Titre : The incident
Réalisation : Alexandre Courtès
Acteurs : Rupert Evans, Anna Skellern, Dave Legeno, Richard Brake, Kenny Doughty, Marcus Garvey, Eric Godon, Darren Kent...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur
Synopsis : Trois musiciens rêvent de connaître la gloire grâce à leur groupe de rock. Pour survivre, ils travaillent comme cuisiniers dans un asile psychiatrique où les patients sont extrêmement dangereux. Un soir, le système de sécurité tombe en panne à cause d'une grande tempête. Les patients profitent de l'occasion pour fuir leurs cellules et les trois cuisiniers se retrouvent alors face à un danger de mort...
Infos utiles : THE INCIDENT a été tourné dans les villes de Bruxelles et de Los Angeles. Son budget était de 500 000 $.
Ma critique : THE INCIDENT est un huit-clos terrifiant orchestré de main de maître par le français Alexandre Courtès, qui était aux commandes de l'un des sketches du film collectif Les infidèles. Le film est cependant tourné en anglais aux Etats-Unis et en Belgique. Le long-métrage n'est pas seulement horrifique, il explore également le thriller, l'épouvante et une légère touche indirecte de fantastique. THE INCIDENT commence simplement mais avec énergie, après un court générique et l’apparition du titre menés par une forte musique, et qui amènent le spectateur directement au sein du film, sans scène d'introduction. On suivra par la suite le déroulement des actions pratiquement en temps et en heure, et dans une quasi unité de lieu. Dès les premières minutes le spectateur s'adapte à celui-ci, soit un asile psychiatrique dans lequel le personnage principal travaille afin de payer les répétitions de son groupe de musique. Les rares scènes tournées à l'extérieur, notamment chez lui et dans le studio d'enregistrement forment des sortes de courtes bulles auxquelles le spectateur ne peut prendre le temps de s'y attacher, retournant avec le héros dans ce lieu redouté jusqu'à s'y retrouvé enfermé. La mise en scène classique et l'atmosphère fantomatique du film de Courtès rappelle sans conteste celles de John Carpenter, avec cependant le rythme en plus. Le metteur en scène utilise avec brio le plan fixe, qui donne au film une sensation de géométrie. Les couleurs froides mêlées à la reconstitution réaliste de la fin des années 80 offrent un véritable plaisir visuel remarquable au spectateur. THE INCIDENT cache l'horreur derrière son aspect de thriller, qui occupe la première partie du film. L'épouvante se fait ressentir dans la suite avec un tourbillon dantesque de scènes gores. L'oeuvre de Courtès est aussi une sorte d'exploration ou de renouvellement du genre, par exemple à travers des scènes qui évoque la déambulation de morts-vivants. Le spectateur sait que tout est possible face à ces fous sans conscience et sans raison, ce qui se mêle parfaitement au thème de l'épouvante, à travers un scénario original finalement peu exploré au cinéma. THE INCIDENT présente également par ce fait la dure réalité de travailler dans ces lieux. Le film démontre qu'à l'aube déjà des années 90 la technologie high-tech prend le dessus et que l'Homme doit s'y tenir, jusqu'au jour où celle-ci est défectueuse. On retrouve dans cet univers terrifiant un casting presque inconnu, ce qui dépayse le film, composé du jeune et très doué Rupert Evans (Hellboy, Agora), Dave Legeno (Centurion, Harry Potter), efficace, et le terrifiant Richard Brake (Hannibal Lecter : les origines du mal, Detention), qui parvient à terrifier dans le rôle dénué de paroles d'un fou. Lorsque la fin du film approche, on redoute une fin avec un retournement de situation, procédé beaucoup trop -mal - utilisé par la plupart des réalisateurs actuels. Heureusement Courtès ne tombe pas dans cette facilité et nous livre une magnifique fin, certes simpliste, mais jouissive, et qui donne une conclusion des atrocités vécues par le personnage, à l'instar de celle d'Orange mécanique (De Stanley Kubrick). Ce que l'on pourrait reprocher au film est la - trop - forte présence de musique, quasi-omniprésente tout au long du film, qui mériterait certaines scènes silencieuses. THE INCIDENT est une nouvelle preuve que l'originalité n'est pas morte, et que les réalisateurs français sont capables de beaucoup de choses dans le cinéma de genre, notamment tourné à l'étranger. Le film de Courtès aurait largement mérité une sortie en salles.
Rupert Evans (à gauche) et Marcus Garvey (à droite) |
Richard Brake |
Voici la très belle affiche originale de THE INCIDENT :
ALEXANDRE COURTES ET LES CLIPS
Avant de réaliser des films, Alexandre Courtès a réalisé un grand nombre de clips pour Kasabian, The white stripes, U2 ou encore Justice. Retrouvez les en cliquant ICI.
Les clips de Courtès ont souvent recours à des effets spéciaux, notamment dans ceux de "Seven nation army" de The white stripes et "On'n'on" de Justice, avec une mise en abîme, ou encore pour "Shoot the runner" de Kasabian où l'image a été recolorée. La qualité de l'image est remarquable et se fait surtout ressentir dans le clip de Justice et dans celui pour Sebastien Tellier, "Cochon ville", plutôt osé.
Voici quelques-uns de ses clips :
- "On'n'on" du groupe français Justice :
- "Shoot the runner" du groupe anglais Kasabian :
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