Titre : Shadow
Réalisation : Federico Zampaglione
Acteurs : Jake Muxworthy, Chris Coppola, Karina Testa, Ottaviano Blitch, Nuot Arquint...
Année de sortie : 2011
Genre : Horreur
Synopsis : David, soldat de retour d'Irak, décide de partir quelques temps à la montagne pour tenter d'oublier les affres de la guerre. Il rencontre une attirante jeune femme qui lui évoque une légende locale sur l'existence d'un camp nazi encore en activité. Après avoir été victime d'une terrible chasse à l'homme, David se retrouve piégé par une créature diabolique dans un bunker isolé...
Infos utiles : SHADOW a reçu le prix Révélation de L'année au Nocturno Festival, le prix du Meilleur Scénario au Fantasy Horror Awards, le prix du Meilleur Réalisateur au Fantasy Horror Awards et le prix des Meilleurs Effets Spéciaux au Fancine Fantastic Film.
Ma critique : Il a fallu attendre deux ans pour que SHADOW sorte en dvd en France en 2011. Ce film cosmopolite, car de production italienne et regroupant des acteurs anglais, américains, italiens et français, s'inscrit dans la lignée d'Hostel pour cette ambiance crasseuse et d'horreur locale, dans un paysage européen peu commun au cinéma mais magnifique, filmé au début par de supers plans aériens, et enrichi d'une superbe musique composée de bruits en discontinu signée par le frère de Zampaglione (voir lien en fin d'article).
Les films transalpins se font rares mais il est bon d'en découvrir certains qui mènent une certaine continuité du genre italien, marqué par des productions chocs telles que Cannibal holocaust (de Ruggero Deodato), avec souvent une remise en question du passé fasciste et du nazisme, que l'on retrouve dans SHADOW, à travers une superbe séquence où le héros munis d'un simple chandelier traverse les salles de plus en plus sombres d'un bunker, dans lesquelles il découvre moult objets et photographies effrayantes. Mais la séquence est bien trop courte et comme souvent dans ce genre de DTV, le réalisateur ne pousse pas assez loin le contexte narratif, et c'est bien dommage, car on aurait pris un réel plaisir à en savoir plus, et ce n'est pas la courte durée du film (1h15) qui en aurait souffert.
Malgré une ambiance réussie où règne humidité et isolement, SHADOW s'inspire largement de d'autres films de genre, comme le sublime Creep (de Christopher Smith) pour la créature dont les points communs sont flagrants - mais elle n'en reste pas moins efficace et terrifiante, surtout qu'il ne s'agit d'aucun maquillage tandis que dans Creep l'acteur portait des prothèses - et s'inspire aussi lourdement de L'échelle de jacob (de Adrian Lyne), pour un twist final permettant de justifier certaines incohérences scénaristiques mais pourtant efficace, pour laquelle on ne s'attend vraiment pas. Mais cette fin frôlant presque le copié-collé aurait pu tout de même être évitée, même si elle se prête au genre horrifique, avec une fin savamment paroxystique et presque décalée.
SHADOW se compose de deux parties : une première qui s'inscrit dans le survival classique avec une chasse à l'homme entre les deux protagonistes et deux chasseurs et une deuxième partie qui s'inscrit dans le film de torture, avec une découverte du bunker et de la créature. La première partie aurait mérité à être délaissée davantage afin de mieux exploiter la seconde, très réussie, et à rendre la première partie plus énigmatique, comme la découverte des deux chasseurs dans une scène à la Délivrance (de John Boorman) quelque peu mal maîtrisée et qui aurait pu être évitée pour laisser place à une découverte plus brutale des deux chasseurs lors de leur altercation avec les deux protagonistes peu de temps après, qui se finira par une course poursuite haletante et superbement filmée.
On retrouve dans SHADOW Jake Muxworthy (Asylum, borderland), efficace, qui dans une scène qui a tout pour devenir culte se fait découper la paupière pour laisser au spectateur une image glaçante et percutante d'un maquillage ultra-efficace. On retrouve également la française Karina Testa (Frontière(s), Paris by night of the living dead), au joli minois mais à l'accent anglais ridicule, Ottaviano Blitch, un acteur inconnu mais terrifiant dans sa folie et Nuot Arquint dans le rôle de la créature, efficace notamment lorsqu'il fait cet étrange et effrayant sourire en coin.
La créature, interprétée par Nuot Arquint |
Jake Muxworthy |
Super effet spécial, avec Jake Muxworthy |
Voici le thème original de SHADOW, composé par The Alviarus :
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