samedi 19 mai 2012

La cabane dans les bois

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Aujourd'hui, je vais pour parler de LA CABANE DANS LES BOIS, un pure délice de cinéma de genre signé Drew Goddard, qui réalise ici son premier long-métrage, aux côtés de son ami Joss Whedon (Avengers), producteur et scénariste du film.

"Vous croyez connaître l'histoire. Vous pensez déjà connaître la fin."


Titre : La cabane dans les bois
Réalisation : Drew Goddard
Acteurs : Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Anna Hutchison, Fran Kranz, Jesse Williams, Richard Jenkins, Bradley Whitford, Brian J. White, Amy Acker...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : Cinq amis partent pour un week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n'ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois...

Infos utiles : LA CABANE DANS LES BOIS a été tourné au Canada, notamment à Vancouver et au Coquihalla Canyon Park. Le tournage du film s'est déroulé du 9 mars au 29 mai 2009. Il a été par la suite maintes fois repoussé par la production, faute de problèmes financiers de la MGM. LA CABANE DANS LES BOIS sort donc dans nos salles trois ans après sa mise en boîte.

Ma critique : Comme Tucker and Dale fightent le mal (De Eli Craig), LA CABANE DANS LES BOIS a pour but de renverser la vision des films d'horreurs et d'en offrir un autre aspect aux spectateurs, original. Aux premiers abords, comme l'indiquent le slogan et la bande annonce du film, le long-métrage de Drew Goddard paraît être un film d'horreur d'une trame et d'une évolution classiques, avec tous les personnages stéréotypés et le décor récurent. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si le décor du film ressemble très fortement à celui d'Evil dead (De Sam Raimi). On remarquera également des références à The ring et à ShiningLA CABANE DANS LES BOIS renverse donc toutes les valeurs du film d'horreur en rendant à la fois hommage au genre mais tout en transgressant ses règles. C'est donc pour un fan du genre un véritable délice que d'assister à ce spectacle, réussi au plus haut point. On assiste à un certain envers du décor des films d'horreurs. Le film de Goddard commence avec un générique animé de gouttes de sang à côtés desquelles défilent les noms, qui renvoie à des génériques efficaces par leurs simplicité des films du début des années 2000. Suit une sublime scène d'ouverture, alors incompréhensible pour le spectateur, avant d'annoncer le titre du film de façon littéralement démentiel et d'installer l'humour et la folie du film qui va suivre. Afin de brouiller les pistes après cette étrange scène, le réalisateur nous remet dans la voie du film d'horreur en nous présentant les personnages et leur début de séjour, à la manière classique des films de genre. C'est par la suite que le spectateur va petit à petit, de façon très subtile, comprendre l'histoire et mettre en rapport la trame des personnages avec la scène d'ouverture, qui s'avère en fait être placée à un degré plus important que la simple histoire à laquelle le spectateur s'attendait. C'est avec une véritable maîtrise de la mise en scène que Goddard nous livre ce scénario qui brille par son originalité, que l'on découvre avec un véritable plaisir et qui sait nous réserver moult surprises jusqu'aux dernières secondes de LA CABANE DANS LES BOIS. Le film a aussi comme grand atout d'apporter une forte dose d'humour, mise à égalité avec l'horreur. C'est donc à la fois un grand risque et une véritable transgression du genre que de livrer aux spectateurs un film auto-dérisoire qui ne se prend pas tant que ça au sérieux et qui, entre chaque scène de meurtre, nous offre un instant de fou rire. C'est probablement pour cela que tant d'avis négatifs sont donnés par les spectateurs, qui s'attendaient avec la promo du film à un véritable film d'horreur au premier degré. Or il est capital d'y aller avec un minimum de second degré. Mais ce n'est pas pour cela que les meurtres sont moins sanglants ! On retrouve des effets spéciaux saisissants. LA CABANE DANS LES BOIS n'hésite jamais à aller jusqu'au bout de ses idées, autant dans l'humour que dans l'horreur, et c'est donc avec jubilation que l'on déguste ce véritable bijoux de cinéma de genre qui se démarque des productions actuelles. On retrouve dans la bande de jeunes gens inconscients (pas tant que ça) de LA CABANE DANS LES BOIS Kristen Connolly (Phénomènes, Appelez-moi Dave) mais surtout des acteurs de séries télévisés, comme Jesse Williams (Gray's anatomy) et Anna Hutchison (Underbelly), mais aussi des acteurs en pleine ascension dans leur carrière, comme Chris Hemsworth (Thor, Blanche-Neige et le chasseur), déjà fidèle à Joss Whedon, le producteur et scénariste, qui le dirigeait dans le rôle de Thor dans Avengers. C'est d'ailleurs avec ce film et avec Joss Whedon que sa carrière à pu démarrer. On retrouve un autre acteur fidèle à Whedon, mais cette fois-ci issu de ses séries, le très drôle Fran Kranz (Dollhouse, Les associés) et l'impressionnant Richard Jenkins (Burn after reading, Fou d'Irène) dans un rôle mystère, que je ne vous dévoilerais pas, aux côtés de Bradley Whitford (Cobb, Philadelphia), dans des rôles intensément géniaux, drôles et qui ne font qu'accentuer l'aspect dément du film. On retrouve, à la manière de Bienvenue à Zombieland, une "guest-star" dissimulée dans le film de façon incroyable et surprenante. Le film s'achève avec une fin à la hauteur de nos espérances, précédée d'un spectacle de déluge visuel, d'angoisse et de chaos hallucinant. On tient donc sans conteste avec LA CABANE DANS LES BOIS, premier film d'un réalisateur à en devenir, l'un des meilleurs films d'horreur de l'année, qui offre un spectacle visuel et scénaristique complètement démentiel et hallucinant, et qui joue subtilement avec autant d'humour que d'horreur.

Cliquez ICI pour découvrir le site officiel de LA CABANE DANS LES BOIS :

Anna Hutchison



















De gauche à droite : Chris Hemsworth, Jesse Williams,
Anna Hutchison, Fran Kranz et Kristen Connolly

Voici une très belle affiche du film :






















vendredi 11 mai 2012

The walking dead - Saison 2

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de la saison 2 de la série américaine THE WALKING DEAD, adaptée des "comic books" Walking dead, créée en 2011 par Frank Darabont (La ligne verte, The Mist). Afin d'en savoir plus sur la série et de connaître mon avis globale, je vous conseille de consulter également la critique de la première saison, en cliquant ICI.


