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Titre : Massacre à la tronçonneuse : la nouvelle génération
Réalisation : Kim Henkel
Acteurs : Renée Zellweger, Matthew McConaughey, Robert Jacks, Tonie Perensky, Joe Stevens, Lisa Newmyer, Tyler Cone, John Harrison, James Gale...
Année de sortie : 1994
Genre : Horreur
Synopsis : Barry, Heather, Sean et Jenny rentrent de leur soirée de promotion quand un accident de la route les contraint à chercher du secours en pleine forêt. Leur détresse attire l'attention d'une famille de meurtriers qui vit dans la région et leur soirée de bal se transforme alors en une sanglante chasse à l'homme.
Infos utiles : Certains acteurs du premier opus de la saga font une courte apparition dans le film, comme Marilyn Burns dans le même rôle que l'original, Paul A. Partain et John Dugan.
Ma critique : Après Texas chainsaw massacre (1974) de Tobe Hooper, le premier volet de la saga, et sa suite très réussie Texas chainsaw massacre 2 (1986) du même réalisateur, la saga a connue peu de suites comme en ont connu - sans compter les remakes - les autres sagas des célèbres boogeymen de Halloween (8 films), Vendredi 13 (11 films) ou encore Freddy (8 films). Le personnage de Leatherface offre peu d'horizons à explorer car les films ne mettent pas en scène un tueur en particulier qui poursuit ses victimes, mais met en scène une famille rattachée à un lieu bien précis où c'est finalement la maison qu'ils habitent qui constitue le "personnage principal" du film. Le risque est donc que l'histoire se répète. Mais deux réalisateurs vont tout de même tenter de mettre à nouveaux en scène les aventures du tueur masqué. Tout d'abord Jeff Burr en 1990 avec Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3, suite plutôt réussie, puis Kim Henkel avec MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION (en anglais Texas chainsaw massacre : next generation), le scénariste et producteur de l'original et des deux suites, ainsi que producteur du remake. Le propos du film de Henkel est incertain. S'agit-il d'une suite ou d'un remake ? Même lui ne semble pas le savoir. Il s'agit en fait presque d'un plagiat de l'original, car moult scènes sont reprises à l'identique, mais avec le talent de Hooper en moins. Le réalisateur cherche à redonner du nouveau à la saga, d'où "nouvelle génération", mais Henkel si prend si maladroitement que le film semble tout juste issu du début des années 80, avec des répliques tellement ridicules qu'elles en deviennent gênantes, comme lorsque l'une des héroïnes surjouant la jeune fille écervelée déclare sans cesse "Je rêve souvent qu'un tueur me poursuit" ou encore "Je suis persuadé qu'il y a quelqu'un dans ces bois, on va mourir". De plus le montage est bâclé, laissant de belles bourdes de faux raccords à l'écran, en plus du ridicule des scènes de poursuites et de meurtres, comme celle où Leatherface poursuit l'héroïne sur le toit de la maison et, cette dernière cachée derrière la cheminée, le tueur tronçonne la cheminée dont les briques tombent une par une. C'est au moins des éclats de rires garantis, mais malheureusement involontaires. Henkel ne semble pas avoir pris conscience du personnage qu'a créé son collègue Tobe Hooper. Leatherface pousse sans interruption des cris de cochons, qui en font un personnage qui semble sans cesse apeuré et maladroit, tandis que celui de Hooper est sûr de ces actes, même si il les exécute de façon routinière, dans la tradition familiale. Le réalisateur a aussi voulu explorer une autre facette d'Ed Gein, le véritable tueur dont s'inspire le premier volet, à savoir celle du complexe d'Oedipe, en transformant Leatherface en travesti. Il en fait trop et rend le personnage beaucoup trop caricatural. Henkel tente beaucoup de choses intéressantes, mais ne les achève pas et celles-ci n'ont finalement pas leur place dans l'univers de la saga. Il ajoute par exemple une femme exhibitionniste, une ambiguïté sur le fait que la famille Tronçonneuse ne soit plus cannibale, se nourrissant plutôt de pizzas, mais il ajoute surtout une touche pseudo-fantastique qui serait une justification des actions de la famille, ce qui ne peut avoir sa place dans le film. On retrouve dans MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION la toute jeune et encore physiquement naturelle Renée Zellweger (Bridget Jones : l'âge de raison, Le cas 39), mais surtout Matthew McConaughey (Magic Mike, La défense Lincoln), chacun regrettant probablement cette étape de leur filmographie. Si il y a bien une raison de voir ce film, c'est pour McConaughey qui joue - voire surjoue un peu, ce qui est pardonnable vu son peu d'expérience à l'époque - le rôle d'un tueur fou qui dirige la famille. Le futur acteur de Killer Joe (de William Friedkin) nous offre une véritable démonstration de ses capacités à interpréter toutes sortes de folies à travers un florilège de grimaces, de mimiques et d'une présence inquiétante. MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LA NOUVELLE GÉNÉRATION est donc un épisode qui aurait pu être évité et qui n'est malheureusement pas à la hauteur de la saga, frôlant presque l'imposture. Heureusement que le remake de l'original par Marcus Nispel et sa préquelle par Jonathan Liebesman sauveront le mythe de Leatherface.
Leatherface travesti lors d'une scène de fin bien copiée sur l'original |
Matthew McConaughey et Renée Zellweger |