lundi 30 juillet 2012

Le lac des morts vivants

Bonjour chers lecteurs et chères lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui du nanar LE LAC DES MORTS VIVANTS, le film culte de Jean Rollin, signé sous le pseudonyme de J.A. Lazer. Célèbre réalisateur de films erotico-horrifiques made in France, dont le sublime La vampire nue de 1969, qui inspira sans conteste Eyes wide shut de Stanley Kubrick, il utilise également les pseudonymes de Michel Gentil et de Robert Xavier pour signer la mise en scène de ses films pornographiques.
Méfiez-vous d'où vous vous baignerez cet été ! Ce qui vous chatouille les pieds peut être une simple algue ou un zombie affamé !

Je n'ai que trouver une bande-annonce en anglais, la voici tout de même :


Titre : Le lac des morts vivants
Réalisation : J.A. Lazer (Jean Rollin)
Acteurs : Howard Vernon, Nadine Pascale, Pierre-Marie Escourrou, Anouchka, Anthony Mayans, Burt Altman, Jean Rollin...
Année de sortie : 1981
Genre : Horreur

Synopsis : Une jeune femme disparaît alors qu'elle se baigne au bord d'un lac, dans lequel, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, des soldats nazis furent tués et jetés à l'eau par des partisans. Quelques temps plus tard, ce sont de jeunes basketteuses qui périssent dans d'atroces conditions. Le lac est hanté par les nazis revenus d'entre les morts pour se venger de leur sort...

Infos utiles : LE LAC DES MORTS VIVANTS est considéré par certains comme le pire film du cinéma français. Le film a été interdit au moins de 12 ans en France tandis qu'en Angleterre il fut interdit aux moins de 18 ans et en Allemagne aux moins de 16 ans. Le film a été tourné en deux versions, une version censurée où les filles se baignent habillées et une version non censurée où les filles se baignent nues, afin d'atténuer le niveau de censure dans certains pays. A l'origine, c'est Jesus Franco qui devait réaliser le film.

