley Tucci, Hayley Atwell, Sebastian Stan...
Année de sortie : 2011
Genre : Action

Synopsis : Steve Rogers est un jeune homme déterminé qui malgré son physique frêle tient à servir son pays en intégrant l'armée. Après avoir essuyé de nombreux refus systématiques, son acharnement lui vaut d'être repéré pour participer à un projet expérimental visant à le transformer en super soldat. Doté d'un nouveau corps bien plus puissant, Steve alias Captain America doit maintenant trouver sa place en tant que nouveau héros de la Nation. Un statut qui l'éloigne d'abord de ses premières aspirations mais qui prend finalement toute son importance en pleine Seconde Guerre Mondiale.

Infos utiles : Chris Evans a subi d'importantes transformations physiques dans le film. Pour cela l'acteur à du subir un régime spécifique et des effets spéciaux ont été utilisés pour son apparence amaigrie, y compris sur le visage. Le tournage de CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER s'est déroulé à Londres, Liverpool, Manchester et Los Angeles et à duré plus de 90 jours. Chris Evans a refusé trois fois le rôle de Captain America avant d'accepter.

Ma critique : CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER fait partie de la nouvelle vague des films de super-héros comme Iron Man, Thor, Green Lantern ou encore le prochain The Amazing Spiderman, le reboot de la saga de Sam Raimi (Evil Dead, Jusqu'en enfer), en vue d'être réunis dans Avengers, film regroupant tous les supers-héros, ou plus particulièrement les "Avengers", qui sortira sur nos écrans le 25 avril 2012. Le réalisateur du très bon Wolfman réalise avec CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER un film d'action réinventant la Seconde Guerre mondiale, comme l'avait fait Quentin Tarantino (Reservoir dogs, Pulp fiction) avec Inglorious Basterds. Adapté du célèbre comic book, le film lui reste fidèle. A l'inverse des très bons Iron Man et Iron Man 2, tout deux de Jon Favreau, le film de Johnston possède une histoire malheureusement vide et ordinaire, suivant la trame traditionnel du simple "méchant" voulant détruire la planète entière. Cette histoire met en scène l'un des méchants les plus intéressant de l'univers Marvel, "Crâne Rouge", un véritable nazi sanguinaire qui n'a peur de rien. Cependant l'effet de son arrivée dans le long-métrage n'apporte aucune surprise et ce personnage est fade tout le reste du film, avec un maquillage tout juste crédible et un costume ridicule. Etant donné que CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER s'avère être dénué d'histoire et d'un véritable ennemi, le film ne peut donc que se rattraper sur les scènes d'actions et les acteurs. Heureusement, celui-ci y parvient. On retrouve donc des scènes d'actions fluides et stylisées, qui utilisent cependant trop le ralenti, mais qui livrent au spectateur un spectacle graphique d'une image bleuâtre, de couleur douces et de mouvements fluides. Pour ce qui est des acteurs, le choix du casting est satisfaisant. On retrouve dans le rôle du héros Chris Evans (Les 4 fantastiques, Cellular), comme à son habitude sans profondeur mais jouant comme qu'il faut jouer, et correspondant parfaitement physiquement au personnage de la bande-dessinée, Tommy Lee Jones (Men in black, Trois enterrements), acteur et réalisateur de films d'auteur pour son plaisir et de blockbuster quand il est en manque d'argent, jouant un commandant stricte mais ironique, comme l'on retrouve dans tout film de supers-héros, et la ravissante Hayley Atwell (Le rêve de Cassandre, The Duchess), qui se trouve être le personnage possédant le plus de personnalité, et démontrant un véritable talent d'actrice. On retrouve aussi dans le rôle d'Howard Stark, le père de Tony Stark, alias Iron Man, Dominic Cooper (Mamma Mia !, Une éducation), qui malheureusement ne s'avère pas être le même acteur que dans Iron Man 2. L'intrusion d'un autre personnage de l'univers Marvel est cependant très plaisant, comme un autre personnage que l'on retrouve à la fin du film, qui mènent tous vers le prochain film Avengers. CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER mélange film de guerre, film d'action et film de science-fiction. Ce dernier aspect est malheureusement beaucoup trop exploité dans le film. Cependant le film joue parfaitement avec les thèmes de la guerre, avec des costumes graphiquement sublimes, tout comme l'uniforme du super-héros. On regrettera la très faible présence de l'humour, que Sam Raimi exploitait subtilement dans sa saga Spiderman. Johnston achève son film avec une fin expédiée et dénuée de toute originalité, malgré un twist final ingénieux, après la véritable fin, qui sauve le film et dirige encore le spectateur vers Avengers et l'invite à en découvrir plus. CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER est donc un film de super-héros simplement divertissant, avec un aspect graphique et des costumes saisissants, qui mène vers des suites certaines du sauveteur d'une Amérique idéalisée.