Titre : The walking dead
Création : Frank Darabont
Réalisation : épisode 1 : Ernest Dickerson et Gwyneth Horder-Playton
                   épisode 2 : Ernest Dickerson
                   épisode 3 : Phil Abraham
                   épisode 4 : Bill Gierhart
                   épisode 5 : Guy Ferland
                   épisode 6 : David Boyd
                   épisode 7 : Michelle MacLaren
                   épisode 8 : Clark Johnson
                   épisode 9 : Bill Gierhart
                   épisode 10 : Ernest Dickerson
                   épisode 11 : Gregory Nicotero
                   épisode 12 : Guy Ferland
                   épisode 13 : Ernest Dickerson
Acteurs : Andrew Lincoln, Jon Bernthal, Sarah Wayne Callies, Laurie Holden, Jeffrey DeMunn, Steven Yeun, Chandler Riggs, Lauren Cohan, Scott Wilson, Pruitt Taylor Vince...
Année de sortie : 2012
Genre : Série d'épouvante

Synopsis : Le groupe de survivants tente de rejoindre un camp de réfugiés, bloqués sur une autoraoute, ils se retrouvent confrontés à une meute de zombies qui les oblige à se cacher. La petite Sophia panique et s'enfuit, le groupe s'organise donc pour la chercher.
Lors de ses recherches, le fils de Rick se fait accidentellement tirer dessus par un chasseur, Otis. Il est emmené d'urgence dans une ferme pour recevoir des soins médicaux. Les habitants de la ferme et les survivants vont donc apprendre à vivre ensemble puis à partager leurs secrets.

Infos utiles : La saison 2 de THE WALKING DEAD se compose non plus de 6 épisodes mais bien de 13 épisodes. La saison 3 comportera 16 épisodes.

Ma critique : La saison 2 de THE WALKING DEAD compte plus du double d'épisodes par rapport à la première saison, ce qui permet aux réalisateurs d'installer et d'étaler l'intrigue de façon plus fluide. La saison 2 débute fort, avec un premier épisode incroyable de 90 minutes, prenant comme décor celui d'une autoroute abandonnée, qui va être livrée à une immense horde de zombies. Les autres épisodes retrouverons leur durée initiale de 40 minutes. La série introduit un grand nombre de nouveaux personnages et un nouveau lieux de la bande dessinée, qui proviennent du tome 2. On retrouve donc le personnage d'Hershel Greene, interprété par Scott Wilson, qui avait joué dans Derrière le masque (De Scott Glosserman), sa famille ainsi que sa ferme. Tandis que la saison 1 de la série adaptait de façon plus libre la bande dessinée, la saison 2 reste davantage fidèle, mis à part les premiers épisodes, sortis tout droit de l'imagination des scénaristes. Les maquillages fabuleux de (toujours) Gregory Nicotero (maquilleur de Pirahna 3D et de La colline a des yeux) sont toujours aussi resplendissants et plein de réalisme. Celui-ci réalise d'ailleurs l'épisode 11 de la série, intitulé "Juge, Juré et Bourreau". Malgré les scènes d'actions et de massacres sanglants à souhait de zombies, la série perd de son rythme dans la relation entre les personnages, notamment à travers les personnages de Rick, Lori et Carl, mis beaucoup trop en avant, qui ne cessent de se plaindre et de sortir des phrases mollement philosophiques, à travers la voix rauque cultivée d'Andrew Lincoln. Mais heureusement, ceci ne déteint pas sur la trame générale de la série, qui a le mérite d'apporter une importance à des personnages comme Daryl et Glenn, qui se trouve comme petite amie la belle Lauren Cohan (Vampire diaries), saisissante. Deux évènements regrettables vont subvenir. Je vous laisse cette surprise dure à avaler. La fin de la saison 2 de THE WALKING DEAD rattrape les quelques lenteurs qui l'a précède pour livrer aux yeux du spectateurs un spectacle visuellement incroyable pour les fans de films de zombies (mais pas que), incluant de nouveaux éléments de la bande dessinée, qui annoncent une saison 3 déjà impatiemment attendue, dont le tournage a débuté ce mois-ci. J'accorde une mention spéciale au personnage de Shane, joué par le talentueux et humain Jon Bernthal (The ghost writer, World Trade Center), qui se surpasse, et toujours aussi extraordinaire, dont le personnage et la personnalité s’amplifie avec justesse au fil des épisodes.

Voici le site officiel de la série : http://www.walking-dead.fr/

Très belle image promotionnelle de la saison 2 aux Etats-Unis


Le DVD et blu-Ray:

Le DVD de la saison 2 de THE WALKING DEAD devrait sortir en France le 04 juillet 2012.



Voila à quoi ressemble le coffret américain du blu-Ray de la saison 2 de la série (ci-dessus), dont on espère un coffret aussi stylisé en France.


lundi 7 mai 2012

Barbara

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de BARBARA, un film indépendant allemand réalisé par Christian Petzold, qui se situe au début des années 1980, pendant la Guerre Froide.


Titre : Barbara
Réalisation : Christian Petzold
Acteurs : Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock, Christina Hecke, Jasna Fritzi Bauer, Claudia Geisler...
Année de sortie : 2012
Genre : Drame

Synopsis : Berlin-Est, 1980. Soupçonnée de vouloir passer en RFA, Barbara, chirurgienne en pédiatrie, est mutée par les autorités dans un hôpital de province. Son amant, qui vit à l'Ouest, prépare son évasion, tandis que le médecin-chef de Barbara semble l'espionner...

Infos utiles : BARBARA a été tourné de manière chronologique, mise à part la scène de baiser, considérée comme "hors du temps". Afin de renforcer la crédibilité du film, le tournage a eu lieu dans un véritable hôpital des années 1980 et les acteurs ont suivis une formation dans le domaine médical. BARBARA a reçu l'Ours d'Argent du Meilleur réalisateur lors de la Berlinale 2012.

