Dans LA DAME EN NOIR 2 : L'ANGE DE LA MORT de Tom Harper, la dame en noir revient vous hanter au grand écran, comme dans le premier film, mais un peu moins en forme, et en beaucoup moins bien...
Titre : La Dame en noir 2 : L'Ange de la mort
Titre original : The Woman in black : Angel of death
Réalisation : Tom Harper
Scénario : Jon Croker
Acteurs : Phoebe Fox, Helen McCroy, Jeremy Irvine, Adrian Rawlins, Oaklee Pendergast, Leanne Best, Amelia Pidgeon...
Sortie en salles : 14 janvier 2015
Genre : Horreur
Synopsis : Évacués de Londres pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, un groupe de huit élèves, emmenés par la directrice Jean Hogg et Eve Parkins, une jeune institutrice, arrive dans le petit village de Crythin Gifford dans le nord-est de l'Angleterre. Leur destination est la maison des marais. Un imposant manoir délabré sur une île isolée du continent. Leur présence réveille une force maléfique qui hante cette imposante demeure depuis des décennies. De l'obscurité va surgir l'esprit démoniaque de la Dame en noir.
Ma critique : Le 14 mars 2012, la sortie de La Dame en noir de James Watkins (Eden Lake) marquait le grand retour du studio britannique Hammer avec un film en costume comme la majorité de ceux qu'il produisait durant les années 60-70. Malgré ses nombreuses qualités, le film nécessitait-il une suite ? Pas vraiment, et cette DAME EN NOIR 2 ne contredit pas cette première impression...
Phoebe Fox |
Réalisée cette fois-ci par Tom Harper, qui a auparavant oeuvré dans la réalisation d'épisodes de séries télévisées telles que This is England '86 ou Misfits, cette suite largement dispensable dénature le charme du premier film, très soigneux, qui frappait par ses qualités visuelles qui renvoyaient aux grandes heures de la Hammer. Alors que le premier film mettait en tension le personnage principal face à des problèmes immobiliers - on pense au jeune clerc de notaire du Dracula de Bram Stoker - et face à la réticence du village de voir emménager le jeune homme, la suite de Tom Harper est totalement dénuée d'histoire, et tente tant bien que mal de tisser des liens avec le premier film à travers de lourdes scènes explicatives, purement redondantes par ailleurs. On cerne dès les premières minutes du film le destin des personnages-types, à commencer par une maîtresse d'école qui va materner, comme par hasard, l'enfant le plus flippant de la classe, qui ne parle plus et qui "voit des gens qui sont morts". Oh, et qui les dessine aussi. Soit comment plomber un film d'horreur dès le début avec le thème soi-disant terrifiant de l'enfant mystérieux, à qui il ne peut rien arriver, vu que c'est un enfant.
De plus, alors que dans le film de Watkins, la menace de la Dame en noir prenait la forme d'une véritable entité qui ne manquait pas d'apparaître à l'écran, elle n'est réduite, dans LA DAME EN NOIR 2, plus qu'à un simple visage uniforme qui apparaît au moment des jump scares. Le film n'est qu'une succession de jump scares, et les scénaristes semblent s'être amusés à trouver des raisons plus ridicules les unes que les autres, à telle point que l'héroïne passe son temps à sursauter au moindre bruit, comme celle de Mama (d'Andrés Muschietti), ou plus généralement comme dans tous les films paranormaux actuels, ce qui devient véritablement lassant. Chaque montée en tension est suivie d'une errance scénaristique à laquelle seul le jump scare suivant remédiera, et ainsi de suite. Si la Dame en noir perd totalement de sa personnalité, la maison et les marais sont aussi peu exploités. Les espaces sont très peu investis, réduisant la maison à deux ou trois pièces seulement.
Jeremy Irvine |
Les éléments de comparaisons entre un premier film réussi et une suite décevante sont nombreux, si bien que LA DAME EN NOIR 2 démontre que la présence de l'excellent Daniel Radcliffe (Horns, A young doctor's notebook) était indispensable et indissociable de l'ambiance du premier, et que Phoebe Fox, qui interprète la nouvelle héroïne, se révèle lisse, malgré tous ses efforts pour jouer la peur lorsque rien n'est effrayant.
Le film de Tom Harper est une légère déception, étant donné qu'on n'attendait pas beaucoup d'une suite qui laissait transparaître dans sa promotion une volonté de s'éloigner du film précédent pour lorgner du côté des Insidious, Conjuring, L'Orphelinat, Sinister, Mister Babadook, Mama ou autre Paranormal activity, et finalement se fondre dans cette masse informe de productions qui cuisinent toujours les mêmes recettes, dans le seul but d'en faire, des recettes. Il ne nous reste plus qu'à nous délecter de La Dame en noir de James Watkins.
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