Chris Evans alias Captain America en mauvaise posture

Hayley Atwell en pleine action

Voici une galerie de superbes affiches de CAPTAIN AMERICA - FIRST AVENGER :










mardi 17 janvier 2012

La piel que habito

Bonjour chers lecteurs/lectrices ! Je vais aujourd'hui vous présenter LA PIEL QUE HABITO, un film espagnol réalisé en 2011 par Pedro Almodovar (Volver, Femmes au bord de la crise de nerf).
Je vous conseille de ne pas regarder la bande-annonce afin de garder un maximum de surprise que réserve ce film !


Titre : La piel que habito
Réalisation : Pedro Almodovar
Acteurs : Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes, Jan Cornet, Roberto Alamo, Blanca Suarez...
Année de sortie : 2011
Genre : Thriller

Synopsis : Robert Ledgard est un éminent chirurgien esthétique qui effectue des recherches sur un nouveau type de peau. Une avancée qui aurait pu, douze ans auparavant, sauver la vie de sa femme après un accident de voiture. Secrètement et avec l'aide d'une complice, Marilia, la femme qui s'est occupée de lui depuis sa naissance, il teste cette peau sur Vera, une femme qu'il garde captive chez lui.

Infos utiles : LA PIEL QUE HABITO est la sixième collaboration de Pedro Almodovar avec Antonio Banderas. Le film est une adaptation libre du roman Mygale de l'auteur français Thierry Jonquet.

Ma critique : LA PIEL QUE HABITO est un film aussi fascinant que bouleversant. Almodovar nous livre un Frankenstein moderne, qui ne cesse également de rappeler outre l'oeuvre de Mary Shelley les films La Mouche de David Cronenberg (A dangerous method, History of violence) pour l'aspect répugnant du film ou encore Psychose d'Alfred Hitchcock (Les oiseaux, La mort aux trousses) pour l'aspect malsain et obsessif du personnage. Lors de la post-production de LA PIEL QUE HABITO, la presse s'écriait que Almodovar se mettait au cinéma d'horreur. Ce n'est en aucun cas un film d'horreur, malgré le fait que le réalisateur ait recours à certains codes du cinéma d'épouvante et que le scénario peux porter à confusion. Almodovar réalise donc un film dramatique sous forme de thriller avec des aspects horrifiques, dont les fans du cinéma de genre pourront y retrouver un certain renouveau de Re-animator (De Stuart Gordon). LA PIEL QUE HABITO commence par une incompréhension totale chez le spectateur, extrêmement bien menée par le cinéaste espagnol. Le spectateur analyse alors chaque détail, plongé dans le film dès les premiers instants, afin de décortiquer l'histoire et de comprendre ce qui se passe. Après cette demie-heure de confusion totale mais fascinante, Almodovar nous livre un récit qui nous dévoilera tous les secrets que porte le personnage interprété par Antonio Banderas dans un récit certes extrêmement confus, mais qui mérite son désordre par une narration et fluidité irréprochables. Le spectateur découvre donc avec stupeur tous les secrets qu'il tentait de comprendre ainsi qu'une multitude d'autres surprises qui vont alimenter un rythme déjà oppressant. Un terrible fait va être alors révélé au spectateur et va le tenir en haleine jusqu'à un final incroyable et littéralement bouleversant. Pour cette terrifiante histoire, Almodovar  a fait appel à son fidèle acteur Antonio Banderas (Desperado, Femmes au bord de la crise de nerf), génial dans un rôle glaçant d'un homme incertain aux expressions indifférentes dans chaque situation. Au lieu de Penélop Cruz dans le rôle de Vera, pour cause d'indisponibilité, Pedro Almodovar a opté pour Elena Anaya (Parle avec elle, Mesrine : l'instinct de mort), dont le physique est manipulé avec perfection par le réalisateur, ainsi que par le personnage de Robert joué par Banderas. LA PIEL QUE HABITO possède une ambiance glaciale constante, accentuée par les décors kitch d'une dominante de blanc et propres de la demeure du personnage principal, ainsi que par la superbe musique qui coordonne parfaitement avec l'image et offrant une certaine allure de tableau au film, à travers des plans majestueux. LA PIEL QUE HABITO renouvelle donc l'horreur chirurgicale avec un film glaçant et fascinant, dont on ne cesse de repenser après le visionnage, qui pourrait devenir culte et qui pimente la carrière jusque là monotone du réalisateur.