Ma critique : BARBARA fait partie de ces films dépaysants, qui transportent le spectateur dans un autre monde, ici notamment au coeur du monde bipolaire qu'est l'Allemagne pendant la Guerre Froide. On se retrouve en pleine Allemagne de l'Est, dans une petite ville de province. Le film commence par une présentation indirecte du personnage principal, de façon complètement muette. On ressent déjà la colère de la médecin qui semble démarrer une nouvelle vie, dans une nouvelle ville, dans un territoire qu'elle méprise, après un passé douloureux. On entendra ses premières paroles plusieurs scènes après. Le film de Christian Petzold (Jerichow, Yella) est un film presque muet, qui se construit uniquement dans la mise en scène brute du réalisateur allemand et par le jeu et les expressions physiques des acteurs, le scénario étant très peu raconté mais bien explicite. Celui-ci est malgré tout compréhensible, à l'aide d'une trame simple. BARBARA a aussi comme atout de ne réunir que des acteurs méconnus, mise à part l'actrice principale, Nina Hoss (Nous sommes la nuit, Yella), connue en Allemagne et actrice fidèle de Petzold, qui parvient parfaitement a émouvoir le spectateur sans sombrer dans les clichés, à travers un personnage quasi muet tout au long du film, qui ne cesse de rappeler sa révolte intérieure, et son physique singulier et beau. On découvre alors de nouveaux visages qui accentuent l'aspect dépaysant du long-métrage, comme Ronald Zehrfeld (Le Perroquet rouge, Red Gallion : la légende du Corsaire Rouge) qui campe un personnage plein d'humanité, impénétrable, perturbé par l'amour et la trahison. La force du film réside dans une image sublime, qui parvient à faire alterner l'ambiance du film dans un univers aussi froid que coloré, selon les sentiments du personnage principal. L'hôpital symbolise le vide et l’effroi. Le trajet à vélo dans la campagne ventée et sauvage est la seule source de liberté qui lui permet d'échapper à son quotidien et de retrouver son amant, notamment dans une magnifique scène dans les bois, aux couleurs vives. La mise en scène maîtrisée de Petzold donne tout son sens à la simplicité, à travers des plans fixes qui se succèdent, avec très peu d'effets de styles. Malgré la quasi absence de dialogues, BARBARA recèle un véritable suspens, à travers la question omniprésente de la situation allemande, de la difficulté de vivre dans l'état de l'Est et de l'espionnage. La reconstitution, certes quelque peu proprette et colorée, ne gêne cependant pas le visionnage du film et semble marquer le film dans l'époque. Christian Petzold, d'une main de maître, réalise un film aussi fort dans la technique que dans le jeu d'acteurs, ainsi que dans le scénario fluide. On retiendra aussi une scène enivrante où André, afin de conquérir Barbara, analyse le tableau "La leçon d'anatomie" de Rembrandt, apportant des remarques médicales stupéfiantes et d'un niveau de langue adopté par les acteurs de façon crédible.

Barbara Wolf (Nina Hoss) et André (Ronald Zhrfeld)

Voici l'affiche de BARBARA, magnifique : 


dimanche 6 mai 2012

Avengers

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui du blockbuster du moment, le film de supers-héros AVENGERS, réalisé par Joss Whedon, le créateur et principal réalisateur des séries Buffy contre les vampires et Angel. On retrouve dans ce film coup de poing un casting d'enfer...



Titre : Avengers
Réalisation : Joss Whedon
Acteurs : Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Tom Hiddleston, Stellan Skarsgard, Samuel L. Jackson, Clark Gregg, Gwyneth Paltrow...
Année de sortie : 2012
Genre : Action/Aventure

Synopsis : Lorsque la sécurité et l'équilibre de la planète sont menacés par un ennemi d'un genre nouveau, Nick Fury, le directeur du "Shield", l'agence internationale du maintien de la paix, doit réunir une fine équipe pour empêcher le monde de basculer dans le chaos. Le recrutement des nouveaux héros commence...

Infos utiles : Afin d'incarner le rôle d'Hawkeye de façon la plus crédible possible, Jeremy Renner a suivit des entraînements au tir à l'arc donnés par des champions olympiques. Afin de tourner la scène de combat finale dans les rues de New York, où de véritables militaires ont participé en tant que figurants, l'une des principales rues de la ville de Cleveland a été fermée pendant quatre semaines. La musique d'AVENGERS est signée du compositeur Alan Silvestri, qui avait déjà fait la musique du film Captain America - First Avenger, et célèbre pour son travail sur la trilogie Retour vers le futur. On ne retrouvera ni Spider-Man ni Wolverine dans les probables suites d'AVENGERS, n'appartenant pas aux studios Marvel, mais bien à Sony.

Ma critique : Après nous avoir offert les aventures de Buffy contre les vampires, série fantastique tout à fait divertissante et bien faite, Joss Whedon est aux commandes du blockbuster AVENGERS et tente le grand défi de réunir les plus grands supers-héros des comics américains Marvel, que l'on ne présente plus. Ce film est bien évidemment l'accomplissement des films de supers-héros Marvel que l'on a pu voir auparavant. On retrouve donc dans AVENGERS sept grand héros, soit Iron Man et Black Widow (La Veuve Noire), issues des deux excellents films de Jon Favreau, Captain America, issue de Captain America - First Avenger de Joe Johnston, Hulk, qui n'a pas (encore) eu le privilège d'avoir ses aventures sur grand écran, Thor et Loki, issues du film de Kenneth Branagh et Hawkeye (Oeil de Faucon) qui, comme La Veuve Noire, devrait avoir sa propre franchise. Ils sont tous réunis par Nick Fury, le directeur du "Shield", interprété parfaitement par Samuel L. Jackson (Star Wars, Des serpents dans l'avion), qui apparaissait l'espace de quelques instants dans chaque film des studios Marvel, afin de préparer le spectateur à AVENGERS, sous forme de courts teasing. On retrouve aussi des acteurs récurrents de Iron Man 1 et 2, comme Gwyneth Paltrow (Two lovers, Contagion), dans le rôle de la fidèle et sensible secrétaire de Tony Stark, et Clark Gregg (Choke, M. Popper et ses pingouins), qui apparaissait aussi dans Thor. Voila déjà un projet ingénieux et ambitieux, au milieu d'une époque où les scénarios originaux se font rares, entre nombreux remakes, séquelles, préquelles et reboots (comme celui de Spider-Man). AVENGERS, en plus d'être un film d'action, est un film sur l'amitié. Ce que l'on retient surtout du film sont les relations entre les personnages, reliées subtilement par leurs sentiments et un humour fin, apporté notamment par Iron Man, raillant ses petits camarades en collant. Le film, principalement tourné sur fonds verts, se compose d'effets spéciaux époustouflants, notamment dans une scène filmée en plan séquence suivant l'action de chacun des personnages lors du combat finale époustouflant dans la ville de New York. Toute cette action servit dans une image numérique fluide, saisissante et colorée, harmonisée par les couleurs vives des costumes des supers-héros. La trame d'AVENGERS s'avère simple, avec comme super-vilain Loki, l'impitoyable frère de Thor, interprété de façon machiavélique par Tom Hiddleston (Cheval de guerre, Minuit à Paris). Celui vole le fameux "cube cosmique" pour lequel se battait Captain America dans le film de Joe Johnston. AVENGERS se compose d'un grand casting, dans tous les sens du terme. On retrouve en tête d'affiche Robert Downey Jr. (Sherlock Holmes, Date limite), toujours génial, imposant, charismatique et drôle. On retrouve aussi Chris Evans (Les quatre fantastiques, Scott Pilgrim), d'habitude fade mais qui parvient à devenir attachant par la présence des autres acteurs, l'incroyable et trop rare Mark Ruffalo (Zodiac, Shutter Island), portant très bien le vert, le brutal Chris Hemsworth (Star Trek, Escapade fatale), actuellement à l'affiche de La cabane dans les bois, écrit et produit par Whedon, la très belle et envoûtante Scarlett Johansson (Le dahlia noir, La jeune fille à la perle), aussi habile dans les scènes d'actions que dans les scènes sentimentales, donnant une véritable vivacité à son personnage, et le (déjà) grand Jeremy Renner (Démineur, 28 semaines plus tard), qui est malheureusement pas assez présent ici, mais qui cache une mystérieuse relation avec La Veuve Noire. Ce que l'on pourra reprocher à AVENGERS est la forte présence du fantastique, apportée par le biais du personnage de Thor, avec toute une histoire de mondes parallèles, qui diminue la crédibilité et le réalisme que l'on retrouvait dans Iron Man. Joss Whedon réussit tout de même son pari, celui de réaliser un film divertissant et plein d'action, faisant hommage à l'histoire originale des comics.