Ma critique : Le cinéma de Jean Rollin (Le viol du vampire, La morte vivante) est particulier. Il aborde le cinéma de genre avec un certain amateurisme et ne résigne pas sur le sexe, le mettant même en valeur en le mêlant à l'horreur, notamment dans ses films de vampires. On retrouve cependant le thème du zombie avec LE LAC DES MORTS VIVANTS, dont le scénario est signé par l'espagnol Jesus Franco (L'abîme des morts vivants, Les nuits de Dracula) qui connaît bien son sujet. Le film de Rollin, alias Lazer, sert au spectateur une double couche d'horreur, celle de zombies et celle de nazis qui, combinées, font des méchants du film des zombies nazis. Rollin trouve également le moyen de dénuder leurs victimes en les faisant se baigner - nues de préférence - dans un lac verdâtre reculé, de la même couleur que le maquillage des affreuses créatures avides - pas que - de chair fraîche. Effectivement, ceux-ci sont capables d'avoir des sentiments ainsi que de se retourner contre leurs alliés. Tout est donc propice pour effrayer et divertir les spectateurs avides de gore et de femmes légèrement dévêtues. C'est comme cela que commence le film de Rollin. On suit une jeune femme déjà peu habillée marchant seule dans les bois, en direction d'un lac. Après quelques plans de la nature et d'un cigne, la jeune femme, à notre grande stupeur, se déshabille, vu que personne ne risque de la voir, mis à part le spectateur et le cigne ! La jeune femme plonge donc dans l'eau pour y nager en attendant que le metteur en scène donne le top départ au mort vivant caché sous l'eau pour sauter sur la belle créature innocente. Cette première scène annonce donc au spectateur tous les enjeux du film, soit les zombies, le gore et les poitrines exposées de femmes en détresse. La scène qui suit nous offre un aperçu des dialogues psychologiques des personnages, d'ailleurs étrangemment décalés par rapport aux mouvements des lèvres, intrigués par cette disparition hors du commun. C'est à cette occasion que le maire du village, joué par le super Howard Vernon (Délicatessen, Les prédateurs de la nuit) raconte ses - très longs - souvenirs de guerre à une journaliste. Survient alors un flash-back permettant de mieux plonger le spectateur dans son histoire, et de pouvoir visualiser les infinissables ébats amoureux - dont il serait évidemment idiot de na pas en profiter - entre un soldat allemand et une pauvre fermière innocente, bordés d'une musique languissante, dont même les protagonnistes semblent s'ennuyer. Mais ce sont au moins des rires garantis que nous offre ce bon Rollin. Mais n'oublions pas le propos sérieux du film, que le maire semblait lui aussi oublié. Il revient au déroulement de son histoire pour nous évoquer ses souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale, plus particulièrement lorsqu'il jeta une poignée de nazis dans un lac qui nous est pas inconnu. Malgré l'aspect propret des costumes et des véhicules, la reconstitution s'avère respectable voire réaliste, dans une campagne française qu'il est bon et rare de voir dans les films d'épouvantes français de ces années là, notamment tournés avec une image qui frôle l'amateurisme, ce qui rend d'autant plus réaliste les décors naturels. Après avoir expliquer explicitement et visuellement l'histoire, Jean Rollin peut mettre place à l'action, et faire sortir les zombies du lac, dont la raison de la date de leur séjour sur terre reste et restera inconnue. Suivent alors et encore de nombreuses baignades de jeunes filles évidemment nues, filmées sous l'eau, par soucis de style - mon oeil ! - qui offrent justement aux yeux un spectacle plutôt satisfaisant, les zombies s'aggripant aux jambes de celles-ci, qui rappelle sans conteste le brillant L'enfer des zombies de Lucio Fulci. Les zombies sortent alors de l'eau, menés par une personne qui nous est pas inconnu, Jean Rollin himself ! Après avoir sauté sur quelques occasions de nous montrer d'autres créatures nues - un bon paquet au final ! - et nous avoir livré une scène sentimentale entre un zombie romantique et une jeune fille, Rollin achève son oeuvre avec une fin savamment expédiée, comme savent le faire comme il se doit les réalisateurs de cinéma bis. La fin est malgré tout réussie. LE LAC DES MORTS VIVANTS est sans conteste l'une des plus grandes séries B de l'histoire du cinéma, qui brille par son manque de maîtrise, en multipliant par exemple moulte bourdes, comme une caméra qui tangue, un mort - un vrai mort - qui bouge encore, le maquillage qui se détache, des hublots dans le lac ou encore une figurante qui rigole en arrière-plan alors que la scène ne se prête pas - du moins involontairement - au registre comique. Mais c'est tout ce qui fait le charme d'une série B, ici du LAC DES MORTS VIVANTS, dont on n'est pas prêt d'oublier ces zombies verts - en opposition aux zombies bleus de Zombie de George Romero, ce lac, ces femmes nues, cette campagne française et ce style si unique et cher à Jean Rollin.

Les zombies, pas contents, sortent de l'eau,
menés par Pierre-Marie Escourrou

Une femme en détresse, qui semble ne pas voir d'où le danger vient





Voici la très belle affiche du film :


lundi 23 juillet 2012

The incident

Bonjour tout le monde ! Je vous apporte - en plus du soleil - une surprise de l'été, le film THE INCIDENT, réalisé en 2011 par Alexandre Courtès et sortit le 4 juillet en direct to DVD.


Titre : The incident
Réalisation : Alexandre Courtès
Acteurs : Rupert Evans, Anna Skellern, Dave Legeno, Richard Brake, Kenny Doughty, Marcus Garvey, Eric Godon, Darren Kent...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : Trois musiciens rêvent de connaître la gloire grâce à leur groupe de rock. Pour survivre, ils travaillent comme cuisiniers dans un asile psychiatrique où les patients sont extrêmement dangereux. Un soir, le système de sécurité tombe en panne à cause d'une grande tempête. Les patients profitent de l'occasion pour fuir leurs cellules et les trois cuisiniers se retrouvent alors face à un danger de mort...

Infos utiles : THE INCIDENT a été tourné dans les villes de Bruxelles et de Los Angeles. Son budget était de 500 000 $.

