Titre : Shadow dancer
Réalisation : James Marsh
Acteurs : Clive Owen, Andrea Riseborough, Gilian Anderson, Aidan Gillen, Domhnall Gleeson...
Année de sortie : 2013
Genre : Thriller
Synopsis : Arrêtée suite à un attentat manqué au coeur de Londres, Colette McVeigh, activiste au sein de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), doit faire face à un dilemme : passer trois décennies en prison sans voir grandir son fils ou retourner chez les siens à Belfast afin de les espionner pour le compte des services secrets britanniques.
Infos utiles : SHADOW DANCER est adapté du roman éponyme de Tom Bradby, écrit dans les années 1990. L'auteur est aussi le scénariste du film. Le tournage a eu lieu à Dublin.
Ma critique : Au milieu de ses nombreux documentaires, c'est en réalisant la deuxième partie du téléfilm britannique The red riding trilogy qu'il fit ses preuves et qu'il affirma son propre style, un cinéma aux images glaçantes dans lequel les acteurs semblent pris aux pièges dans une tourmente psychologique infernale. Il met d'autant plus en oeuvre cette atmosphère dans son nouveau long-métrage, SHADOW DANCER.
Il choisit la guerre civile en Irlande dans les années 1990 pour placer une intrigue classique mais qui fonctionne à coup sûr, celle d'un personnage soumis à une sorte de punition dont l'échappatoire est de renverser totalement ses propres valeurs pour servir son ennemi, ici les services secrets britanniques. James Marsh ne laisse pas totalement le style documentaire de côté en conservant une mise en scène réaliste avec un contexte politique encore valable aujourd'hui, dans lequel l'IRA serait Al-Qaïda. Le réalisme plane à travers des scènes silencieuses, filmées caméra à l'épaule et en gros plans, parfois de trop. Mais on retrouve ce rythme posé et aéré typiquement britannique, avec un panorama de couleurs froides tout à fait remarquable. En plus de quelques scènes d'espionnage captivantes qui rappellent parfois fortement La taupe (de Tomas Alfredson), le film parvient à s'affranchir de ce genre pour nous livrer des scènes implicitement glaciales, composées d'une sorte d'arrière-pensée sombre mais le tout à travers une image légère et vaporeuse, style notamment très exploité dans les thrillers australiens récents.
On découvre dans SHADOW DANCER Andrea Riseborough (We want sex equality, Never let me go), qui même si elle fait parfois trop la grimaçe - son rôle s'y prêtant - est parfaite dans le rôle d'une femme contenante d'une grande force mais froide physiquement. On retrouve aussi Clive Owen (La mémoire dans la peau, Sin City), qui s'éloigne des nombreux films sans grands intérêts qu'il semble cumuler pour un rôle qui le met davantage en valeur, autant pour son jeu que pour son physique imposant, et s'avère profond, comme on aimerait plus souvent le voir. Ces deux personnages seront présentés et confrontés pour la première fois dans une superbe scène menée par des interprétations lourdes d'intensité, après une longue séquence dans les couloirs du métro.
SHADOW DANCER est un petit thriller posé et beau à la sauce britannique, pour lequel on passe un bon moment mais qui ne prend malheureusement pas assez de risques et ne creuse pas assez profond dans une atmosphère qui mériterait d'être plus exploitée.
Clive Owen |
Andrea Riseborough |
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