Cliquez ICI ou pour découvrir le site officiel du film.

De gauche à droite, Hawkeye (Jeremy Renner), Captain America (Chris Evans)
et Black Widow (Scarlett Johansson)

Voici une interview de Scarlett Johansson sous forme de featurette, qui parle d'AVENGERS et de son personnage :


dimanche 29 avril 2012

BUG

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de BUG, un film américain réalisé en 2006 et sorti en 2008 en DVD, par l'un des révolutionnaires du cinéma de genre, William Friedkin, le réalisateur du classique L'Exorciste.

"La paranoïa est contagieuse"


Titre : BUG
Réalisation : William Friedkin
Acteurs : Ashley Judd, Michael Shannon, Harry Connick Jr, Lynn Collins, Brian F. O'Byrne, Luca Foggiano...
Année de sortie : 2006
Genre : Thriller

Synopsis : Agnès vit seule dans un motel désert. Elle est hanté par la disparition de son enfant et redoute la visite de son ex-mari, un homme violent tout juste sorti de prison. Dans cet univers coupé du monde, Agnès tombe amoureuse de Peter, un ex-soldat. Leur relation tourne au cauchemar lorsqu'ils remarquent l'existence de mystérieux insectes capables de s'introduire sous la peau. Ensemble, ils vont chercher la vérité : hallucination ou secret d'état ?

Infos utiles : BUG est adapté d'une pièce de théâtre de 2004 écrite par Tracy Letts. Le motel où se déroule le film a été entièrement reconstitué dans un gymnase de la Nouvelle-Orléans.

Ma critique : BUG est adapté d'une pièce de théâtre dont le personnage principal était déjà interprété par Michael Shannon (Boardwalk Empire, Take Shelter), en pleine ascension dans le monde cinématographique, actuellement à l'affiche d'un grand nombre de films. William Friedkin (French connection L'Exorciste), grand admirateur de la pièce, conserve donc la même unité de lieu et un casting restreint. Il garde aussi dans la première moitié du film la même unité de temps, pour ensuite intégrer certaines ellipses au film permettant d'observer l'évolution des personnages. Au début, le réalisateur n'aborde pas le scénario - écrit par l'auteure de la pièce - comme un film d'horreur, mais comme un film social, introduisant les personnages à travers de longues scènes de dialogues très bien exploitées. Friedkin amène l'intrigue petit à petit, à travers certains détails que le spectateur va d'abord interpréter comme les personnages. Le film est bouleversé lors du rapport sexuel entre les deux personnages principaux, Peter et Agnès, à travers une scène sensuelle filmée en gros plans, suivant les courbes des corps et mettant en avant leur peau, suivis d'images subliminales contrastées de ce dont le spectateur et les personnages principaux auront à subir, rappelant sans conteste celles utilisées dans L'Exorciste. Le spectateur se questionne donc sur l’authenticité de ses visions et la paranoïa s'installe subtilement dans le film, après que le personnage joué par Michael Shannon ai confondu le bruit d'une alarme incendiaire avec celui d'un grillon et avant que qu'il se mette à apercevoir des insectes. Après une révélation de sa part, une ellipse à lieu et permet au spectateur de sombrer dans la folie des personnages, jusque là sujet aux mêmes questionnements qu'Agnès et Peter. Il va par la suite devoir se frayer son propre chemin, à travers les dires des deux personnages, l'aide d'un sois-disant médecin interprété par Brian F. O'Byrne (Intermission, L'élite de Brooklyn) et les interventions de l'amie, jouée par Lynn Collins (John Carter, X-Men origins : Wolverine) et de l'ex-mari d'Agnès, interprété par le jazzman et acteur Harry Connick Jr (Basic, Independence day), mais aura surtout à faire la part des choses entre paranoïa et réalité. Ce qui fait tenir le spectateur en haleine tout au long de BUG, avec systématiquement la soif d'en savoir plus, est la perfection de la mise en scène de Friedkin, qui délaisse les codes traditionnelles du genre pour nous livrer une mise en scène originale aux nombreux aspects graphiques. Il use pour cela de plans qui se succèdent de façon saccadée, sans effets de styles, et de courts morceaux de musiques effrénées, qui traduisent les expressions des personnages.  Friedkin apporte dans BUG un aspect répugnant, comme l'avait fait David Cronenberg (History of violence, A dangerous method) dans La mouche. On retrouve dans BUG les personnages principaux interprétés par Micheal Shannon, au physique aussi intéressant qu'inquiétant, à l'aise dans une prestation subtile et talentueuse, n'hésitant pas à surjoué son personnage, dans le but que le spectateur ne parvienne tout d'abord pas à cerner sa personnalité, et Ashley Judd (Frida, Crimes et pouvoir), qui parvient parfaitement à jouer le rôle d'une femme désespérée, à la recherche d'une quelconque aide, quelle trouvera chez le personnage de Peter et qu'elle suivra. BUG s'achève avec une fin tendue et virant à la plus pure folie, le spectateur cherchant à connaître la vérité des faits. William Friedkin réalise avec perfection un film noir, sombrant le spectateur dans un univers sombre et profond, pourtant dans un espace restreint, qui respecte autant l'esprit théâtrale qu'il le transgresse, en le complétant par les atouts cinématographiques. Il parvient à relever son défi : rendre le spectateur aussi paranoïaque que les personnages.