Ma critique : THE INCIDENT est un huit-clos terrifiant orchestré de main de maître par le français Alexandre Courtès, qui était aux commandes de l'un des sketches du film collectif Les infidèles. Le film est cependant tourné en anglais aux Etats-Unis et en Belgique. Le long-métrage n'est pas seulement horrifique, il explore également le thriller, l'épouvante et une légère touche indirecte de fantastique. THE INCIDENT commence simplement mais avec énergie, après un court générique et l’apparition du titre menés par une forte musique, et qui amènent le spectateur directement au sein du film, sans scène d'introduction. On suivra par la suite le déroulement des actions pratiquement en temps et en heure, et dans une quasi unité de lieu. Dès les premières minutes le spectateur s'adapte à celui-ci, soit un asile psychiatrique dans lequel le personnage principal travaille afin de payer les répétitions de son groupe de musique. Les rares scènes tournées à l'extérieur, notamment chez lui et dans le studio d'enregistrement forment des sortes de courtes bulles auxquelles le spectateur ne peut prendre le temps de s'y attacher, retournant avec le héros dans ce lieu redouté jusqu'à s'y retrouvé enfermé. La mise en scène classique et l'atmosphère fantomatique du film de Courtès rappelle sans conteste celles de John Carpenter, avec cependant le rythme en plus. Le metteur en scène utilise avec brio le plan fixe, qui donne au film une sensation de géométrie. Les couleurs froides mêlées à la reconstitution réaliste de la fin des années 80 offrent un véritable plaisir visuel remarquable au spectateur. THE INCIDENT cache l'horreur derrière son aspect de thriller, qui occupe la première partie du film. L'épouvante se fait ressentir dans la suite avec un tourbillon dantesque de scènes gores. L'oeuvre de Courtès est aussi une sorte d'exploration ou de renouvellement du genre, par exemple à travers des scènes qui évoque la déambulation de morts-vivants. Le spectateur sait que tout est possible face à ces fous sans conscience et sans raison, ce qui se mêle parfaitement au thème de l'épouvante, à travers un scénario original finalement peu exploré au cinéma. THE INCIDENT présente également par ce fait la dure réalité de travailler dans ces lieux. Le film démontre qu'à l'aube déjà des années 90 la technologie high-tech prend le dessus et que l'Homme doit s'y tenir, jusqu'au jour où celle-ci est défectueuse. On retrouve dans cet univers terrifiant un casting presque inconnu, ce qui dépayse le film, composé du jeune et très doué Rupert Evans (Hellboy, Agora), Dave Legeno (Centurion, Harry Potter), efficace, et le terrifiant Richard Brake (Hannibal Lecter : les origines du mal, Detention), qui parvient à terrifier dans le rôle dénué de paroles d'un fou. Lorsque la fin du film approche, on redoute une fin avec un retournement de situation, procédé beaucoup trop -mal - utilisé par la plupart des réalisateurs actuels. Heureusement Courtès ne tombe pas dans cette facilité et nous livre une magnifique fin, certes simpliste, mais jouissive, et qui donne une conclusion des atrocités vécues par le personnage, à l'instar de celle d'Orange mécanique (De Stanley Kubrick). Ce que l'on pourrait reprocher au film est la - trop - forte présence de musique, quasi-omniprésente tout au long du film, qui mériterait certaines scènes silencieuses. THE INCIDENT est une nouvelle preuve que l'originalité n'est pas morte, et que les réalisateurs français sont capables de beaucoup de choses dans le cinéma de genre, notamment tourné à l'étranger. Le film de Courtès aurait largement mérité une sortie en salles.

Rupert Evans (à gauche) et Marcus Garvey (à droite)

Richard Brake


Voici la très belle affiche originale de THE INCIDENT :



ALEXANDRE COURTES ET LES CLIPS

Avant de réaliser des films, Alexandre Courtès a réalisé un grand nombre de clips pour Kasabian, The white stripes, U2 ou encore Justice. Retrouvez les en cliquant ICI.

Les clips de Courtès ont souvent recours à des effets spéciaux, notamment dans ceux de "Seven nation army" de The white stripes et "On'n'on" de Justice, avec une mise en abîme, ou encore pour "Shoot the runner" de Kasabian où l'image a été recolorée. La qualité de l'image est remarquable et se fait surtout ressentir dans le clip de Justice et dans celui pour Sebastien Tellier, "Cochon ville", plutôt osé.
Voici quelques-uns de ses clips :

- "On'n'on" du groupe français Justice :


- "Shoot the runner" du groupe anglais Kasabian :



lundi 9 juillet 2012

Carcéral : Dans l'enfer de la taule

Bonjour chers lecteurs et chères lectrices ! Je vais de nouveau vous parler d'un film britannique, CARCÉRAL : DANS L'ENFER DE LA TAULE, le troisième film de Reg Traviss (Psychosis, Joy division), réalisé en 2011 et sortit le 3 juillet 2012 en DVD.


