mercredi 4 mars 2015

Banshee - saison 1

Alors que la saison 2 de BANSHEE vient de sortir en DVD et en Blu-ray, revenons sur la saison 1 de cette série américaine produite par Cinemax - également à l'origine de The Knick - et diffusée aux États-Unis sur HBO et en France sur Canal +. La troisième saison est actuellement en diffusion, et une quatrième a été annoncée.


Titre : Banshee
Titre original : Banshee
Création : Jonathan Tropper et David Schickler
Réalisation : épisode 1 : Greg Yaitanes
                    épisode 2 : SJ Clarkson
                    épisode 3 : OC Madsen
                    épisode 4 : Grag Yaitanes
                    épisode 5 : SJ Clarkson
                    épisode 6 : OC Madsen
                    épisode 7 : Dean White
                    épisode 8 : Greg Yaitanes
                    épisode 9 : Miguel Sapochnik
                    épisode 10 : Miguel Sapochnik
Scénario : Jonathan Tropper et David Schickler
Acteurs : Antony Starr, Ivana Milicevic, Ulrich Thomsen, Frankie Faison, Hoon Lee, Rus Blackwell, Matt Servitto, Demetrius Grosse, Trieste Kelly Dunn, Ryann Shane, Daniel Ross Owens, Lili Simmons, Ben Cross...
Sortie en DVD : 9 juillet 2014
Genre : Thriller

Synopsis : Lucas Hood est un ex-détenu qui devient l'improbable shérif d'une petite ville des États-Unis en territoire Amish. Ce dernier est à la recherche de la femme pour laquelle il s'est fait enfermer quinze ans plus tôt. Vivant à Banshee sous un nom d'emprunt, Carrie Hopewell est maintenant mariée au procureur du district et tente désespérément de faire profil bas. Jusqu'à ce que Lucas refasse surface et ravive de vieilles passions... Pour compliquer encore la situation, la corruption est partout à Banshee avec comme figure de proue Kai Proctor, le parrain de la mafia locale. S'alliant à Sugar Bates, un ancien boxeur devenu patron de bar, Lucas tient tête à Kai et tente de remettre un peu d'ordre à Banshee. Mais finalement, le penchant de Lucas pour le crime l'entraîne lui et Carrie dans de dangereuses situations, surtout quand Mr. Rabbit décide de se venger.

Ma critique : HBO a démontré qu'elle sait flairer les nouveaux talents, ou du moins les futurs succès. Après le mort-vivant putréfié des Contes de la crypte, les mafieux de Sopranos, les croques-morts de Six feet under, les Romains en jupettes de Rome, les vampires de True Blood, les détectives de True Detective ou encore la pègre de Boardwalk Empire, la série BANSHEE débarque dans cette masse créative, constituée elle-même d'un véritable univers. Son univers, c'est un ex-taulard déguisé en shérif, une communauté de Amish, une mafia ukrainienne dirigée par un certain "Mr. Rabbit", un ancien boxeur, un mafieux hollandais propriétaire d'un abattoir, une femme fatale à la Lara Croft, un casino dirigé par une communauté indienne, des junkies nazies ou encore des bikers agressifs, le tout couronné par des scènes de poursuites en plein New-York, des combats au corps à corps ou des fusillades à la kalachnikov.

Antony Starr
Chacun y trouve son compte. La question à se poser est alors "comment une série peut-elle être aussi riche sans sombrer dans une vaine surenchère ?". Si ce pot-pourri fonctionne, c'est parce que la série trouve un juste milieu entre des intrigues classiques, soit les thèmes de l'ex-détenu qui tente un nouveau départ et du shérif qui doit faire face à la pègre, et un univers totalement délirant qui lui est propre, en reliant toutes ces intrigues par des moyens les plus créatifs possibles. Ce qui distingue cette série des autres, c'est son ouverture aux possibles narratifs. Jonathan Tropper et David Schickler font preuve d'une imagination débordante, faisant de BANSHEE une sorte de "série de séries". Et là où les autres séries échouent, BANSHEE réussit. Aucun aspect n'est laissé de côté, à commencer par les incroyables scènes de combat. Alors qu'en règle générale elles sont davantage mises en valeur dans les longs-métrages, elles sont ici très travaillées, avec des mouvements très fluides captés par des mouvements de caméra agiles - on se demande juste comment les bleus guérissent si vite et s'il restera quelques neurones aux personnages à force de se prendre des coups.

Ulrich Thomsen
La série ne respecte pas le schéma un épisode/une histoire, comme c'est le cas par exemple dans Sons of anarchy, ni-même celui d'une seule histoire, comme dans Breaking bad. BANSHEE alterne entre des sous-intrigues qui ne dureront qu'un épisode et des intrigues principales, ce qui permet de varier le rythme mais aussi de rendre uniques certains épisodes. La série permet aussi aux spectateurs d'en savoir plus sur le passé de Lucas Hood à travers des flash-back, notamment dans l'épisode 6, qui met en scène les dures réalités du monde carcéral.

Autre atout considérable de la série, c'est qu'elle ne sombre jamais dans l'explication où la justification des actions des personnages à travers leurs dialogues, comme c'est lourdement le cas dans des séries telles que The walking dead, une lacune qui la pénalise considérablement. La série se permet au contraire de ne pas toujours respecter ses intrigues "rationnelles", et de dévier vers l'improbable, vers un lâcher-prise total dans le délire et le divertissement pur, à condition pour le spectateur de bien vouloir y croire. Le pilote (premier épisode) est excellent. Il donne le ton avec une séquence spectaculaire de poursuite en voitures en pleine rue.


Même si l'interprétation du shérif Lucas Hood est parfois lisse, elle est largement contrebalancée par de très bons seconds rôles, tels que Ulrich Thomsen dans le rôle de Kai Proctor, Ivana Milicevic dans le rôle de Carrie Hopewell, Frankie Faison dans le rôle de Sugar Bates ou encore par les adjoints du shérif, interprétés par Matt Servitto, Trieste Kelly Dunn et Demetrius Grosse. BANSHEE est une série de qualité, pleine de ressources et très bien ficelée, et sa saison 1 est une réussite totale. La ville imaginaire de Banshee vous accueille dans un univers plein d'action, de castagne, de sang, de sexe et d'humour noir. Tout ce qu'on aime.

L'épisode 6 en prison

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