Antonio Banderas en pleine expérience

Antonio Banderas et Elena Anaya

Elena Anaya sous le regard d'Antonio Banderas

dimanche 15 janvier 2012

Deadheads

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous présenter DEADHEADS, une comédie zombiesque réalisée par les Pierce Brothers, qui sortira en DVD le 17 janvier 2012.


Titre : Deadheads
Réalisation : Brett Pierce et Drew T. Pierce
Acteurs : Michael McKiddy, Ross Kidder, Taylor Markus, Thomas Galasso, Ntalie Victoria...
Année de sortie : 2012
Genre : comédie

Synopsis : Mike et Brent se réveillent pas tout à fait en vie, pas tout à fait morts au beau milieu d'une épidémie de zombies. Après avoir découvert une bague de fiançailles dans sa poche de manteau, Mike enrôle son nouveau pote Brent, pour l'embarquer dans une quête à la recherche de son amour perdu.

Infos utiles : DEADHEADS à été sélectionné au Festival Européen du film fantastique de Strasbourg 2011 et à L'Etrange Festival de Paris 2011.

Ma critique : DEADHEADS est une des comédies avec des zombies ou autres créatures à la mode comme Bienvenue à Zombieland (De Ruben Fleischer), Shaun of the dead (De Edgar Wright) ou encore Doghouse (De Jake West). Seulement DEADHEADS est un film à petit budget, à l'inverse de Zombieland et est américain, à l'inverse des films de West et Wright. Le film des Frères "Butcher" ne possède donc pas l'humour décalée de ces deux excellentes comédies anglaises. DEADHEADS brise les codes du genre en mettant au centre de l'histoire non pas des héros chasseurs de zombies et assoiffés de sang, mais bien la vision de zombies poursuivis par des chasseurs assoiffés de chair. On adhère donc déjà à l'excellente idée principale. On suit le voyage de deux zombies en quête de retrouver la dulcinée de l'un, s'inquiétant de sa réaction étant donné qu'il s'est transformé en zombie. Ce road-movie dévoile de bons comédiens dotés d'un véritable pouvoir humoristique, avec des personnages différents, apportant chacun leur touche au film, ce qui rend un film déjà plein de puissance dès les premières minutes, et qui promet un rythme effréné et rempli d'action. Les gags sont ingénieux et recherchés mais, comme l'on s'attend dans ce genre de première comédie d'un jeune réalisateur à petit budget et qui sort en "direct to dvd", l'humour ne fonctionne que très peu et le spectateur doit bel et bien s'accrocher pour en rire. Mais ce qui fait la force de ces films-là, comme pour Doghouse ou encore Lesbian vampire killers (De Phil Claydon), c'est bien le dépaysement de la mise en scène et l'originalité de l'histoire, étant donné que le réalisateur fait davantage recours à son imagination, possédant plus de liberté dans sa réalisation. DEADHEADS s'appuie cependant trop, comme dans Shaun of the dead, sur le côté romantique et tragique du film, laissant place à de longues scènes pseudos-sentimentales inutiles et qui n'ont pas leur place dans une comédie zombiesque, qui devrait s'attarder davantage sur les scènes d'action et les effets gores. A ce propos le film de Brett et Drew T. Pierce ne livre que peu de tueries de zombies, ce qui décevra les fans du genre. La musique omni-présente est agaçante, ce qui efface également une partie de l'univers du cinéaste. DEADHEADS possède tout de même un grand nombre d’atouts, comme ses références aux films de genre, comme celle pour La nuit des morts-vivants (De George Romero), où un groupe de survivants se font massacrer, ressemblant fort à celui du film fondateur des zombies, dont l'un des membres va se transformer ici en un sanguinaire chasseur de zombies à la poursuite des deux protagonistes. L'autre aspect plaisant du film est qu'il respecte la tradition de la démarche du zombie, et il est bon de le dire, car il est si rare de le voir actuellement : les zombies ne courent pas. Effectivement, les zombies de DEADHEADS ont une démarche apathique, avec des corps putréfiés et dévorant des tripes lorsqu'ils ont un petit creux. DEADHEADS est donc un film fort dépaysant, respectant les codes du zombie mais déjouant les banalités des comédies actuelles, avec un casting original et des effets spéciaux saisissants, d'un réalisateur qui on l'espère fera carrière dans le cinéma de genre.