Titre : Carcéral : Dans l'enfer de la taule
Réalisation : Reg Traviss
Acteurs : James d'Arcy, Noel Clarke, Frank Harper, Kate Magowan, Jamie Foreman, Doug Allen, Ray Panthaki, Andrew Shim, David Hayman, Joseph Gilgun...
Année de sortie : 2012
Genre : Drame

Synopsis : L'histoire tourne autour d'un ancien soldat, Sam Norwood, qui prend un travail comme gardien de prison au coeur de l'une des prisons les plus sauvages d'Angleterre, après son retour de la guerre en Irak. Corruption, violence et traffic de drogue seront son quotidien.

Infos utiles : Le film s'inspire du roman autobiographique de Ronnie Thompson, qui a été pendant plusieurs années gardien de prison dans certains pénitenciers les plus dangereux d'Angleterre. Il a écrit le scénario de CARCÉRAL : DANS L'ENFER DE LA TAULE aux côtés de Colin Butts.

Ma critique : CARCÉRAL : DANS L'ENFER DE LA TAULE est sortit en Direct to DVD en France et passe presque inaperçu, ce qui est bien dommage, car si l'on fouille bien, on trouve souvent de pures merveilles dans les films inédits. C'est en étant séduit par l'affiche et le casting que je me suis intéressé à ce film. Tiré d'une histoire vraie, il se place judicieusement du côté des gardiens de prisons et non de celui des prisonniers, à l'inverse des nombreux films mettant en scène une prison, comme Dog Pound (De Kim Chapiron) ou encore Midnight Express (De Alan Parker), dont on en ressens parfois l'atmosphère sinistre. Le film a aussi comme atout de se dérouler dans une prison anglaise et non dans une prison américaine, ce qui permet d'ajouter une touche d'originalité au long-métrage. CARCÉRAL suit donc un vétéran traumatisé par la guerre en Irak qui, afin de garder sa pension alimentaire, prend le premier job qui puisse le satisfaire financièrement, soit gardien de prison, un choix qui lui sera fatal, l'enfonçant davantage dans un milieux où règne la violence. C'est alors en se droguant, en fréquentant les clubs et en s'adonnant à la violence qu'il parviendra à s'échapper de cet univers, ce qui ne peut qu’accélérer sa descente aux enfers. Le film décrit parfaitement l'univers brutal de la prison et la dégradation physique et mentale d'un être humain, sans toute fois excéder dans la violence, à travers un rythme assez linéaire, dénué d'effets de mise en scène ou de musiques mélodramatiques, ce qui est vraiment dépaysant. Cependant le film de Traviss manque d'une certaine profondeur et ne semble finalement pas dénoncer grand chose, dans un discours objectif. Mais cela est aussi un avantage étant donné qu'il ne fait qu'accentuer l'aspect dépaysant du film et lui permet de se détacher de toute morale futile. Reg Traviss réussi parfaitement à détacher peu à peu, au fil du film, l'univers de la prison de la vie sociale du personnage, en l'isolant - au sens propre comme au sens figuré - progressivement dans un monde froid, révélé par la dominante de bleu d'une image appréciable et parfaitement maîtrisée. Ce qui fait la force de ce film est aussi son riche casting, composé de certains des meilleurs acteurs britanniques, comme James d'Arcy (W.E., Rise) dans le rôle principal, excellent, Noel Clarke (Doghouse, Centurion), qui prouve qu'il est aussi doué pour jouer le criminel que pour jouer la comédie, les très bons Frank Harper (Arnaques, crimes et botanique) et Jamie Foreman (Oliver Twist), de nouveau regroupés après The football factory (De Nick Love), la belle Kate Magowan (A lonely place to die, Frankie Wilde), l'excellent Andrew Shim (This is England), qui retrouve indirectement Joseph Gilgun (Misfits), après la série télévisée This is England '86 (De Shane Meadows). CARCÉRAL : DANS L'ENFER DE LA TAULE est donc un petit film sans prétention, aussi divertissant qu'émouvant, certes par parfait mais qui mérite tout de même d'être davantage reconnu.

