dimanche 16 décembre 2012

Massacre à la tronçonneuse : la nouvelle génération

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui du quatrième volet de la saga tronçonneuse, MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION, réalisé par Kim Henkel en 1994.
Retrouvez mon dossier sur la saga Massacre à la tronçonneuse en cliquant ICI.


Titre : Massacre à la tronçonneuse : la nouvelle génération
Réalisation : Kim Henkel
Acteurs : Renée Zellweger, Matthew McConaughey, Robert Jacks, Tonie Perensky, Joe Stevens, Lisa Newmyer, Tyler Cone, John Harrison, James Gale...
Année de sortie : 1994
Genre : Horreur

Synopsis : Barry, Heather, Sean et Jenny rentrent de leur soirée de promotion quand un accident de la route les contraint à chercher du secours en pleine forêt. Leur détresse attire l'attention d'une famille de meurtriers qui vit dans la région et leur soirée de bal se transforme alors en une sanglante chasse à l'homme.

Infos utiles : Certains acteurs du premier opus de la saga font une courte apparition dans le film, comme Marilyn Burns dans le même rôle que l'original, Paul A. Partain et John Dugan.

Ma critique : Après Texas chainsaw massacre (1974) de Tobe Hooper, le premier volet de la saga, et sa suite très réussie Texas chainsaw massacre 2 (1986) du même réalisateur, la saga a connue peu de suites comme en ont connu - sans compter les remakes - les autres sagas des célèbres boogeymen de Halloween (8 films), Vendredi 13 (11 films) ou encore Freddy (8 films). Le personnage de Leatherface offre peu d'horizons à explorer car les films ne mettent pas en scène un tueur en particulier qui poursuit ses victimes, mais met en scène une famille rattachée à un lieu bien précis où c'est finalement la maison qu'ils habitent qui constitue le "personnage principal" du film. Le risque est donc que l'histoire se répète. Mais deux réalisateurs vont tout de même tenter de mettre à nouveaux en scène les aventures du tueur masqué. Tout d'abord Jeff Burr en 1990 avec Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3, suite plutôt réussie, puis Kim Henkel avec MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION (en anglais Texas chainsaw massacre : next generation), le scénariste et producteur de l'original et des deux suites, ainsi que producteur du remake. Le propos du film de Henkel est incertain. S'agit-il d'une suite ou d'un remake ? Même lui ne semble pas le savoir. Il s'agit en fait presque d'un plagiat de l'original, car moult scènes sont reprises à l'identique, mais avec le talent de Hooper en moins. Le réalisateur cherche à redonner du nouveau à la saga, d'où "nouvelle génération", mais Henkel si prend si maladroitement que le film semble tout juste issu du début des années 80, avec des répliques tellement ridicules qu'elles en deviennent gênantes, comme lorsque l'une des héroïnes surjouant la jeune fille écervelée déclare sans cesse "Je rêve souvent qu'un tueur me poursuit" ou encore "Je suis persuadé qu'il y a quelqu'un dans ces bois, on va mourir". De plus le montage est bâclé, laissant de belles bourdes de faux raccords à l'écran, en plus du ridicule des scènes de poursuites et de meurtres, comme celle où Leatherface poursuit l'héroïne sur le toit de la maison et, cette dernière cachée derrière la cheminée, le tueur tronçonne la cheminée dont les briques tombent une par une. C'est au moins des éclats de rires garantis, mais malheureusement involontaires. Henkel ne semble pas avoir pris conscience du personnage qu'a créé son collègue Tobe Hooper. Leatherface pousse sans interruption des cris de cochons, qui en font un personnage qui semble sans cesse apeuré et maladroit, tandis que celui de Hooper est sûr de ces actes, même si il les exécute de façon routinière, dans la tradition familiale. Le réalisateur a aussi voulu explorer une autre facette d'Ed Gein, le véritable tueur dont s'inspire le premier volet, à savoir celle du complexe d'Oedipe, en transformant Leatherface en travesti. Il en fait trop et rend le personnage beaucoup trop caricatural. Henkel tente beaucoup de choses intéressantes, mais ne les achève pas et celles-ci n'ont finalement pas leur place dans l'univers de la saga. Il ajoute par exemple une femme exhibitionniste, une ambiguïté sur le fait que la famille Tronçonneuse ne soit plus cannibale, se nourrissant plutôt de pizzas, mais il ajoute surtout une touche pseudo-fantastique qui serait une justification des actions de la famille, ce qui ne peut avoir sa place dans le film. On retrouve dans MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION la toute jeune et encore physiquement naturelle Renée Zellweger (Bridget Jones : l'âge de raison, Le cas 39), mais surtout Matthew McConaughey (Magic Mike, La défense Lincoln), chacun regrettant probablement cette étape de leur filmographie. Si il y a bien une raison de voir ce film, c'est pour McConaughey qui joue - voire surjoue un peu, ce qui est pardonnable vu son peu d'expérience à l'époque - le rôle d'un tueur fou qui dirige la famille. Le futur acteur de Killer Joe (de William Friedkin) nous offre une véritable démonstration de ses capacités à interpréter toutes sortes de folies à travers un florilège de grimaces, de mimiques et d'une présence inquiétante. MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION est donc un épisode qui aurait pu être évité et qui n'est malheureusement pas à la hauteur de la saga, frôlant presque l'imposture. Heureusement que le remake de l'original par Marcus Nispel et sa préquelle par Jonathan Liebesman sauveront le mythe de Leatherface.

