mardi 13 novembre 2012

Argo

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de ARGO, le nouveau film de Ben Affleck, sorti le 7 novembre dernier.


Titre : Argo
Réalisation : Ben Affleck
Acteurs : Ben Affleck, John Goodman, Alan Arkin, Bryan Cranston, Clea DuVall, Kyle Chandler, Chris Messina...
Année de sortie : 2012
Genre : Policier, espionnage

Synopsis : Novembre 1979. En pleine révolution iranienne, des étudiants islamistes forcent l'entrée de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran et prennent en otage une cinquantaine de citoyens américains. Profitant de l'assaut, six personnes réussissent à s'échapper et trouvent refuge dans la résidence de l'ambassadeur du Canada. Conscient que leurs jours sont comptés, le gouvernement US charge Tony Mendez, un agent de la CIA spécialisé dans l'exfiltration, d'élaborer un plan pour les rapatrier. Son idée - les faire passer pour une équipe de cinéma en repérages en Iran - est tellement folle qu'elle pourrait marcher.

Infos utiles : ARGO est inspiré d'une histoire vraie survenue en 1979, une douzaine d'américains avaient été pris en otage dans leur ambassade en Iran. Six d'entre eux étaient parvenus à s'échapper à se cacher auprès de l'ambassadeur canadien Ken Taylor à Téhéran. La CIA a alors tout mis en oeuvre pour les ramener chez eux.

Ma critique : Après le gentil Gone baby gone (2007) et le réussi The town (2010), Ben Affleck (Daredevil, Pearl Harbor) réalise avec ARGO son troisième film, une merveille. Alors que son petit frère, le brillant Casey Affleck (The killer inside me, Gone baby gone), avait déjà trouvé sa voix dans le cinéma et tournait son premier film I'm still here - époustouflant - en 2010, Ben Affleck se colle à la mise en scène plus tardivement, après une longue carrière de niaiseries qui le menaient de plus en plus vers l'oubli. C'est après son premier essai, qui s'avérait être intéressant mais beaucoup trop imparfait, qu'il a la chance de réaliser The town, dans lequel il mise beaucoup plus sur l'action et où incarne un gangster un peu trop "gentil". C'est alors qu'il parvient à trouver avec ARGO un juste milieu entre action et drame, soit un thriller politique. Ben Affleck se place de nouveau en tête d'affiche et fait le choix de s'inspirer d'une histoire vraie. On aurait pu s'attendre à ce qu'il ait pris la grosse tête et qu'il noie le spectateur dans un film beaucoup trop bavard et ennuyeux qui s'appuie seulement sur l'aspect politique du film. Mais non. Affleck n'oublie en rien le thriller et se concentre sur une histoire plus centrée, mais toujours sur un fond politique présent. De plus le réalisateur/acteur ne vole en rien la vedette aux autres acteurs, en parvenant à s'effacer comme il le faut. On ressent enfin davantage sa présence dans une mise en scène bien maîtrisée que dans le film lui-même, ce qui dévoile le talent de mise en scène de ce dernier. Le film brille par sa sobriété. Même si on se doute de la fin dès le début du film , Affleck parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la dernière minute d'ARGO avec un suspens très bien mené. On prend un malin plaisir à suivre une aventure improbable mais pourtant véritable, avec un film dans le film presque aussi intéressant que le film qui le met en scène. Toujours dans un but de divertir, le cinéaste va toujours vers l'essentiel, en s'abstenant de scènes superflues ou trop longues. On retrouve également un humour inattendu disséminé tout au long du film. ARGO est un pur plaisir visuel, avec une image lisse et une reconstitution esthétique mais réaliste, et un travail de recherche minutieux, allant jusqu'à utiliser des acteurs aux physiques quasi sosies des véritables protagonistes. On peut en faire la constatation lors d'un panorama d'images d'archives au générique de fin. On retrouve dans ARGO un super casting de "vieux", comme Bryan Cranston (John Carter, la série Malcolm), l'incroyable John Goodman (Dans la brume électrique, Panic sur Florida Beach), toujours dans un rôle secondaire mais très classe, ici en tant que créateur d'effets spéciaux, ou encore le super Alan Arkin (Little Miss Sunshine, Echange standard). On retrouve aussi la jeune Clea DuVall (Zodiac, Conviction), ici méconnaissable. Même si ARGO pousse parfois un peu trop loin les clichés américains et Ben Affleck s'efface parfois trop au point de devenir presque inexpressif, son troisième film est une réussite, qui permet décidément à l'acteur de relancer sa carrière, qui promet d'être détonante...

