lundi 9 septembre 2013

V/H/S/2

Bonjour ! Vendredi 6 septembre, lors de la dix-neuvième édition de l’Étrange Festival qui se déroule du 5 au 15 septembre 2013 au Forum des Images, j'ai assisté à la première française du film collectif V/H/S/2, la suite d'un premier film très réussi, dont vous pouvez retrouver la critique en cliquant ICI. Le film sera projeté une seconde fois lors du festival le vendredi 13 septembre à 19h15.
Retrouvez également  ICI la critique de Touristes (de Ben Wheatley), projeté l'an dernier lors de la dix-huitième édition de l’Étrange Festival.
Cliquez ICI pour visiter le site officiel de l’Étrange Festival et y retrouver une programmation à ne pas manquer. 


Titre : V/H/S/2
Réalisation : Adam Wingard (Phase 1 clinical trials)
                   Gregg Hale (A ride in the park)
                   Eduardo Sanchez (A ride in the park)
                   Gareth Evans (Safe haven)
                   Timo Tjahjanto (Safe haven)
                   Jason Eisener (Slumber party alien abduction)
                   Simon Barrett (Tape 49)
Acteurs : Lawrence Michael Levine, Kelsy Abbott, Adam Wingard, L.C. Holt, Fachry Albar, Devon Brookshire, Hannah Hughes, Kevin Hunt, Epy Kusnandar, Carly Robell, Andrew Suleiman, John T. Woods, Jay Saunders, Jeremy Saunders...
Année de sortie : 2013 (6 juin - USA)
Genre : Horreur

Synopsis : Deux officiers de police enquêtent sur la disparition d'un élève. Pendant leur enquête, ils tombent sur une étrange collection de cassettes VHS...

Infos utiles : V/H/S/2 a été présenté en première française lors de l’Étrange Festival 2013 ainsi qu'au Festival de Tribeca en 2013. Le film devait à l'origine s’appeler S-VHS. Cette anthologie émane d'une production du site Bloody Disgusting (cliquez ICI pour visiter le site), auquel contribuent tous les réalisateurs V/H/S ainsi qu'une partie de V/H/S/2, dont le créateur du site, Brad Miska, qui est le concepteur et le producteur des deux films.

Ma critique : En 2012, Brad Miska, le créateur du site Bloody Disgusting, lançait avec V/H/S un concept original qui donnait la chance à six réalisateurs indépendants de regrouper leur talent pour une oeuvre riche. Le film mêlait film à sketchs et found-footage, un procédé commercial qui à l'issu de ce film a su trouvé sa place dans le cinéma indépendant. Fort du succès qu'a engendré le film, Brad Miska remet ça avec V/H/S/2, qu'on attendait impatiemment. L'idée reste la même, celle d'intrus qui pénètrent dans une maison où ils y découvriront de bien étranges VHS. S’ensuivent les vidéos visionnées, entrecoupées par l'intrigue de la première vidéo qui évolue au fil des segments. On en compte cette fois cinq, contre six dans le premier volet, pour toutefois un réalisateur de plus. Le premier segment, Tape 49, est dirigé par Simon Barrett, pour sa première réalisation. C'est avec un jeu savoureux et angoissant de vidéos qu'il s'achève et achève le film.