Ross Kidder (à gauche) et Michael McKiddy (à droite)


LES COMÉDIES AVEC ZOMBIES ET VAMPIRES

Voici une sélection de quelques comédies avec des zombies ou des vampires : 

- Shaun of the dead (De Edgar Wright), 2004


- Fido (De Andrew Currie), 2006


- Lesbian vampire killers (De Phil Claydon), 2008


- Doghouse (De Jake West), 2009


- Bienvenue à Zombieland (De Ruben Fleischer), 2009
(Voir la critique ICI)


- Suck (De Rob Stefaniuk), 2009


dimanche 8 janvier 2012

Submarine

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de SUBMARINE, un film britannique réalisé par Richard Ayoade en 2011.


Titre : Submarine
Réalisation : Richard Ayoade
Acteurs : Craig Roberts, Yasmin Paige, Sally Hawkins, Noah Taylor, Paddy Considine, Darren Evans...
Année de sortie : 2011
Genre : Comédie

Synopsis : Dans un patelin du pays de Galles, la crise d'ado d'Oliver Tate, 15 ans, racontée par lui-même. Comment se démarquer de ses amis ? Comment convaincre sa petite amie de coucher avec lui ? Comment détourner sa mère de l'emprise sexuelle d'un voisin gourou ? Comment réveiller le "mojo" de son père, aliéné par la routine ?

Infos utiles : SUBMARINE est une adpatation d'un roman de Joe Dunthorne. Ben Stiller (Mary à tout prix, La nuit au musée) est le producteur du film. Il fait un caméo dans le rôle de l'acteur qui joue dans le soap opera que regarde Oliver.

Ma critique : La bande-annonce de SUBMARINE semble présenter un film original sur l'adolescence, dans la lignée des comédies romantiques telles que le très astucieux Be Bad, Juno ou encore Virgin Suicides. Seulement le pari n'est pas réussi. Richard Ayoade réalise son premier film après avoir beaucoup travaillé dans les séries télévisées. L'idée y est, les acteurs sont bons, mais la mise en scène ne fonctionne pas. Ayoade tente une mise en scène trop graphique, avec des effets de styles omni-présents et des transitions ne permettant malheureusement pas au spectateur de s'intégrer dans le film, n'y de s'identifier à un quelconque élément. Les personnages sont pourtant joués par des acteurs talentueux mais mal dirigés et ne possèdent aucune profondeur. Le scénario semble au premier aspect original mais suit pourtant tous les codes de l'archétype de la comédie romantique classique, avec des rebondissements téléphonés qui mènent vers une fin trop prévisible. On retrouve dans SUBMARINE le débutant Craig Roberts dans un jeu juste et pleins d'expressions physiques, amoureux de la belle Yasmin Page (Trop jeune pour elle, L'Ecole de tous les talents). Les parents d'Oliver sont joués par l'habituellement très drôle Sally Hawkins (Be happy, Layer cake) et Noah Taylor (Charlie et la chocolaterie, The proposition). On retrouve également le très bon Paddy Considine (Dead man's shoes, Blitz), dans un rôle beaucoup trop déjà-vu, celui du voisin vulgaire, ringard et idiot, dans un style purement ridicule des années 80. Les couleurs chaudes de SUBMARINE sont semblables à celles des souvenirs de vacances filmées par une Super-8 dans les années 80, avec des dominantes de jaune et d'orange, qui ici n'apporte aucun intérêt cinématographique. Ayoade incruste même certaines images filmés à la Super-8. L'histoire se déroulant dans les années 80, la reproduction de celles-ci semble bâclée, avec des décors et des costumes qui semblent tout juste sortis d'une boutique de farces et attrapes. SUBMARINE s'avère âtre malheureusement une énorme déception, sentiment que l'on ressent pourtant rarement dans le cinéma anglais.