Cliquez ICI pour visiter le site du film, riche en images, vidéos et informations.

Ben Affleck, entouré de sa fausse équipe de tournage

Ben Affleck (à gauche) dans une situation délicate

lundi 12 novembre 2012

L'étrange créature du lac noir 3D

Bonjour ! Je vais vous aujourd'hui de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, le célèbre film du Studio Universal qui met en scène une bien étrange créature que je vous présenterai. Ce film réalisé en 1953 par Jack Arnold a eu le privilège d'être ressorti en 3D dans quelques salles en France. Courez-y vite ! Il ne restera probablement pas longtemps dans les salles !


Titre : L'étrange créature du lac noir
Réalisation : Jack Arnold
Acteurs : Richard Carlson, Julie Adams, Richard Denning, Antonio Moreno...
Année de sortie : 1954
Genre : Épouvante

Synopsis : Après avoir été droguée et capturée par une équipe de scientifiques, la "créature" s'éprend de leur assistante. Souffrant de solitude, ce "chaînon manquant amphibie" s'échappe et kidnappe l'objet de son affection. Le chef de l'équipe entreprend une véritable "croisade" pour secourir la jeune femme et renvoyer la créature dans les profondeurs abyssales du lagon.

Infos utiles : Il a fallu deux costumes différents pour la créature : un costume plus léger et plus souple pour les scènes sous-marines, porté par Ricou Browning, et un costume plus sombre et plus lourd pour les scènes hors de l'eau, porté par Ben Chapman. Chacun des costumes faits de caoutchouc ont été moulés selon la silhouette des acteurs. Ils leur fallait trois heures pour les enfiler avant de tourner les scènes.