James d'Arcy

Frank Harper (à gauche) et James d'Arcy (à droite)

Voici l'affiche française du film, plutôt réussie :



The football factory

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de THE FOOTBALL FACTORY, un film britannique sur le hooliganisme réalisé par Nick Love (Outlaw, The business).


Titre : The football factory
Réalisation : Nick Love
Acteurs : Danny Dyer, Frank Harper, Tamer Hassan, Roland Manookian, Neil Maskell, Dudley Sutton, Jamie Foreman...
Année de sortie : 2004
Genre : Drame

Synopsis : Pour Tommy, la vraie vie commence le vendredi soir. Ce jeune homme désœuvré peut alors se consacrer aux trois grandes passions de son existence : le sexe facile, les bières et, plus que tout, l'adoration de son club de foot favori, Chelsea. Avec ses potes, il en est l'un des plus ardents supporters, toujours prêt à affronter ceux qui ne portent pas ses couleurs. Et justement, dans quelques jours, Chelsea va se mesurer à l'ennemi de toujours, Millwall...

Infos utiles : THE FOOTBALL FACTORY est adapté du roman éponyme de John King, publié en 1999. C'est le premier tome d'une trilogie.

Ma critique : THE FOOTBALL FACTORY fait partie de ces films britanniques comme on les aime, à l'énergie fulgurante, avec un enchaînement de plans aussi successif que l'action, qui offrent aux spectateurs un moment de dépaysement et d'humour total, dans la lignée de Trainspotting, Snatch ou encore Intermission. Ce n'est donc pas par hasard si le magazine Empire cite le film de Danny Boyle, ainsi que Fight Club, pour l'histoire et l'énergie du long-métrage. C'est probablement cet engouement pour ces films que THE FOOTBALL FACTORY perd de son originalité, Nick Love (Outlaw, The firm) n'allant pas aux bouts de ses idées, ce qui se fait ressentir à l'écran par un certain manque de maîtrise de la part du réalisateur. Mais ce n'est pas pour autant que le rythme n'y est pas, le film mettant toutes les chances de son côté avec des musiques signées Primal Scream, The streets ou encore David Guetta et un casting d'enfer. On retrouve donc le génial Danny Dyer (Severance, Doghouse), acteur fidèle de Nick Love depuis ce film, à l'accent cockney agréablement très prononcé, le terrifiant Frank Harper (Arnaques, crimes et botanique, This is England), Tamer Hassam (Layer cake, Détour mortel 3), Neil Maskell (Kill list, Doghouse) et Jamie Foreman (Layer Cake, Carcéral : Dans l'enfer de la taule), très drôle. THE FOOTBALL FACTORY plonge le spectateur non pas dans l'univers du football, mais plutôt dans l'envers de ce décor, celui des hooligans. Le film démarre, après un générique constitué d'images d'archives intéressantes de manifestations d'hooligans, avec une scène d'ouverture puissante qui met en scène l'une de ces manifestations, avant de nous présenter les personnages. Le film de Nick Love est un moment énergisant, avec un savant mélange d'action et d'humour, sans oublié de laisser place à des moments de suspens, qui dévoilent la dure réalité de ces milieux violents et de ces personnes prêtent à donner corps et âme pour le football, ici pour l'équipe de Chelsea. A la manière de Trainspotting (De Danny Boyle), Nick Love exploite les méfaits des activités du personnage principal à travers des hallucinations qui le mènent vers la dépression et l'isolement par rapport à ses proches. On aurait pu s'en passer, mais Love se rattrape en retournant la situation et en évitant une fin insipide, après une incroyable et puissante scène qui permet d'achever le film, comme la scène d'ouverture. THE FOOTBALL FACTORY est une réussite britannique, mais aurait pu cependant briller d'avantage avec plus de style et d'originalité. Hasard ou pas, un autre film se penchera sur le sujet du hooliganisme avec Hooligans (De Lexi Alexander), un an plus tard après le film de Nick Love.

Danny Dyer (à droite) en pleine action


DANNY DYER DANS UN CLIP

Danny Dyer a joué dans le clip de la chanson "Two lovers" du groupe anglais The Twang :


Et voici le making-of de ce clip :