Craig Roberts et Yasmin Paige



vendredi 6 janvier 2012

Somers Town

Bonjour ! Pour rester dans l'esprit anglais et dans l'univers du réalisateur britannique Shane Meadows (Dead man's shoes, This is England) après la série This is england '86, je vais vous parler de SOMERS TOWN, réalisé en 2008.


Titre : Somers Town
Réalisation : Shane Meadows
Acteurs : Thomas Turgoose, Piotr Jaqiello, Ireneusz Czop, Perry Benson, Kate Dickie...
Année de sortie : 2008
Genre : Drame

Synopsis : Tout juste sorti de son foyer d'accueil, Tommo, 16 ans, fuit les Midlands pour se rendre à Londres. Marek, lui, vit avec son père, un ouvrier du bâtiment polonais porté sur la bouteille. Timide et sensible, le jeune Marek est passionné de photo et se sent mal à l'aise dans l'univers de son père. La rencontre inopinée de ces deux garçons un peu paumés dans le quartier de Somers Town à Londres les conduira à former une drôle d'alliance.

Infos utiles : SOMERS TOWN a gagné deux prix lors du Festival du Film de Cabourg 2009, le Grand Prix et le Prix de la Jeunesse. Il a aussi été nominé pour le prix du public.

Ma critique : SOMERS TOWN est un film ne durant qu'une heure et cinq minutes, en noir et blanc, avec très peu d'acteurs et tourné dans la même ville. Shane Meadows prouve bien que même avec peu de moyens on peux réaliser un chef-d'oeuvre. Le réalisateur change de style. Il s'appuie toujours sur les aspects sociaux de ses personnages mais de façon douce et pleine de tendresse, avec des touches d'humour efficaces. Il met à nouveau en scène son acteur fidèle, Thomas Turgoose (This is England, Eden lake), jouant comme à son habitude un garçon simple, mais plein de réflexion et de bon sens, faisant les 400 coups. Il va embarquer dans ses mésaventures le jeune Marek, qu'il rencontre contre le gré du dernier, joué par le polonais Piotr Jaqiello. Meadows a trouvé les acteurs polonais en faisant des casting à Varsovie. SOMERS TOWN est un film cosmopolite, avec des acteurs anglais, polonais et français. On retrouve dans le rôle de Jane, la jeune serveuse française dont les deux jeunes garçons vont tomber éperdument amoureux, allant jusqu'à se soûler lors de chagrin d'amour, Kate Dickie (Red road, Prometheus), qui se prend au jeu de Tomo et Marek et va devenir leur amie. On retrouve également Perry Benson (This is England, Misfits) dans un rôle typique de l'univers de Meadows, jouant avec perfection et ironie un homme sympathique cherchant à tout prix à se faire de l'argent dans la location de transats. SOMERS TOWN trouve tout son charme dans le jeu incroyable des deux jeunes garçons et dans la mise en scène irréprochable de Shane Meadows, filmant comme à son habitude avec agilité les paysages urbains anglais et les rues sur fond de briques rouges. SOMERS TOWN est tourné en noir et blanc. Ce choix rend le film plus doux, dans un aspect de rêverie, à l'inverse des autres films de Meadows, cherchant à montrer la réalité pure. Le réalisateur de This is England achève son film par un voyage à Paris qu'organisent les deux personnages principaux dans une scène cette fois-ci en couleur, avec une image granuleuse, sans paroles, sous un air de chanson, suscitant le retour à la réalité du spectateur et lui permettant de voir tout ce qu'il n'avait pu voir auparavant. SOMERS TOWN est un véritable exercice de style de la part de Shane Meadows, qui ne fait qu'approuver son talent et innover dans ses perceptions de la vie sociale.