De gauche à droite, Lynn Collins, Ashley Judd et Michael Shannon

PIRANHA 3DD

Voici deux nouvelles affiches réussies du film Piranha 3DD, réalisé par John Gulager (Feast, Feast 2 : Sloppy Seconds) et dont la sortie est prévu prochainement, que j'avais évoqué dans l'article sur Piranha 3D :



samedi 21 avril 2012

Derrière le masque

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui d'un film d'horreur passé inaperçu, DERRIÈRE LE MASQUE, le premier film du réalisateur américain Scott Glosserman, qui jongle avec l'humour, le docu-fiction et les codes du slasher.


Titre : Derrière le masque
Réalisation : Scott Glosserman
Acteurs : Nathan Baesel, Angela Goethals, Kate Lang Johnson, Krissy Carlson, Anthony Forsyth, Zelda Rubinstein, Scott Wilson, Robert Englund...
Année de sortie : 2008
Genre : Comédie horrifique

Synopsis : Souriant, intelligent et sympathique, Leslie Vernon est en apparence le plus charmant des jeunes hommes. Mais son ambition est de devenir une véritable machine à tuer en suivant les traces de ses idoles de toujours : Freddy Krueger, Jason Voorhees et Michael Myers. Il demande à une équipe TV de le suivre pour réaliser un documentaire sur son ascension vers l'horreur et l'infamie...

Infos utiles : DERRIERE LE MASQUE a reçu le Prix Excellence lors du SMIHFF, Festival International du Film d'Horreur de Sainte-Maxime 2007.

Ma critique : DERRIERE LE MASQUE - qui pourrait s'intituler "Guide pour aspirants tueurs en série" - est un faux reportage sur la vraie/fausse vie d'un serial-killer, à la manière du found-footage. Glosserman livre une histoire complètement originale, différente des slashers classiques, mais qui ne l'empêche pas de réaliser un hommage à ce genre souvent méprisé. Il décide alors de placer le spectateur du côté du "méchant" qui, à la façon de C'est arrivé près de chez vous (De Remy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde) et du futur film belge Vampires (De Vincent Lannoo) de 2010, dévoile au spectateur les secrets de sa routine de tueur et nous explique toutes les clés de ce "métier" épuisant. Glosserman joue de façon subtile avec tous les codes du slasher que le spectateur reconnaît de façon jubilatoire tout au long du film. On apprend donc que le tueur choisit volontairement de ne poursuivre que des vierges, qu'il trafique armes et voitures afin de piéger ses victimes et qu'il invente lui-même sa propre légende. Dans DERRIÈRE LE MASQUE, les boogeymen existent, comme ceux cités par le slogan du film, "Freddy Krueger, Jason Voorhees et Michael Myers", les "idoles" du personnage principal, qui a pour but que son nom, Leslie Vernon, figure sur cette liste. Le film alterne entre caméra subjective et "mise en scène". Le documentaire filmé par les protagonistes est tourné façon found-footage et les scènes de meurtres sont filmées façon "vrai film". Cela donne donc un savant mélange entre les conseils du tueur annoncés et leurs résultats. La caméra subjective permet de cacher les imperfections et de soutenir les acteurs pour donner un aspect plus vif au film, qui malheureusement fonctionne beaucoup moins lors de la partie "vrai film", où le jeu médiocre des acteurs se fait quelque peu ressentir. On retrouve dans DERRIÈRE LE MASQUE des acteurs peu connus au cinéma mais actifs au théâtre et qui enchaînent des petits rôles télévisés, comme Angela Goethals (Maman, j'ai raté l'avion, Spanglish), qui joue de façon juste une reporter inconsciente avide de sensations fortes. On découvre aussi dans le rôle du tueur Leslie Vernon une véritable personnalité, parfait dans le rôle d'un excentrique, Nathan Baesel (Série Invasion, Les Experts), qui parvient à jouer autant avec ses expressions physiques qu'avec ses répliques, en gardant la même note de crédibilité et d'humour tout au long du film. On retrouve dans les seconds rôles des "guests", puisque l'on retrouve le fameux Robert Englund (Le crocodile de la mort, Butcher), fidèle interprète du personnage de Freddy Krueger de la saga lancée par Wes Craven (La dernière maison sur la gauche, Scream) qui, marqué à vie par ce rôle, survit en enchaînant films d'horreurs de petits budgets. Il interprète ici un dérivé du docteur Loomis, le psychologue de Michael Myers dans Halloween (De John Carpenter). On retrouve également Zelda Rubinstein (Southland Tales, Guilty as charged), célèbre depuis son rôle dans son premier film Poltergeist (De Tobe Hooper) et Scott Wilson (Pearl Harbor, The host), qui interprétait récemment Hershel Greene dans la saison 2 de The walking deadDERRIÈRE LE MASQUE s'achève avec une fin bouleversant toute l'histoire, avec un scénario dont la subtilité est toujours présente. Après cette fin vient un générique à ne pas rater, qui offre au spectateur une superbe scène ironique, sous le son rock de Talking heads. Le film de Glosserman est donc un petit film modeste, au budget médiocre et aux effets spéciaux peu efficaces, mais doté d'un scénario enfin original et d'une mise en scène juste, n'oubliant jamais l'humour.

Nathan Baesel, prêt à tuer

Voici "Psycho killer" du groupe des années 1980 Talking heads, la musique du générique de fin de DERRIÈRE LE MASQUE, dont le sujet est en parfait rapport avec le film :

jeudi 19 avril 2012

Taxi driver

Bonjour chers lecteurs et lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui du film culte TAXI DRIVER réalisé en 1975 par Martin Scorsese (Les infiltrés, Shutter Island) après Mean streets de 1973, où le réalisateur et De Niro collaboraient pour la première fois.

"Are you talking to me ?"


Titre : Taxi driver
Réalisation : Martin Scorsese
Acteurs : Robert De Niro, Jodie Foster, Harvey Keitel, Cybill Shepherd, Albert Brooks...
Année de sortie : 1976
Genre : Thriller

Synopsis : Vétéran de la Guerre du Vietnam, Travis Bickle est chauffeur de taxi dans la ville de New York. Ses rencontres nocturnes et la violence quotidienne dont il est témoin lui font peu à peu perdre la tête. Il se charge bientôt de délivrer une prostituée mineure de ses souteneurs.

Infos utiles : TAXI DRIVER a reçu la Palme d'Or lors du Festival de Cannes 1976. L'histoire personnelle est tirée de l'expérience personnelle de l'auteur et réalisateur Paul Schrader (La féline, Affliction), qui signe le scénario de TAXI DRIVER et d'autres films de Scorsese. C'était Jeff Bridges (The big Lebowski, True grit) qui devait au départ interpréter le rôle de Travis Bickle. Brian De Palma (Le Dahlia noir, Scarface) fut un temps intéressé pour adapter le scénario de Schrader, qu'il trouvait sensationnel. Afin de s'imprégner son rôle, Robert De Niro travailla un mois comme chauffeur de taxi et étudia différentes formes de maladies mentales. Martin Scorsese apparaît dans son propre film, puisqu'il joue l'un des clients de Travis Bickle, où il explique à ce dernier qu'il veut tuer sa femme qui le trompe.

