Je vous conseille, pour ceux qui ne l'ont pas vu, de ne pas regarder la bande-annonce afin de garder un maximum de mystère.
Titre : Attack the block
Réalisation : Joe Cornish
Acteurs : Nick Frost, Jodie Whittaker, John Boyega, Alex Esmail, Leeon Jones, Luke Treadaway, Jumayn Hunter, Franz Drameh, Simon Howard...
Année de sortie : 2011
Genre : Fantastique
Synopsis : Dans une cité HLM d'un quartier chaud de Londres, l'agression d'une infirmière par un gang d'ados est interrompue par la chute d'une météorite, laquelle renferme un extraterrestre que les mômes vont salement dérouiller. Ils auraient mieux fait de s'abstenir...
Infos utiles : ATTACK THE BLOCK a reçu deux prix lors du Festival International du Film de Catalogne de Sitges 2011, le Prix Spécial du Jury et le Prix de la meilleure musique. Le titre "ATTACK THE BLOCK" est une référence à la comédie coréenne "Attack the gas station".
Ma critique : ATTACK THE BLOCK, comme dit précédemment, est une véritable perle de l'année 2011. Influencé par les films de monstres des années 80, redevenant à la mode (voir Super 8), Joe Cornish rend un hommage à cette vague mais tout en s'appropriant son film et ses créatures. Effectivement ATTACK THE BLOCK est un film de monstres, avec de l'humour. Mais à l'inverse du très bon Shaun of the dead, le film de Cornish se centre moins sur l'humour, mais cherche à livrer un film complètement délirant. Et c'est exactement ce qu'est le film, un pure délire. ATTACK THE BLOCK commence avec une scène d'ouverture saisissante qui place le spectateur dans l'ambiance du film en un rien de temps, suivant le point de vue d'un personnage secondaire qui va par la suite mettre en scène les personnages principaux, que l'on voit tout d'abord d'un point de vue extérieur, même d'un mauvais oeil, constituant une approche du spectateur tout à fait originale et surprenante. Après cette introduction, l'intrigue est lancée et ne s'arrêtera qu'au générique de fin, après 1h25 d'action mettant en haleine le spectateur et ne lui laissant pas une seule minute de répit. A l'instar des films geeks actuels, Cornish réalise avec ATTACK THE BLOCK un film aux couleurs vives, avec un graphisme incroyable malgré un budget moyen, avec des plans vertigineux de poursuites en motos, vélos, scooters ou encore trottinettes dans les endroits les plus étroits de la cité londonienne, et des effets de mise en scène rappelant les comics américains et leurs adaptations, comme Scott Pilgrim vs the world (De Edgar Wright), mais de façon subtil et munis d'un véritable sens dans ATTACK THE BLOCK. A l'inverse également des films de Wright, le film de Cornish ne cède pas aux facilités de mise en scène. ATTACK THE BLOCK se prive de toute longueur, de scènes d'émotions ainsi que d'un final à n'en plus finir. On retrouve dans ce film un casting irréprochable, avec une bande d'adolescents inconnus au bataillon, dont chaque personnage possède sa propre personnalité, qualité que l'on retrouve rarement dans la plupart des films au grand nombre de personnages principaux, le spectateur s'attachant à tous les personnages. Le personnage véritablement au centre du film, Moses, le chef de la bande, joué par John Boyega, aux airs de Fifty Cent et de Denzel Washington possède un véritable talent qui on l'espère nous le refera découvrir dans de prochains films. On retrouve également avec surprise Nick Frost (Good morning England, Paul), l'acteur incontournable de Shaun of the dead et Hot Fuzz (tous deux d'Edgar Wright), qui joue ici un personnage grotesque, passant ses journées à arroser des plantes quelque peu spéciales et à espionner l'intégralité du quartier avec ses jumelles, depuis sa fenêtre. Si ATTACK THE BLOCK joue avec l'humour et le fantastique, il à aussi le mérite d'intégrer un aspect social au film, remettant en cause les vérités de la cité, avec l'absence et l'ignorance de la police et les conditions d'éducation des adolescents, révélées à la fin du film. Le film ne possédant qu'un budget moyen a été tourné dans un même lieu dont principalement celui de l'immeuble où vivent les jeunes gens, mais ne qui ne diminue en rien la qualité du film, dont le réalisateur utilise de manière juste son budget. Les cascades sont d'un réalisme fort, comme celle où un adolescent saute d'une passerelle pour atterrir dans un escalier, ceux-ci à plusieurs mètres du sol. Pour ce qui est des créatures, celles-ci sont peu élaborées, avec un physique plutôt ordinaire, mais qui justement deviennent originales au fil du film et propres à son univers. Les effets spéciaux, utilisés à bon escient, sont réalistes, dont une présence de sang qui apporte sa touche de réalisme et affirme la volonté du metteur en scène de rendre le film le plus crédible possible. Une superbe musique, aux sons électroniques, en plus de l'accent mélodique anglais, accompagne tout le film afin d'appuyer l'aspect délirant et plein de puissance du film. ATTACK THE BLOCK s'achève par une magnifique fin, avec un ralenti mettant en oeuvre les capacités du jeune héros, toujours sous un son électronique, le tout formant une sorte de clip. Le film s'achève par une remontée d'espoir et nous livre certes quelque peu un Happy End classique mais malgré tout fascinant, nous affirmant alors qu'ATTACK THE BLOCK est l'une des plus grandes surprises de 2011, prouvant une nouvelle fois le talent cinématographique anglais, et plus particulièrement celui en monté des jeunes réalisateurs de la tendance geek.
Voici le site officiel du film : http://attacktheblock.com/
De gauche à droite : Leeon Jones, Simon Howard, John Boyega, Alex Esmail, Franz Drameh |
John Boyega devant l'une des charmantes créatures |
Voici l'une des superbes chansons d'ATTACK THE BLOCK :
Gif d'une des scènes d'ATTACK THE BLOCK |