Thomas Turgoose (à gauche) et Piotr Jaqiello (à droite)

























mercredi 4 janvier 2012

This is England '86

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous parler d'une série britannique, THIS IS ENGLAND '86, réalisée par Shane Meadows (Somers town, Dead man's shoes) et Tom Harper (Misfits) . THIS IS ENGLAND '86 est une série de quatre épisode qui fait suite au film This is England réalisé en 2006 par Shane Meadows.


Titre : This is England '86
Création : Shane Meadows
Réalisation : épisode 1 : Tom Harper
                   épisode 2 : Tom Harper
                   épisode 3 : Shane Meadows
                   épisode 4 : Shane Meadows
Acteurs : Vicky McClure, Joseph Gilgun, Andrew Shim, Thomas Turgoose, Rosamund Hanson, Chanel Cresswell, Danielle Watson, Andrew Ellis, Michael Socha, Perry Benson, George Newton, Johnny Harris, Hannah Walters, Stephen Graham, Jo Hartley, Kriss Dosanjh, Katherine Dow Blyton, Perry Fitzpatrick, Joseph Dempsie...
Année de sortie : 2010
Genre : Série dramatique

Synopsis : 1986 : Top Gun triomphe dans les salles, la Coupe du Monde de football bat son plein au Mexique, Queen joue à Wembley, Margaret Thatcher est Premier Ministre... et le Royaume-Uni compte 3,4 millions de chômeurs. 1986, c'est aussi l'année où le jeune Shaun quitte l'école et retrouve la bande d'amis avec qui il traînait trois ans plus tôt. A l'époque, il n'était qu'un jeune garçon, devenu malgré lui la mascotte d'ados flirtant avec la mouvance Skinhead. Aujourd'hui ado lui-même, il ne rêve que de deux choses : avoir un scooter et une copine.
Ses amis aussi ont grandi : Woody et Lol veulent se marier et emménager ensemble, Milky est secrètement amoureux de Lol, Gadget tombe dans les griffes d'une "cougar" avant même que le terme ne soit inventé et Smell tente tant bien que mal de faire comprendre à Shaun qu'elle voudrait âtre sa copine. Entre deux rendez-vous infructueux à l'agence pour l'emploi, la bande ne pense qu'à faire la fête et à regarder les matchs de l'équipe d'Angleterre.
Mais le retour du père de Lol va donner aux événements une tournure dramatique : la jeune femme cache en effet un terrible secret dont elle va vouloir protéger sa soeur Kelly et son amie Trev.

Infos utiles : THIS IS ENGLAND '86 est sujette à une suite créée elle aussi par Shane Meadows, This is England '88, actuellement diffusée en Angleterre. Une troisième saison est en cours de production : This is England '90.