Ma critique : TAXI DRIVER illustre la descente aux enfers d'un jeune homme rongé par la solitude et l'ennui, à la recherche d'un but, après avoir passé des années au front lors de la guerre du Vietnam. Il n'y a pas besoin de rappeler la violence de cette guerre et combien elle marqua les esprits des vétérans. C'est juste après son retour au pays que le film se situe. On n'assiste alors à la personne qu'est Travis Bickle seulement après. Le film commence avec une scène d'ouverture présentant de façon directe le personnage principal, qui a dessein de s'inscrire dans un club de taxi, afin selon lui d'occuper ses nuits. Il renseigne alors le patron comme le spectateur de son identité et de son passé. Quelques plans plus tard, il se retrouve au volant de son taxi, qu'il ne quittera pas jusqu'à la fin du film. TAXI DRIVER montre la solitude infernale et profonde d'un homme qui repart de zéro, qui a assisté auparavant à une guerre d'une incroyable violence, qui n'est jamais évoquée dans la suite du film. Scorsese livre de façon subtile, en plus d'une analyse psychologique, une critique de cette guerre déshumanisante et sur les conséquences morales qu'elle a apportée. Le réalisateur parvient à faire le portrait d'un homme pour qui on a de l'empathie, mais par des moyens qui ne sombre pas dans la facilité des clichés. Le personnage joué par Robert De Niro (Racing Bull, Voyage jusqu'au bout de l'enfer) reste intelligent et a une véritable réflexion, mais est dominé par la jungle qu'est New York par la simplicité du personnage. On le voit donc échouer lorsqu'il désire sortir avec une jeune fille, interprétée par la belle Cybill Shepherd (Alice, Une femme disparaît), où il ne sait comment s'y prendre avec les femmes, et qui l'emmène maladroitement voir un film pornographique, une occupation qu'il va alors retrouver sans véritable intérêt dans certaines de ses nuits de solitude. La seule trace de vie laissée par Travis est son journal intime, qu'il écrit tout au long du film et qu'il nous lit, lui permettant de ne pas sombrer dans l'oubli. Il est aussi à la recherche d'un but, dépassé par la violence qui règne dans la ville de New York, entre les meurtres, la drogue et la prostitution. Certains évènements vont être déclencheurs d'une fusion intérieure chez le héros, exprimée notamment lors d'une scène où De Niro met une pastille dans un verre qui va pétiller peu à peu, comme son échec sentimental et la dépression de l'un de ses clients, interprété avec habileté par Martin Scorsese, prêt à tuer sa femme, dans une scène magistrale et pleine de tension, dont le spectateur ne connaîtra pas la fin, ce qui créer un sentiment d'insécurité qu'il ressent ainsi que le héros. Travis va alors se transformer et sombrer vers une face cachée. Il va ensuite trouver son but, celui de délivrer une jeune prostituée, interprétée par la jeune Jodie Foster (Carnage, Panic Room), dans son premier rôle, de son proxénète, interprété par le grand Harvey Keitel (Reservoir dogs, Une nuit en enfer), qui va même improviser certaines scènes du film. Robert De Niro joue de façon irréprochable un jeune homme seul, rongé par la solitude et le désir d'être une personne normale et d'arrêter de se regarder, selon lui. TAXI DRIVER s'achève de façon inattendue, bouleversant tout le rythme du film. Le film sombre donc vers une violence indescriptible à travers une scène presque absurde et ironique, Scorsese n'allant pas de main morte dans les effets gores. Une scène finale, de façon concluante, ajoute une touche mélancolique au film. Avec TAXI DRIVER, Martin Scorsese signe un grand classique, mettant en scène le portrait d'un homme torturé comme il en avait encore jamais été fait au cinéma, et qui ne sera jamais égalé. Le film permet aussi à Robert De Niro de lancer sa grande carrière, qui s’essouffle actuellement, mais qui sera marquée à jamais par ce film.

Robert De Niro dans son taxi

Voici un court métrage réalisé par Michel Gondry (The green hornet, Eternal sunshine of the spotless mind) qui reprend la trame de TAXI DRIVER :

samedi 14 avril 2012

Le stratège

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de LE STRATÈGE, un film américain réalisé en 2011 par Bennett Miller.


Titre : Le stratège
Réalisation : Bennett Miller
Acteurs : Brad Pitt, Jonah Hill, Philip Seymour Hoffman, Robin Wright, Kerris Dorsey, Chris Pratt...
Année de sortie : 2011
Genre : Drame

Synopsis : Espoir déchu du base-ball des années 80, Billy Beane dirige aujourd'hui l'équipe des Oakland Athletics. Contraint de la faire tourner avec un budget misérable comparé à celui des grands clubs, il assiste, impuissant, au passage à la concurrence de ses meilleurs joueurs. Avec l'aide de Peter Brand, un jeune analyste à peine sorti de l'université, il va mettre au point un système révolutionnaire : utiliser des statistiques complexes pour sélectionner des joueurs dont personne ne veut mais qui, ensemble, pourraient lui permettre de gagner des matches. Evidemment, tout le monde le prend pour un fou...

Infos utiles : LE STRATÈGE a reçu les prix du meilleur scénario pour Steven Zaillian et Aaron Sorkin et du meilleur acteur pour Brad Pitt lors du New York Film Critics Awards 2011. Le film a été tourné dans cinq stades de baseball différents : le Dodger Stadium, le Fenway Park, le Blair Field, le Stengel Field, et dans l'Oakland-Alameda County Coliseum. Afin de rendre plus crédible le film, la production a fait appel à de véritables joueurs, comme Stephen Bishop, Royce Clayton et Nick Porrazzo, et à de véritables recruteurs, comme Ken Medlock, Barry Moss et Phil Pote. Brad Pitt a rencontré le véritable entraîneur de baseball qu'il joue, afin de lui demander des conseils. Le budget du film est estimé à 50 millions de dollars. LE STRATÈGE est adapté du roman américain "Moneyball" écrit par Michael Lewis.

