mercredi 11 décembre 2013

16 ans ou presque

Bonjour chères et chers cinéphiles ! Aujourd'hui, je vais vous parler en exclusivité du film 16 ANS OU PRESQUE, réalisé par Tristan Séguéla, fort sympathique au demeurant, constatation faite lors de l'avant-première le 12 novembre 2013 à l'UGC du Forum des Halles à Paris, en présence de la plupart des jeunes acteurs. Le film sortira en salles le 18 décembre 2013.


Titre : 16 ans ou presque
Réalisation : Tristan séguéla
Acteurs : Laurent Lafitte, Victor George,  Alexandre Prince, Roxane Bret, Khadim Sylla, Théo Chavannes, Thomas Bonsang, Lina Benzerti, Christophe Malavoy, Judith El Zein, Jonathan Coen, François Rollin...
Année de sortie : 2013
Genre : Comédie

Synopsis : A 34 ans, Arnaud Mustier, avocat et philosophe, est un symbole de réussite et d'excellence. Pour son frère Jules, 16 ans, il est surtout chiant, très chiant ! Jusqu'au jour où Arnaud est pris d'étranges pulsions et se découvre quelques boutons d'acné. Le diagnostic tombe : il souffre d'un syndrome rare de puberté tardive. Emporté par un tourbillon hormonal, et en compagnie de son frère et de sa bande, il va découvrir la jeunesse qu'il n'a jamais eue.

Infos utiles : Il s'agit du premier film de Tristan Séguéla, qui avait auparavant réalisé des documentaires et une mini-série, Pierre 41, pour la chaîne de télévision Canal +.

Ma critique : 16 ANS OU PRESQUE, au départ intitulé L'adulescent, est le premier film de Tristan Séguéla. Lorsque l'on voit de quoi est capable le cinéma français ces dix dernières années avec les comédies et notamment les films de jeunes, entre des perles comme Les beaux gosses (de Riad Sattouf) et des nullités comme Les profs (de Pierre-François Martin-Laval), il est difficile de savoir à quoi s'attendre, ou plutôt on redoute des films dont les principaux gags sont tous dans la bande-annonce et au final pas très drôles. Si, disons-le tout de suite, Tristan Séguéla ne change pas radicalement la tendance, il la bouleverse quelque peu.

Effectivement, 16 ANS OU PRESQUE, croyez-le ou non, fait rire. Et pas de façon snob, mais de bon coeur. Mais encore une fois, ceci est à nuancer. Car si le film parvient à faire rire, il est beaucoup plus faible du côté scénaristique, avec une histoire qui n'évolue que trop peu, voire pas du tout. Mais revenons-en au rire. Ce dernier ne serait rien sans la présence de Laurent Lafitte (De l'autre côté du périph, Les petits mouchoirs), acteur de la Comédie Française. Comédien actif au théâtre mais dont la carrière cinématographique - pour l'instant - est plutôt éclectique, fait preuve ici d'un talent comique étonnant. Il se livre entièrement à son personnage et en devient plus vrai que nature. Le pitch principal consiste en un schéma classique, ce qui fonctionne le mieux en matière de comédie, à savoir la confrontation de deux opposés, comme Jacquouille et Godefroy dans Les visiteurs (de Jean-Marie Poiré) confrontés au monde d'aujourd'hui. Le personnage d'Arnaud Mustier est ici confronté à celui des jeunes dans 16 ANS OU PRESQUE de Séguéla. Cette convention, bien que servie par un scénario parfois faiblard, assure un comique de situation.

Le réalisateur nous gâte, avec des scènes d'anthologie qui deviendront cultes, telles que la scène ou Lafitte, d'un air ahuri, commande de la "rôtisserie" en désignant le kebab dans un restaurant grec, ou encore lorsqu'il s'exclame "elles sont trop belles" en montrant une paire de baskets chez un marchand de chaussures. Ce qui rend le film aussi drôle, ce sont donc les confrontations et les découvertes du "monde des jeunes", avec des mises en situations originales.

Victor George et Laurent Lafitte, savourant sa "rôtisserie"

Mais là où l'humour perd son souffle, c'est lorsque Séguéla s'étend trop sur les "délires" des adolescents, qui ne consistent qu'à montrer des scènes de fêtes et de beuveries, comme celle de la fin, qui constitue le climax du film, signe que le scénario demeure quand même creux en dépit d'une superbe idée de départ. Tristan Séguéla propose une vision un peu convenue de la jeunesse d'aujourd'hui.

La représentation de l'adolescence est toujours à prendre avec des pincettes dans le cinéma français, pour éviter des clichés qui la rendent antipathique, comme parfois dans LOL (de Lisa Azuelos), ou qui la rendent carrément improbable comme dans Les profs. Ici Séguéla donne un coup de fouet au film en proposant une bande de jeunes bien sympathiques, en harmonie parfaite avec le personnage d'Arnaud Mustier. La bande de 16 ANS OU PRESQUE mérite donc un petit tour d'horizon. Elle se constitue de Victor George dans son premier film, Alexandre Prince (Gomez VS Tavarès), dans son deuxième film et qui excelle dans son interprétation naturelle du personnage de Victor, le petit ami de Jenny, interprétée par Roxane Bret, très juste elle aussi et qui mériterait d'être davantage mise en avant. Mais aussi de Khadim Sylla dans son premier rôle, de Théo Chavannes dans son cinquième rôle, de Thomas Bonsang et Lina Benzerti dans leurs premiers rôles.

16 ANS OU PRESQUE est donc un film inégal, mais à placer au-dessus de bien d'autres productions françaises qui peinent à faire rire le spectateur. Ici, grâce à la prestation brillante de Laurent Lafitte, on éclate parfois même de rire, un privilège bien trop rare...

Laurent Lafitte (à gauche) et Victor George (à gauche)

De gauche à droite : Théo Chavannes, Thomas Bonsang, Victor George,
Laurent Lafitte, Khadim Sylla, Roxane Bret et Alexandre Prince

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