mardi 26 mars 2013

Warm bodies

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de WARM BODIES, une belle déception signée Jonathan Levine (50/50, série How to make it in America).

"L'amour rend vivant"


Titre : Warm bodies
Réalisation : Jonathan Levine
Acteurs : Nicholas Hoult, Teresa Palmer, Analeigh Tipton, Rob Corddry, Dave Franco, John Malkovich...
Année de sortie : 2013
Genre : Fantastique, romance

Synopsis : Dans un monde post-apocalyptique, R, un zombie, du fait d'avoir dévoré le cerveau d'un jeune homme, en absorbe les souvenirs et se met à protéger la petite amie de ce dernier, Julie...

Infos utiles : WARM BODIES est adapté du roman éponyme de Isaac Marion. L'auteur avait d'abord publié une nouvelle sur Internet, et au vu de son succès en a tiré un roman. Les scènes dans l'aéroport ont été tournées à Montréal. Le tournage a duré 46 jours.

Ma critique : Jonathan Levine nous livrait en 2006 All the boys love Mandy Lane, un thriller maladroit mais qui faisait preuve d'une grande efficacité. Aujourd'hui, on en est bien loin avec le quatrième film du jeune cinéaste, avec WARM BODIES. Alors que l'idée était originale et semblait apporter une touche d'originalité dans un sous-genre - celui du zombie - qui prend une tournure bien trop commerciale et de plus en plus outragée - on pense à World War Z (de Marc Forster), promettant pourtant des images époustouflantes. Le film de Levine prend comme lieu fixe celui d'un aéroport, d'ailleurs seul point réussis du film. On pense évidemment au centre commercial de Zombie du maître George Romero.

Dans WARM BODIES, l'aéroport occupe un véritable rôle et symbolise parfaitement un monde fini et dont la place importante de l'homme est désormais réduit à néant. C'est dans ce lieu que l'on jubile un très court instant en le découvrant ainsi qu'en pénétrant dans la tête d'un zombie. Mais cette narration à la première personne devient vite pesante, surchargée d'une musique niaiseuse et omni-présente. Elle empêche de plus toute forme de décalage humoristique, préservant une ambiance de bluette pour ados, bien sûr dans le but de jouer avec le succès de la saga Twilight, qui manque probablement moins de rythme. Même si Levine donne beaucoup dans le fantastique, voire autant que dans la romance, le gore n'est évidemment pas de la partie, avec qu'un simple avertissement pour certaines scènes pouvant heurter le public. Toute scène de tirs ou d'attaque zombies sont donc dépourvues d'une quelconque goutte de sang, de membres déchirés ou de tripes abondantes.

Mais Levine va plus loin encore dans la dégradation du mythe du zombie. Dans le but d'apporter ce que certains pourrait considérer comme un "nouveau souffle au genre", le réalisateur propose une nouvelle interprétation du zombie, purement puérile et irrespectueuse, en faisant devenir gentils les zombies, dépourvus de vitalité mais pas de coeur. Levine ne pouvait bien évidemment pas faire de son personnage principal un simple zombie, défiguré, qui pue, ce qui aurait été bien plus drôle. Voici un des grands problème de WARM BODIES, son manque d'humour, même si il laissera penser aux plus snobs que le film est décalé, ce qu'il n'est absolument pas. On préférera Shaun of the dead (de Edgar Wright), et Le mort-vivant (de Bob Clark) pour ce qui est de la narration.

Nicholas Hoult (série Skins, Pour un garçon), ridiculement maquillé afin de ne pas en perdre le "charme" et pouvoir faire rêver les jeunes filles en fleur, livre une prestation tout de même efficace - ce n'est sûrement pas chose facile que d’interpréter un mort-vivant - mais dont la lenteur de la prononciation, en plus de celle du rythme du film et du manque crucial de scènes d'actions, en devient insupportable. On retrouve aussi Teresa Palmer (2h37, Numéro quatre), copie conforme de Kristen Stewart (saga Twilight) moins chère, mais bien moins antipathique. On retrouve également un John Malkovich (Les liaisons dangereuses, Red) ramolli, dont la présence s'explique pour sa paye, dans un rôle purement inutile.

WARM BODIES donne le coup de grâce avec une fin irrévérencieuse. Le film de Jonathan Levine est à prendre au premier degré et non à un second degré superficiel et mensonger, et manque d'un amour essentiel pour le genre.

CLIQUEZ ICI pour visiter le site officiel de WARM BODIES, avec un design et une bande-annonce bien mieux réussis que le film...

Nicholas Hoult comparé au zombie de L'enfer des zombies (de Lucio Fulci).
On préférerait une ressemblance plus frappante.

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