Ma critique : Il y a près de soixante-ans, Jack Arnold (L'homme qui rétrécit, Tarantula) tournait pour Universal Studios L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, après avoir fait ses preuves avec Le Météore de la nuit la même année. Universal Studios avait alors déjà sorti plusieurs monstres comme Dracula, L'homme invisible ou encore Le loup-garou, qui formeront la firme des "Universal Monsters". Mais ce qui est particulier avec L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, c'est que c'est l'un des premiers films hollywoodiens tourné en 3D, selon le procédé polarisant. La 3D au cinéma existe effectivement depuis bien longtemps, malgré des périodes d'essor plus importantes dans les années 80 et surtout aujourd'hui, utilisée à des fins commerciales pour des films qui la plupart du temps n'en valent pas la peine. Seulement par la suite le film est visible dans les salles avec le système anaglyphe, soit les lunettes "rouge-bleue", qui créer une dominante de vert. Le distributeur Carlotta Films à eu l'ingénieuse idée de ressortir le film en version restaurée et en respectant le système de la trois dimensions d'origine. C'est donc un véritable hommage fait au film d'Arnold, un hommage soigné qui respecte le film. L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR commence avec une explosion qui en envoie plein la vue, au sens propre du terme, avec des éclats qui semblent nous arriver droit dans le visage. Arnold s'amuse déjà avec la 3D, avant de nous dévoiler l'un des effets les plus impressionnants du film, le fossile en forme de main retrouvé par un archéologue qui semble traverser l'écran. Suivront alors moult effets impressionnants qui creveront l'écran, comme des poissons, un harpon ou des bulles d'eau. On retrouvera dans la suite du film l'histoire classique de la belle et de la bête, mais avec une créature beaucoup plus sombre, vivant au fin fond d'un lac de l'Amazonie. Même si cette "étrange créature" - qui ressemble fort à un poisson - s'avère être particulièrement dénuée de charme, elle n'en est pas moins pleine d'humanité et de tendresse. Après tout elle n'a pas demandé à ce qu'on vienne la capturer, elle est tout en droit de défendre son paisible territoire. Mais ce n'est pas aussi simple que ça pour ce que les fans appelleront plus tard Gill-man (l'homme branchies), étant donnée qu'il s'éprend d'une jolie jeune femme insouciante, interprétée par Julie Adams (Ordure de flic, Meurtres sur la 10e Avenue). Il en arrive donc à la capturer mais on découvrira vite que les charmes de la créature n'atteindront malheureusement pas la jeune femme... Mais c'est à travers une magnifique scène, culte par ailleurs, que le Gill-man révèle sa passion pour la jeune femme, lorsque que celle-ci décide d'aller nager dans le lac et que l'homme-branchies, tapissé dans l'ombre, remonte vers la nageuse et répète ses mouvements à son insu, comme un ballet qui frôle symboliquement l'érotisme, tant les mouvements des corps l'un au dessus de l'autre se répètent avec grâce. Cela ne serait rien sans cette magnifique image sous-marine et la prestation de l'acteur qui, il faut le rappeler, se doit de nager sous l'eau dans une combinaison probablement lourde où est dissimulée une bouteille à oxygène dont on ne repère aucun des artifices. La créature semble prendre vie. Ce monstre, dont on ressent la couleur verdâtre et l'aspect vaseux à travers le noir et blanc, est une pure merveille en terme de création de costume et de maquillage. Malgré quelques effets qui ont quelque peu vieilli et des clichés scénaristiques - comme les pauvres esclaves qui se font décimés un à un et auxquels personne ne prête attention - qui pousse au rire, L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR est une leçon de cinéma, qui aura su éduquer des réalisateurs comme Tim Burton, et reste un bijoux du cinéma d'épouvante. Etant donné que les autres monstres d'Universal n'ont pas été tournés en 3D, on n'attendra donc surement pas d'autres sorties utilisant ce procédé, mais au moins espérons des ressorties sur grand écran avec un traitement semblable à celui de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR 3D. En attendant, nous pouvons redécouvrir la plupart de ces titres dans un "Coffret Universal Monsters" édition limitée et numérotée regroupant huit films, de Dracula (de Tod Browning) à Frankenstein (de James Whale) en passant bien évidemment par le film de Jack Arnold. Malheureusement le coffret ne semble exister qu'en blu-ray.

Cliquez ICI pour visiter le site officiel de Carlotta Films.

Gill-man

Voici l'affiche originale de la ressortie de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR 3D :


vendredi 9 novembre 2012

Sinister

Bonjour chers lecteurs et chères lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de SINISTER, un film d'horreur américain réalisé par Scott Derrickson.

"Si vous le voyez, vous ne pourrez plus lui échapper."


Titre : Sinister
Réalisation : Scott Derrickson
Acteurs : Ethan Hawke, Juliet Rylance, Fred Dalton Thompson, James Ransone...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : Cherchant à renouer avec le succès, un auteur de livres policiers inspirés de faits réels emménage avec sa famille dans une maison dont les anciens occupants ont été retrouvés pendus. La découverte de vieilles bobines 8 mm le met sur la piste d'un mystère surnaturel. Pendant ce temps, tous les soirs, à la nuit tombée, les lattes du plancher se mettent à grincer...

