mardi 15 janvier 2013

7 psychopathes

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de 7 PSYCHOPATHES, le nouveau film de Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges, Six shooter), qui sortira dans nos salles le 30 janvier 2013. J'ai pu le voir en avant-première au cinéma UGC Les Halles à Paris le jeudi 10 janvier 2013, avec la "présence du réalisateur", mais qui n'était pas là, malade et qui devait "garder des forces" pour des interviewes le lendemain comme il nous l'a expliqué dans un message lu par la distribution...

"C'est comme les 7 mercenaires, mais avec des psychopathes..."


Titre : 7 psychopathes
Réalisation : Martin McDonagh
Acteurs : Colin Farrell, Woody Harrelson, Sam Rockwell, Christopher Walken, Abbie Cornish, Olga Kurylenko, Gabourey Sidibe, Zeljko Ivanek, Tom Waits, Kevin Corrigan...
Année de sortie : 2013
Genre : Comédie

Synopsis : Martin est un scénariste hollywoodien en panne d'inspiration. Confronté à l'angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES. Son meilleur ami Billy, comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l'aider en mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par l'idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un serail-killer à la retraite et d'autres psychopathes du même acabit vont alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser la fiction...

Infos utiles : Le film a été interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis à cause des nombreuses injures prononcées par les acteurs. C'est au départ Mickey Rourke (Iron Man 2, Les immortels) qui devait interpréter le rôle de Charlie. Il s'est finalement retiré du projet pour laisser la place à Woody Harrelson. On peut voir d'ailleurs dans 7 PSYCHOPATHES un clin d'oeil à l'acteur pressenti au départ, lors de la scène dans le cimetière où l'on peut voir l'inscription "Rourke" sur l'une des tombes.

Ma critique : Après l'excellent Bons baisers de Bruges (2008), qui mêlait rire et action, Martin McDonagh revient avec son troisième film dont la promotion était alléchante, annonçant un film totalement délirant et avec un casting d'enfer. Mais, dès la scène d'ouverture du film, on ne comprend pas l'oeuvre de McDonagh. Le scénario est encore écrit par ce dernier. Mais cette fois-ci le script est laborieux, avec une ligne directrice pourtant simple et intéressante, celle de confronter sept tueurs qui vont nourrir le scénario d'un scénariste qui écrit justement une histoire autour de sept psychopathes. Mais ce qui est gênant au premier abord est la prétention du réalisateur à utiliser une mise en abîme de son scénario. Ce dernier s'avère beaucoup trop chargé, ce qui ne distingue pas les éléments les plus importants des moins importants. Le spectateur ne sait donc plus où donner de la tête avec des éléments expédiés et d'autres trop appuyés.

Avec 7 PSYCHOPATHES, l'irlandais McDonagh tente de rendre un hommage au cinéma américain dépourvu d'intérêt voire gênant, avec dès la scène d'ouverture un plan sur la célèbre enseigne "Hollywood", comme pour dire au spectateur de ne pas oublier que ce n'est qu'un film et que tout n'est qu'histoire d'argent et d'artifices. Le cinéaste ne cessera par la suite de faire des clins d'oeil agaçants aux films de gangsters hollywoodiens, ce qui met une distance entre le réalisateur et son film, or son film précédent était lui très personnel. Le film devient tellement américain que McDonagh en oublie son humour british qui faisait tout le charme de Bons baisers de Bruges. Il n'est visiblement pas fait pour les grosses productions américaines.

Chaque gag est donc lourdement appuyé, jusqu'à rendre chaque personnage très caricatural. Tout au long du film, on nous informe lourdement que chaque personnage est un psychopathe et chacun de ces psychopathes n'arrêtes pas de dires qu'ils sont des psychopathes, jusqu'à ce que le mot en lui-même devienne indigeste et que chaque personnage ne soit plus crédible car un malade mental ne se dit pas malade mental. Une certaine gêne s'installe donc chez le spectateur. Pourtant ces "psychopathes" sont interprétés par un florilège d'acteurs, mais malheureusement tous très mal dirigés et livrés à eux-mêmes. On retrouve donc Colin Farrell (Fright night, London Boulevard), acteur inconstant mais qui avait trouvé son "maître" avec Bons baisers de Bruges, merveilleusement dirigé par McDonagh, qui dans 7 PSYCHOPATHES n'est pas inintéressant, mais bien trop creux, et on ne croit pas une seule seconde à ses problèmes d'alcoolisme. On retrouve aussi des anciens comme Christopher Walken (Pulp fiction, Dead zone) fatigué mais plutôt drôle et le musicien et acteur américain Tom Waits (Dracula, L'imaginarium du Docteur Parnassus), dans un rôle dont on aurait pu se passer. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi Woody Harrelson (Bienvenue à zombieland, The big white) dans le rôle du méchant beaucoup trop caricatural et Olga Kurylenko (Centurion, La Terre outragée), ainsi qu'un grand nombre de stars dans de petits rôles. Mais c'est surtout l'incroyable Sam Rockwell (Moon, L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), acteur polyvalent qui mène le peu de rythme du film à lui seul, interprétant une folie réjouissante, et qui campe le personnage le plus intéressant du film. C'est d'ailleurs avec lui que se joue la meilleure - et seule - scène du film, lorsqu'il imagine le scénario de son ami et qu'il le raconte, dans une reconstitution de son récit avec une scène de tirs dans un cimetière dans un déluge de délires. On aurait préféré que Martin McDonagh fasse de cette courte mais bonne idée un tout autre film avec des délires filmiques et humoristiques de la sorte.

J'attendais le film avec impatience et j'y allais avec entrain, malheureusement 7 PSYCHOPATHES est une grosse déception. On se consolera en revisionnant  Bons baisers de Bruges et en attendant tout de même le prochain film de Martin McDonagh qui, on l'espère, ne reprendra pas la grosse tête.

CLIQUEZ ICI pour découvrir le site officiel de 7 PSYCHOPATHES.
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Colin Farrell (à gauche) et Sam Rockwell (à droite)

De gauche à droite : Colin Farrell, Sam Rockwell et Christopher Walken

Colin Farrell (à gauche) et Woody Harrelson (à droite)


1 commentaire:

  1. Je l'ai vu hier soir et je suis complètement d'accord avec ce que tu soulèves dans ton billet. J'ai eu l'impression d'être flouée par rapport à la bande annonce qui semblait promettre une film totalement délirant et là, j'ai eu le sentiment que le réalisateur se freinait à chaque fois, n'allait jamais jusqu'au bout de ses idées et délires. Pour moi, ça a été une grosse déception !

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