Ma critique : Shane Meadows est l'un des prodiges du cinéma britannique. Il sait à travers ses films raconter une histoire tout en démontrant une réalité sociale toujours difficile dans ses films, à travers des thèmes très différents, dans un contexte urbain, en filmant les paysages anglais pluvieux avec perfection, en embellissant chaque coin de rue plus pauvres les uns que les autres. Meadows évoque également à travers ses personnages des faits qu'il a lui-même vécue, notamment à travers Shaun, le jeune garçon embrigadé dans une bande de Skinhead dans This is England. Il livre donc avec THIS IS ENGLAND '86 une suite du film, reprenant tous les personnages principaux. La série peut cependant être regardé sans avoir vu le film, mais au risque de rater certains éléments essentiels. Toujours sur le même ton du film, Shane Meadows et Tom Harper, le réalisateur des saisons 1 et 2 de la série dénuée de sens Misfits réalisent une série sur de jeunes adolescents arpentant leur début de vie d'adultes, avec tous les problèmes qui viennent avec, comme le travail, le mariage, la mort et les problèmes d'argent. A l'inverse de la série médiocre Skins, elle aussi britannique, qui cherche à montrer un aspect ultra-réaliste de la jeunesse rendant toute crédibilité impossible, THIS IS ENGLAND '86 s'avère être plus romancée et suit davantage un fil conducteur logique. Comme le principe de toute série télévisée, chaque personnage possède une véritable personnalité et une importance égale, dont le spectateur pourra s'identifier à certains d'eux, qui s'avérait déjà être le cas dans This is England. La mode vestimentaire a changé du film à la série. Les protagonistes ne s'avèrent plus être des Skinhead mais bien des Suedehead, une version plus "classe" du mode vestimentaire des Skinheads, mais gardant toujours les fameuses Doc Martens et les polos Fred Perry. A travers ses souvenirs et un aspect nostalgique de son enfance, Meadows introduit tout au long de la série des images d'archives de la télévision anglaise des années 80, notamment celles des matchs de football anglais, dont on suit en même temps que les personnages les résultats de la Coupe du Monde. THIS IS ENGLAND '86 montre les différents aspects social de la vie, en abordant des thèmes tous plus durs les uns que les autres, d'une manière crue mais efficace, qui créer chez le spectateurs toutes sortes de bouleversements émotionnels, passant du rire au pleur. Effectivement, afin de rendre une oeuvre drôle et dépaysante pour le spectateur, Meadows inclue toute la sympathie que peut avoir un groupe d'amis sur lequel chacun peu compter et tous les aspects positifs de l'amour, ainsi que des passages humoristiques subtils et extrêmement drôles notamment en mettant en scène une bande de "racailles" ratée, roulant par bande en mobylette et habillés de survêtements Sergio Tacchini moulants. On retrouve dans cette aventure aussi sympathique que bouleversante un casting exceptionnel, comme les anglais savent le faire, remplis d'acteurs inconnus géniaux et d'acteurs professionnels comme le génial Stephen Graham (Snatch, Doghouse), qui joue un personnage terrifiant dans This is England mais révélant par la suite un personnage incertain, perdu, dont on ne peut haïr, et que l'on plaindra dans THIS IS ENGLAND '86, cherchant à accomplir sa rédemption auprès de ses amis dans la série. On retrouve également Johnny Harris (London to Brighton, Black Death) aussi épatant physiquement et dans ses expressions que dans son jeu d'acteur, logeant un personnage glacial mais lui aussi perdu dans les méandres de la difficulté de la vie, comme tous les personnages de Shane Meadows. Vicky McClure (This is England, Obscénité et vertu) et Joseph Gilgun (Misfits, This is England) jouent avec brio un couple en difficulté d'une manière incroyablement bouleversante beaucoup plus efficace que n'importe quel film romantique. L'acteur fidèle de Meadows, Thomas Turgoose (Somers town, This is England) joue un jeune garçon simple, mais réaliste. On retrouve aussi avec surprise dans un petit rôle mais hilarant Joseph Dempsie, jouant le personnage de Chris dans Skins, qui joue ici le bras droit du leader de la bande de "racailles". THIS IS ENGLAND '86 est esthétiquement incroyable, comme dit précédemment, avec un paysage urbain filmé comme seuls les anglais savent le faire, et une reproduction réaliste de la fin des années 80, sous le son de chansons kitch et de l'accent mélodique anglais. THIS IS ENGLAND '86 est une véritable perle du cinéma britannique, touchant comme on ne l'a jamais fait, dans un style anglais pur que l'on ne cesse d'apprécier.

De gauche à droite :
Thomas Turgoose, Andrew Shim, Joseph Gilgun, Michael Socha et George Newton














Voici une vidéo promotionnelle pour THIS IS ENGLAND '86 :



En haut : Joseph Gilgun et Andrew Shim
En bas : Joseph Gilgun et Vicky Mcclure

JOHNNY HARRIS

En plus d'avoir joué dans des films comme London to Brighton ou Black Death, l'acteur britannique Johnny Harris a joué dans des clips. 
En voici trois :

- Stay the same du groupe français The Shoes :


- Sheila du rappeur anglais Jamie T (Johnny Harris en clochard) :


- Routine check des rappeurs anglais The Mitchell Brothers (Johnny Harris en policier) :





dimanche 1 janvier 2012

Hollywoo

Bonjour ! Je vous souhaite à tous une bonne année 2012 ! Retrouvez les 10 coups de coeur des films de l'année 2011 sur la page facebook de LHmovies en cliquant ICI.
Je vais vous parler de HOLLYWOO, une comédie française réalisée par Frédéric Berthe (Nos 18 ans, RTT) et Pascal Serieis.