Ma critique : On retrouve en tête d'affiche du STRATÈGE l'incontournable, le fabuleux Brad Pitt, acteur aux multiples facettes et qui produit le film aux côtés des producteurs du sublime The Social Network, du maître David Fincher (Fight Club, Zodiac). Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si le scénario se retrouve dans leurs mains, car la trame des deux films ont de grands points communs. Les films de Miller et Fincher traitent tous deux des coulisses d'un sujet, sans créer un lien direct avec le thème. C'est pour cela que LE STRATÈGE, traitant du baseball, parvient autant à passionner les fans de ce sport que les indifférents, dont je fais partie. J'ai donc trouvé dans ce film un véritable intérêt, malgré ma réticence pour le sujet, tout comme pour le film de Fincher, qui racontait l'histoire du site Facebook. LE STRATÈGE n'est pas une sorte d'éloge du baseball. Il se centre davantage sur les coulisses de ce sport, et les relations plus ou moins tendues entre les personnages. Sur les 2h13 du film, très peu sont consacrées au sport en lui-même. On suit donc les négociations, les statistiques et les débats autour des échanges et de la vente des joueurs. Ce qui fait le charme de ces films et qui les rend captivants, c'est la combinaison indispensable d'un bon casting et d'un scénario bien construit. Miller respecte bien cela, avec un scénario et des dialogues captivants apportant une touche d'humour toujours présente qui permet d'aérer un film bavard et complexe. Le film s'ouvre avec une incroyable scène silencieuse, bordée seulement par le bruit d'une radio annonçant la défaite du club de baseball la nuit, permettant au spectateur de pénétrer immédiatement dans les entrailles du recruteur désespéré. Cette scène passée, on repart donc à zéro, comme les personnages, afin de suivre la reconstruction d'une équipe, avec notamment une méthode révolutionnaire que Brad Pitt va mettre au point avec son futur ami Peter Brand. Le film ne sombre jamais dans le cliché et, à notre grande surprise, ne cède pas aux facilités de réalisation en nous épargnant les morales pseudo-émotives américaines. LE STRATÈGE est aussi un film humain, s’intéressant de façon subtile à la psychologie des personnages, mais sans jamais oublier de mettre en relation le sport et le travail du héros avec sa vie privée. On retrouve dans LE STRATÈGE Brad Pitt (Burn after reading, L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), le Robert Redford de la nouvelle génération, qui depuis Mr. and Mrs. Smith a su faire la part des choses et a choisis de quitter les grosses productions hollywoodiennes pour se centrer sur des films plus personnels, s’intéressant davantage à son jeu qu'à sa belle gueule. On le retrouve donc toujours aussi incroyable. On retrouve à ses côtés l'acteur habituellement comique Jonah Hill (SuperGrave, Funny People), qui dévoile sa capacité à jouer aussi des rôles sérieux, Philip Seymour Hoffman (Truman Capote, Good morning England), toujours aussi bon et Robin Wright (Forrest Gump, Jeux de pouvoir), dans le rôle de la femme du héros. LE STRATÈGE, à l'inverse de The social network, est constitué d'une mise en scène moins visible et moins graphique, mais qui ne diminue en rien le véritable plaisir de regarder le film.

Brad Pitt (à gauche) et Jonah Hill (à droite)

samedi 7 avril 2012

The dead

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de THE DEAD, un film anglais réalisé en 2010 par les Frères Ford, leur tout premier film, qui s'avère être un véritable bijoux du cinéma d'horreur, à classer dans votre dvdthèque entre les cultes Zombie (De George A. Romero), I walked with a zombie (De Jacques Tourneur) et L'enfer des zombies (De Lucio Fulci).


Titre : The dead
Réalisation : Howard J. Ford
Acteurs : Rob Freeman, Prince David Osei, Fae Ford-Brister, David Dontoh, Chamberlain Dembele, Sergho Dak Jean Gustaphe, Katy Richardson...
Année de sortie : 2012
Genre : Horreur

Synopsis : Seul survivant au crash de son avion, ultime vol d'un gigantesque plan d'évacuation, l'ingénieur de l'Air Force Brian Murphy tente de survivre dans une savane africaine infestée de zombies. Des morts-vivants qui déferlent de partout, monstres au regard vide et affamés de chair humaine...
Bientôt rejoint par Daniel Dembele, un militaire sur les traces de son fils disparu, Murphy s'engage dans un voyage au bout de l'horreur, au coeur d'un monde qui, déjà, a basculé dans le chaos...

Infos utiles : Le tournage de THE DEAD a eu lieu entièrement au Ghana et au Burkina Faso, en Afrique. Celui-ci n'a pas été de tout repos puisque l'équipe du film s'est fait braquée et volée dès le premier jour de tournage, a du corrompre la police afin de les laisser tourner, l'acteur principal a frôlé la mort, atteint de la malaria, et le jour de départ, leur voiture a été criblée de balles par des soldats. THE DEAD a été nominé pour un grand nombre de prix dans les festivals Paris International Fantastic Film Festival 2011 et Fantastique Semaine du cinéma de Nice 2011, comme pour le prix du Meilleur Film ou le Prix du public.

Ma critique : THE DEAD revient aux origines du film de zombies, qui disparaissaient peu à peu, remplacées par la nouvelle vague des films de "zombies" qui courent, appelés désormais "infectés". Les frères Ford ont le courage de revenir aux sources, largement inspirés par les maîtres des morts-vivants, comme l'italien Lucio Fulci (Frayeurs, La maison près du cimetière), où l'on trouve dans THE DEAD certaines similitudes avec L'enfer des zombies, qui traitait du vaudou, et les films de l'américain George A. Romero (La nuit des morts-vivants, Survival of the dead), où l'on retrouve le même style de zombies que Zombie. Malgré un budget médiocre et un tournage chaotique, les frères Ford parviennent à transporter le spectateur dans un univers peu exploité, et dans une nature totalement originale dans les films de zombies, l'Afrique. On oublie donc les grandes villes américaines remplies de morts-vivants dans des endroits plus étroits les uns que les autres, pour se retrouver de plein jour dans une nature vide, très vaste, aux grandes étendues. Tout est donc dévoilé au spectateur et aucune cachette n'est possible. Le choix de cette nature renvoie aux origines de la maladie, le vaudou, malheureusement exploité trop rarement dans le cinéma de genre. Cette nature et cette luminosité, à la fois claires et chaudes, aux dominantes jaunes, accentuées par les couleurs du désert, apportent un contraste magnifique entre la peau des zombies et cette nature sèche, morte, comme la plupart des êtres qui l'occupent. Les deux réalisateurs choisissent aussi de mettre en scène, d'une façon qu'ils justifient parfaitement, de véritables zombies façon Romero afin, selon l'un des deux frères, de ne pas faire un film d'action, comme les films d'"infectés" de nos jours. Malgré le manque d'argent, les effets spéciaux restent impressionnants, avec une quantité de sang et de gore tout à fait respectable, notamment une scène incroyable où le héros renverse un zombie en voiture et l'achève en lui roulant sur le crâne, tout cela en plan d'ensemble. Cependant, on retrouve quelques maladresses, comme deux faux-raccords plutôt voyants, et l'on ressent quelques longueurs vers le milieu du films, mais qui sont compensées par la beauté des paysages qu'elles nous dévoilent. Tout au long de THE DEAD, les frères Ford parsèment le film de plans esthétiques d'une nature sublime. Ce qui fait de THE DEAD un film constamment angoissant, c'est l'apparition omniprésente de zombies dans le cadre, en arrière-plan, où de courts plans de morts-vivants, servant de transitions, afin de rappeler au spectateur que la menace est toujours présente, et que le héros n'est jamais à l'abri de tout. THE DEAD est servi par un casting honnête voire quelque peu médiocre notamment avec un Rob Freeman (Il faut sauver le soldat ryan, Ten dead men) peu convaincant lorsqu'il ouvre la bouche, ce qui explique sa petite quantité de dialogues, ceux-ci maîtrisés de façon à ce que le film ne sombre jamais dans le ridicule. THE DEAD s'achève avec une fin ouverte, mais expliquant que le danger est omniprésent, que la fuite est indispensable et qu'il n'y a nulle part où se cacher. Les frères Ford nous livrent donc une perle du cinéma de zombies, bouleversant le genre, que l'on peut déjà considérer comme un film culte et qui, on l'espère, sera sujet à une suite, que les deux fans des films de zombies ont projet de tourner.