Infos utiles : Suite aux problèmes rencontrés par certaines salles lors de projections de Paranormal activity 4, perturbées par des actes de vandalismes et des agressions commis par certains jeunes spectateurs, des exploitants ont réagi en déprogrammant SINISTER de plus de quarante salles en France.

Ma critique : Alors que les films sur le paranormal envahissent de plus en plus le grand écran et battent des records de banalité et d'arnaques commerciales, comme la saga Paranormal activity à partir du second volet - le premier étant sympathiquement suffisant - et que le found footage est un moyen facile et rentable d'attirer les foules dans les cinémas - et par ailleurs une façon d’accélérer la mort du cinéma d'épouvante, Scott Derrickson (Hellraiser 5 : inferno, Le jour où la Terre s'arrêta), le réalisateur du gentil mais original L'exorcisme d'Emily Rose, a tout compris. Il est selon lui beaucoup plus intéressant de filmer un personnage qui découvre des films amateurs, plutôt que d'utiliser la facilité de donner l'illusion que ce que le spectateur regarde en est un. SINISTER se place dans la lignée des films d'horreur sur le paranormal, principalement dans la lignée d'Insidious (de James Wan) une sorte de compilation de l'Exorciste et de Poltergeist, Wan semblant se fiche de ses spectateurs, crainte que l'on craignait de retrouver avec le film de Derrickson. Mais ce dernier, avec l'aide de son coscénariste C. Robert Cargill raconte une "vraie" histoire, et ça fait du bien. Même si on devine celle-ci dès les premières minutes du film, voire dès la bande-annonce, et qu'elle se compose de nombreux clichés, elle met en scène des snuffs-movies absolument terrifiants que l'on découvre en même temps que le héros. Le premier d'entre eux, le plus glauque, est montré dès les premières secondes du film, avant même l'apparition du titre, afin de clouer le spectateur dans son fauteuil. Derrickson prend un malin plaisir à manipuler son héros et le spectateur dans une sorte de mise en abîme des différents films, des snuffs-movies au film "que l'on fera peut-être sur moi", selon les dires du héros. Même si SINISTER use d'un scénario classique, la construction de celui-ci n'en pas moins intéressante. A la manière de Daniel Radcliffe dans La dame en noir (de James Watkins), on suit notre héros déambuler dans les couloirs, à l’affût d'un moindre bruit, dans un huis-clos infernal qu'est la maison. Même si ce procédé est lourdement répétitif, se déroulant chaque nuit, il est efficace. Le spectateur se met peu à peu à redouter la tombée de la nuit. Le film use aussi abondamment de Jump scares, au point de s'attendre à chacun d'entre eux, mais ils ont au moins le mérite de se révéler vraiment, et non de se limiter seulement à une porte qui claque et un volet qui grince, soit tout ce qui fait la série des Paranormal activity. De plus le "monstre" du film donne véritablement froid dans le dos, dévoilé aux yeux du spectateur comme il le faut, sans sombrer dans l'excès. On retrouve Ethan Hawke (Daybreakers, L'élite de Brooklyn) dans le rôle de l'écrivain menant une enquête parfois aux airs de Blow up, parfait dans le rôle d'un homme aussi effrayé que fasciné par ce qu'il vit. En plus d'une photographie irréprochable dévoilant des clairs obscurs impeccables, le film s'accompagne d'une magnifique musique, digne de celle de classiques des années 70, écrite par l'incontournable compositeur Christopher Young (The secret, Jusqu'en enfer). SINISTER est donc l'une des rares réussites de la vague "paranormale" actuelle, certes simpliste mais efficace, à voir au cinéma. Frissons garantis.

CLIQUEZ ICI pour visiter le site officiel du film et y découvrir des images animées (comme celle ci-dessous) ou encore le poster vidéo du film.
Retrouvez aussi un extrait de la musique de SINISTER et des images du film sur la page Facebook de LHmovies, en cliquant ICI (pas besoin d'être inscrit pour consulter la page !)

Ethan Hawke