Le premier segment visionné par les protagonistes de ce premier sketch, Phase 1 clinical trials, est sans doute l'un des plus angoissants, parsemé de jump scares certes peu originaux mais efficaces. Il est signé par Adam Wingard, qui avait réalisé le segment Tape 56 de V/H/S et que l'on retrouve actuellement au cinéma avec You're next. Alors que, dans le premier volet, il réalisait le segment conducteur, il est ici comme prisonnier à son tour des VHS, en interprétant le personnage principal. On regrette cependant l'intervention gratuite d'un deuxième personnage, dont l'utilité ne réside que dans l'exposition de sa poitrine. La nouveauté de V/H/S/2, comme nous l'avaient promis les producteurs, est l'humour, comme nous le prouve le segment A ride in the park, signé par les vétérans Gregg Hale et Eduardo Sanchez, qui avaient relancé la pratique du found-footage avec le cultissime Le projet Blair witch (1999). Le sketch nous plonge pour la première fois dans la vision d'un zombie. S'ensuit Safe haven de Timo Tjahjanto et Gareth Evans (The raid, Merantau), dans lequel on retrouve un esprit commun à celui de The raid, avec un immeuble abandonné dirigé par un gourou sanguinaire. Même si la venue de morts-vivants est convenue et injustifiée, le sketch parvient en quelques minutes à plonger le spectateur dans une atmosphère sombre au sein de décors glauques et terrifiants, sans jamais délaisser un soupçon d'humour noir. Le cinquième sketch, Slumber party alien abduction, est réalisé par Jason Eisener, à qui l'on doit Hobo with a shotgun (2011), un segment qui revisite ordinairement le thème de l'invasion extraterrestre et qui cède à certaines facilités, mais originalement tourné à l'aide d'une caméra fixée sur le dos d'un chien, avec un réalisme douteux - malgré le fait qu'il s'agirait du chien du réalisateur - mais qui propose tout de même un point de vue amusant.

Il est difficile de trouver un sketch favori au milieu de cet anthologie, tout comme il est difficile d'en trouver un mauvais. Plus que dans le premier volet, chaque segment à son propre style, qui le différencie des autres. Nous sommes donc satisfaits de retrouver dans cette suite une même belle énergie, une même richesse au niveau des idées et une même variété d'images et de manière de filmer. On regrette cependant l'absence d'évolution entre les deux films, même si l'on remarque une référence au premier volet lorsque l'une des vidéos de V/H/S figure dans l'ordinateur retrouvé, comme une sorte de mise en abîme. Le film n'apporte aucune explication, et c'est tant mieux. Mais le concept stagne, et chaque film pourrait être distinct des autres au niveau du scénario.

V/H/S/2 joue davantage avec le gore, en ne lésinant pas sur le sang et des effets saisissants, notamment dans A ride in the park, dans lequel un zombie dévore les entrailles d'un cycliste, le tout filmé en vue subjective, ou encore lorsque un homme explose, une femme accouche et des gens se suicident dans Safe haven. Le seul défaut de V/H/S/2, c'est sa tendance à abuser du rentre-dedans de la caméra pour ne pas exposer certaines actions et la mort de certains personnages. Et même si l'on ne cherche pas systématiquement une explication, le film, autant que dans le premier volet, cède à certaines facilités, comme celle de faire revivre ou mourir certains personnages sans raison ni explication valable.

Pour autant le tout forme une espèce de foire horrifique, qui en met plein la vue et qui ravira tous les plus fervents de l'horreur. V/H/S/2 est réellement angoissant et terrifiant, au point de clouer le spectateur dans son fauteuil et de ne lui laisser aucun instant de répit. Le found footage a véritablement trouvé sa forme la plus adaptée et aboutie, à savoir le format court. V/H/S et V/H/S/2 représentent l'espoir d'un nouveau cinéma d'horreur, un cinéma qui tâche, qui effraie, assumé, savoureux, comme on n'en voit plus assez. On encourage ces petites productions, vestiges et nouvelles formes d'un cinéma unique. Il ne reste plus qu'à espérer un V/H/S/3...
On pourra patienter avec The ABC's of death, une autre anthologie de vingt-six segments sur le thème de la mort, dans laquelle on retrouvera Jason Eisener et Adam Wingard.

CLIQUEZ ICI pour découvrir le site officiel de V/H/S/2 et ICI pour celui de V/H/S.
Retrouvez également les superbes affiches du film sur la page Facebook de LHmovies en CLIQUANT ICI (pas besoin d'être inscrit pour consulter la page !)

Safe haven de Timo Tjahjanto et Gareth Evans

Adam Wingard dans Phase 1 clinical trials d'Adam Wingard

Safe haven de Timo Tjahjanto et Gareth Evans

A ride in the park de Gregg Hale et Eduardo Sanchez

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