Titre : Spring breakers
Réalisation : Harmony Korine
Acteurs : James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine, Gucci Mane...
Année de sortie : 2013
Genre : Drame
Synopsis : Pour se payer un spring break (semaine de relâche printanière durant laquelle les jeunes américains font la fête au soleil), quatre adolescentes fauchées décident de braquer un fast-food. Arrêtées par la police lors d'une soirée de beuverie en Floride, les filles échappent à la prison grâce à un truand local.
Infos utiles : SPRING BREAKERS est interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis et aux moins de 12 ans en France. Le film a reçu le Prix Future Film Festival Digital à la Mostra de Venise 2012.
Ma critique : SPRING BREAKERS s'annonçait comme une bouffée de fraîcheur délirante comme il est bon et rare d'en avoir, avec une promotion alléchante. Effectivement, Harmony Korine mise gros : déflorer les midinettes de l'industrie Disney, à savoir Vanessa Hudgens (High school musical) et Selena Gomez (Hannah Montana), et leur offrir un moyen de se détacher de leur image angélique en passant du côté totalement obscur de la force, goûtant au sexe, à la drogue, à la violence, et le tout vêtues de légers bikinis fluorescents, tout en léchant langoureusement des sucettes colorées, et accompagnées par un James Franco (127 heures, Le monde fantastique d'Oz), les cheveux tressés et les dents argentés.
Il y avait de quoi jubiler devant la promotion de ce film politiquement incorrect, et qui semble offrir au spectateur un bad trip d'1h30. Il s'agit bien d'un bad trip, mais d'un très très bad, au point que le film le soit aussi, mauvais. Prendre comme sujet le "festival" de spring break afin d'en faire ressortir la naïveté de la jeunesse et d'en proposer une vision largement répugnante, pourquoi pas. Mais le problème est que le film est tout aussi répugnant, avec un montage constamment entrecoupé de plans d’évènements à venir, de plans d’évènements passés, le tout surchargé de la première minute du film à la dernière de "dubstep", morceaux signés Cliff Martinez (compositeur aussi de la musique de Drive) et Skrillex. Avec en plus des voix-off différentes et parsemées durant tout le film, des effets visuels (flous et modifications de l'image) et une caméra constamment planante. SPRING BREAKERS est en fait plus un long clip qu'un film à proprement parler.
Cependant cet effet de clip est surtout valable lors de la première partie du film, celle de spring break, une succession de scènes de beuveries dans lesquelles les quatre adolescentes se livrent à une prestation dénuée de composition, simplement filmées en train de faire la fête. Cet effet va s'estomper lorsque Korine va opposer à ce monde juvénile celui des ghettos et des "gangsta". Une des jeunes filles va réaliser que cet autre monde n'est pas pour elle, considéré comme trop dangereux.
Mais l'un des points très réussis de SPRING BREAKERS est le parallèle entre deux mondes finalement semblables, celui du spring break dans lequel les adolescentes s'adonne par simple dévotion au mythe qu'il représente, et celui des dealers, tout aussi dangereux, mais la dégradation de la jeunesse en moins. C'est à partir de ce deuxième monde que le film prend un tournant ainsi qu'une ligne directrice, celle du tant attendu James Franco, le seul qui va mener l'histoire dans la suite du film. Franco, qui s'amuse depuis quelques temps à entrer dans la peau de personnages plus originaux les uns que les autres, joue ici un dealer ringard, allant jusqu'à faire de la peine. Il apporte à SPRING BREAKERS quelques bouffées d'air frais avec des scènes humoristiques. James Franco assure, et c'est l'une des rares forces du film.
Mais autre point gravement négatif, c'est l’antipathie d'Harmony Korine pour ses personnages. Il ne cesse de les dénigrer, de les filmer comme des bêtes de foire, en les déshumanisant, ce qui rend d'autant plus le film écoeurant. Les bikinis fluos et la typographie des affiches annonçaient un film colorée, flashy, sucré, avec des plans plus posés, mais que nenni ! On ne profitera même pas du plaisir de voir ces quatre jolies jeunes filles en bikinis, tant la caméra ne parvient jamais à en capter la présence. La belle Vanessa Hudgens livre tout de même une prestation percutante, plus vraie que nature.
SPRING BREAKERS est un film à prendre comme un Requiem for a dream, c'est à dire comme un clip préventif et répulsif, qui dégoûte de spring break, de sa dangereuse naïveté, pour ce qui est de la drogue dans le film de Darren Aronofsky (Black swan, Pi). Le film d'Harmony Korine semble bien avant sa vision, semble bien après celle-ci par certains aspects, mais pendant, c'est une expérience difficile. Mieux vaut un Piranhas 3D (de Alexandre Aja), simple, délirant et sexy, mais qui ne s'affranchit pas pour autant d'une satire de spring break.
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De gauche à droite : Ashley Benson, Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Rachel Korine. |
James Franco |
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