mercredi 6 août 2014

World invasion : Battle Los Angeles

Après le très réussi Massacre à la tronçonneuse : le commencent (2006) et le tortueux mais assez malin The killing room (2009), Jonathan Liebesman délaisse le suspens pour la science-fiction avec WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES. Du moins, c'est ce que laisse croire une affiche assez énigmatique du film, mais intéressante du point de vue de l'image, montrant l'acteur principal de dos, alors que la tendance actuelle est d'exposer en gros la tête des acteurs.


Titre : World invasion : battle Los Angeles
Titre original : World invasion : battle Los Angeles
Réalisation : Jonathan Liebesman
Scénario : Chris Bertolini
Acteurs : Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Ramon Rodriguez, Bridget Moynahan, No-Ye, Michael Pena...
Sortie en salles : 16 mars 2011
Genre : Guerre, anticipation, science-fiction

Synopsis : Alors que toutes les grandes villes du monde tombent les unes après les autres, Los Angeles devient le dernier bastion de l'humanité au coeur d'une guerre que personne n'aurait imaginée. Le sergent Nantz et son groupe de Marines vont devoir mener une bataille acharnée et former la dernière ligne de défense contre un ennemi tel qu'ils n'en ont jamais vu auparavant...

Ma critique : Dès les premières images de WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES, Jonathan Liebesman donne le ton de son film. Filmé caméra à l'épaule, un point de vue introspectif sur le groupe de soldats, une mise en scène documentaire. Même si les mouvements parkinsoniens de la caméra donnent d'abord le mal de mer, celui-ci se dissipe très vite, le spectateur davantage happé par l'action qui se déroule, notamment grâce à une très belle photographie. Ce qui démarque le film de Liebesman des autres productions qui relèvent de la science-fiction - on pense à District 9 (2009) de Neill Blomkamp, très bon par ailleurs -, c'est sa mise en scène comme celle d'un véritable film de guerre. Plus que filmé "comme" un film de guerre, c'est finalement un film de guerre. En effet, l'armée ne cherche jamais à entrer en contact avec les "colonialistes". Elle répond par les armes, comme à une attaque terroriste, non loin de celle du onze septembre, encore ancrée dans les productions américaines.

Aaron Eckhart et Michelle Rodriguez (en arrière-plan)
La menace, elle, est judicieusement préservée aux yeux du spectateur. Même si elle est peu à peu dévoilée, elle ne le sera jamais vraiment. Et lorsqu'elle est vue de plus près par le spectateur, il en découvre un aspect visqueux, non attendu de la part d'extraterrestres aux allures de robots. Les effets spéciaux, pas toujours très convaincants, ne sont pas omniprésents. Ils sont dissimulés dans les décors, alors que les personnages s'agitent aux premier plan. On n'adopte jamais le point de vue des envahisseurs, au profit d'une menace plus suggérée que montrée, ce qui la rend d'autant plus inquiétante. Encore une fois, Liebesman cherche à montrer la survie des personnages face à une menace, qui pourrait être aussi bien humaine qu'extraterrestre. D'ailleurs, les personnages eux-mêmes ne cherchent pas à comprendre, et n'ont pas de mal à croire à l'invasion extraterrestre. 

Là où WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES privilégie aussi le réalisme documentaire, c'est qu'il n'alterne pas les points de vue. Aucun parallèle entre le groupe de militaires et leurs commandants ou une base scientifique. Le film s'affranchit de discours futiles et ennuyeux de scientifique expliquant l'origine des créatures, comme on a pu le voir sans légèreté dans le Godzilla (2014) de Gareth Edwards. Les protagonistes ne peuvent se référer qu'aux médias (télévision, internet). Sur ce point, le spectateur en sait autant que les protagonistes. Les scènes s'enchaînent sans une minute de répit pour le spectateur, tenu en haleine. La menace semble véritablement incertaine, attaquant à tout moment et prenant le dessus sur l'armée américaine.


WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES est un pur film de guerre sur fond d'apocalypse, dont le début rappelle même l'épisode du débarquement, et qui s'affranchit de certains poncifs, mise à part lors d'une longue séquence, seule longueur du film, où le personnage principal, interprété par un Aaron Eckhart (The Dark Knight, I, Frankenstein) crédible, se sent obligé de se justifier de tout. Le film de Jonathan Liebesman, simple mais pas simpliste, divertit allégrement.


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