Titre : Hollywoo
Réalisation : Frédéric Berthe et Pascal Serieis
Acteurs : Florence Foresti, Jamel Debbouze, Nicki Deloach, Muriel Robin, Sophie Mounicot, Jeff Roop...
Année de sortie : 2011
Genre : Comédie

Synopsis : Jeanne est la doubleuse française d'une actrice américaine qui joue dans une série télé à succès. Mais le jour où l'actrice américaine pète les plombs et annonce la fin de sa carrière, la vie de Jeanne bascule à son tour... Plus de travail, plus de revenu, plus rien... A moins que... A moins qu'elle ne prenne son destin en mains et ne tente à priori l'impossible : partir à Los Angeles, rencontrer la star américaine et la convaincre de reprendre la direction des plateaux de tournage... Sur place, après quelque galères, elle croise la route d'un certain Farres qui lui ouvrir les portes du monde merveilleux mais un peu compliqué de Hollywood.

Infos utiles : A l'origine, le rôle masculin d'HOLLYWOO avait spécialement été pensé pour Manu Payet (L'amour c'est mieux à deux, Les aventures de Philibert, capitaine puceau). Florence Foresti est la co-scénariste du film.

Ma critique : HOLLYWOO paraissait être un bon projet étant donné les deux acteurs principaux, Florence Foresti, qui s'avérait très drôle dans son spectacle Mother Fucker et Jamel Debbouze, excellent tant dans ses "one man show" que dans la série H, dont Frédéric Berthe est le réalisateur de la saison 4. De plus le tournage avait lieu aux Etats-Unis et avec une grappe d'acteurs américains. Bien entendu, à l'instar de la plupart des films français actuels, HOLLYWOO est une énorme déception. Foresti et Debbouze confirme leur non-talent d'acteur, surjouant leur personnage dans toutes les situations possibles. Ces deux acteurs sont de plus très mal dirigés. Debbouze pourrait se rattraper en jouant son personnage habituel mais tente au lieu de cela de jouer un personnage différent, fade. Les gags sont poussés à la limite du supportable, avec des scènes beaucoup trop longue afin de bien faire comprendre au spectateur le sens de la blague, quand celui-ci est présent. Les dialogues sont principalement composés de "franglais", dont le niveau de langue de Foresti et Debbouze est si faible que celui-ci devient improbable et rend le film absolument pas crédible. L'histoire est inintéressante et absente de rebondissements, avec un semblant de rythme à l'américaine mais évidemment mal dirigé, sous une musique omniprésente encore une fois à l'américaine remplie de violons crispants. Ajouter des acteurs américains dans une comédie française n'est pas une idée si intelligente, puisque l'on remarque le grand décalage entre le jeu des acteurs français et celui des américains, dont même dans l'une des pires comédies françaises ceux-ci parviennent à sauver quelque peu le film. Nikki Deloach (Love, et autres drogues, An american Carol) et Jeff Roop (La possession de Paul Twist, Fatale séduction) sont certes mal dirigés, mais possèdent un véritable jeu d'acteur qui s'oppose à celui des deux comiques français. Jeff Roop est d'ailleurs l'un des personnages les plus intéressant et drôle du film, malgré son rôle minime. On retrouve aussi avec surprise Sophie Mounicot (H, La robe du soir), qui s'avère plutôt drôle, malgré la direction de Berthe. La scène d'ouverture d'HOLLYWOO, le générique, est cependant très drôle, avec une Florence Foresti jouant Foresti, chantant dans sa voiture et conduisant comme une hystérique dans la rue. Evidemment, Berthe va introduire une histoire d'amour entre Debbouze et Foresti, sans intérêt, absolument pas crédible et jouée par des acteurs comiques, qui donne un résultat déplorable. HOLLYWOO est donc l'une de ces comédies françaises décevantes se prétendant être burlesques et mettant en scène des acteurs ne pouvant que jouer leur propre personnage.

Jamel Debbouze et Florence Foresti