Leatherface travesti lors d'une scène de fin bien copiée sur l'original

Matthew McConaughey et Renée Zellweger

samedi 8 décembre 2012

Chroniques de Tchernobyl

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de CHRONIQUES DE TCHERNOBYL de Bradley Parker.


Titre : Chroniques de Tchernobyl
Réalisation : Bradley Parker
Acteurs : Devin Kelley, Jonathan Sadowski, Ingrid Bolso Berdal, Olivia Dudley, Jesse McCartney, Nathan Phillips, Dimitri Diatchenko...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : Un groupe d'amis partis explorer la ville de Prypiat, dans les environs du site de Tchernobyl, se retrouve pris au piège dans une ville abandonnée, entre des animaux féroces et une présence inquiétante qui les tue un à un.

Infos utiles : CHRONIQUES DE TCHERNOBYL n'a pas été tourné à Prypiat mais à Belgrade en Serbie et à Budapest en Hongrie. Les lieux déserts proviennent d'une ancienne usine et de bâtiments militaires, voire dans d'anciens tunnels datant de la Seconde Guerre mondiale. Le film a du faire face à une polémique lors de sa sortie en salle aux Etats-Unis de la part d'une association américaine de défense des victimes de Tchernobyl. Celle-ci reprochait au film de ne pas respecter les victimes. Le scénariste du film de Parker a eu l'idée de ce scénario en regardant des photos de la ville de Prypiat sur internet. La grande roue que l'on voit dans le film est fausse. La base a été construite pour les gros plans mais pour les plans d'ensembles la partie haute a été réalisée à l'aide d'images de synthèse lors du montage.

Ma critique : Après le maintenant culte Paranormal activity, Oren Peli, réalisateur du premier volet, revient mais cette fois-ci du côté de la production et du scénario pour CHRONIQUES DE TCHERNOBYL, qui s'abstient du fameux procédé de "found-footage" qui devient sérieusement agaçant. On revient donc à des prises de vue "classiques", ce qui repose les yeux, même si la façon de filmer reste agitée. Aux premiers abords le premier film de Bradley Parker semble culotté, étant donnée qu'il aborde un sujet sensible qu'il met au service d'un film d'épouvante. On sentait avant même sa sortie la polémique qu'il engendrerait. On devine aussi le pitch, à savoir d'étranges créatures ayant survécu aux radiations qui refont surface, mais c'est le lieu choisit qui apporte de l'originalité à un scénario bien classique. Mais les lieux sont malheureusement pas assez mis en scène et pas assez "personnalisés", car oui, pour ce genre de films le lieux doit être le personnage principal du film. Les immeubles délabrés - très bien fait par ailleurs - et la nature morte sont expédiés, pour laisser place à une intrigue qui commence bien, avec un scénario bien ficelé et un suspens à coupé au couteau, puis se perd dans une recherche d'action horrifique fade à travers une poursuite des plus ordinaire, qui part de l'extérieur spacieux vers les couloirs sous-terrains de plus en plus étroits dans un univers claustrophobique et crade qui peux rappeler l'ambiance de Hostel (de Eli Roth). Les créatures dont on craint longuement l'arrivée ne sont finalement que de vulgaires monstres dépourvus de toute humanité, ce qui empêche toute crédibilité et frayeur que l'on retrouvait à l'inverse dans l'excellent La colline a des yeux (de Alexandre Aja), dont Bradley Parker semble vouloir imité tant bien que mal. Le temps des véritables films d'horreurs-chocs qui en mettent plein la vue ne lésinant pas sur les effets spéciaux et sur les gros plans de monstres semble malheureusement bien révolu, laissant place à des films comme CHRONIQUES DE TCHERNOBYL où l'on cherche à en montrer le moins tout en essayant d'effrayer le plus à l'aide de techniques issues de facilités. On retrouve dans le film une bande de jeunes acteurs sympas tels que Devin Kelley (Chicago code), Jonathan Sadowski (Vendredi 13, Die hard 4 : retour en enfer) ou Olivia Dudley (The dictator, Le stratège), dont on ne reproche pas le jeu, mais malheureusement trop conventionnels et dont la mort de chacun est téléphonée. Même si CHRONIQUES DE TCHERNOBYL cherche à imiter ses aînés tout en s'en éloignant et manque de rigueur, il a le mérite d'offrir au spectateur un paysage nouveau, filmé dans une image bleuâtre appréciable. CHRONIQUES DE TCHERNOBYL est à voir pour une première moitié réussie, avec un scénario qui tient la route et une tension pesante, et pour une deuxième moitié beaucoup moins réussie mais qui mène vers un final jubilatoire.

Devin Kelley et Jonathan Sadowski