CLIQUEZ ICI pour visiter le site officiel de THE DEAD et retrouvez sur notre page Facebook notre liste des dix meilleurs films de zombies.

Les zombies de THE DEAD, dont celui-ci qui a une fort ressemblance
avec ceux de I walked with a zombie de Jacques Tourneur

Superbe Affiche de THE DEAD où le crâne est en forme du continent africain. 

lundi 2 avril 2012

Source Code

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous parler de SOURCE CODE, un film américain réalisé en 2011 par Duncan Jones, après son premier film Moon, réalisé en 2009.


Titre : Source Code
Réalisation : Duncan Jones
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga, Jeffrey Wright, Michael Arden...
Année de sortie : 2011
Genre : Science-fiction

Synopsis : Colter Stevens, membre d'un projet expérimental top secret, appelé Source Code, est envoyé dans le passé pour revivre en boucle les huit dernières minutes du passager d'un train avant qu'il n'explose. Sa mission : identifier les auteurs de l'attentat afin de prévenir une nouvelle attaque. La course contre la montre commence...

Infos utiles : SOURCE CODE est en partie produit par Vendôme Pictures, une petite maison de production française, fondée par Philippe Rousselet ainsi que par le présentateur télé Arthur. Topher Grace (Spider-man 3, That '70s Show) devait à l'origine interpréter le rôle de Colter, avant de céder sa place à Jake Gyllenhaal.

Ma critique : SOURCE CODE est le deuxième long-métrage de Duncan Jones, le fils du célèbre chanteur anglais David Bowie, après son premier coup de maître, Moon, magistralement interprété par Sam Rockwell (Confessions d'un homme dangereux, Iron Man 2), et qui affirmait les débuts du jeune réalisateur dans la science-fiction. Après ce premier essai incroyable, déjà perfectionniste, malheureusement sortit en Direct to DVD, le cinéaste peut s'offrir une sortie en salle avec SOURCE CODE, au scénario prometteur, deux ans seulement après Moon. Avec un budget plus large mais toujours restreint, il se débrouille parfaitement  à s'appuyer sur une question qui semble tourmenter l'esprit du jeune réalisateur, celle de l'utilisation de l'homme à son insu, à des fins technologiques et humanitaires. Duncan Jones livre avec SOURCE CODE un thriller psychologique sur fond de science-fiction, qui a le mérite d'être construit par un scénario purement original, ce qui change des actuels remakes, suites ou préquelles, réalisés par des cinéastes pour la plupart en manque d'inspiration, à l'inverse totale du jeune fils Bowie. Après un générique sur des plans aériens majestueux de Chicago, mettant en avant la densité des moyens de transports et de la population américaine, Jones place le spectateur au même niveau que le personnage principal, qui ne sait qui il est, où il est, ni qu'est ce qu'il y fait. On découvre alors ces réponses en même temps que lui, le spectateur étant manipulé par le réalisateur tout autant qu'il le fait avec son personnage. Après une explication brève mais efficace de la situation, le spectateur, toujours du point de vue interne, va mener l'enquête, comme le héros, tout au long du film, prenant le temps de s'interroger sur chaque détail d'une même scène qu'il va revivre plusieurs fois. Jones parvient à maintenir le spectateur en haleine dans un huit-clos mobile, avec des actions diversifiées, et une intensité des dialogues toujours constante. On retrouve dans SOURCE CODE de nouveau un jeune acteur, plus célèbre cependant que le héros de Moon, Jake Gyllenhaal, au physique avantageux, parfait dans un costume aux couleurs métalliques, qui sait alterner entre blockbusters, comme Prince of Persia ou Le Jour d'après et films au public plus restreint, comme l'incontournable Zodiac, ou encore le film qui lança sa carrière, alors encore jeune, le sublime Donnie Darko. Gyllenhaal, au top de sa forme, interprète de façon irréprochable - comme on aimerait davantage le voir - un personnage intensif et bouleversent, avec toujours cette touche de fine ironie qui lui est propre.  On retrouve Michelle Monaghan (Mission Impossible : Protocole Fantôme, Date limite) dans le rôle de sa femme, Vera Farmiga (Les infiltrés, Esther) et Jeffrey Wright (Broken flowers, Quantum of solace), qui n'apportent aucune véritable présence en plus de celle imposante de Gyllenhaal, mais qui fondent comme il le faut le contexte infernal de la situation du héros. On retrouve ici, comme dans Moon, où le grand Kevin Spacey (Usual Suspect, Las Vegas 21) prêtait seulement sa voix au robot, un autre acteur absent de l'écran mais présent par sa voix, Scott Bakula (American Beauty, Chuk), prêtant sa voix au père du héros, au moment de l'appel.  SOURCE CODE dispose d'une image numérique tout à fait remarquable, apportant au film un aspect technologique et moderne. La seule chose que l'on pourrait reprocher au cinéaste, c'est de ne pas avoir de nouveau fait appel à un grand compositeur pour la bande originale du film, comme la superbe musique du film Moon, du compositeur Clint Mansell, connu pour ses bandes originales de Donnie Darko et Requiem for a dream. Le film s'achève avec une fin quelque peu complexe mais laissant court à l'imagination du spectateur, de la même manière que le premier film du réalistaur. Duncan Jones, de façon très perfectionniste, réalise avec SOURCE CODE un thriller futuriste original et riche, qui ne laisse pas indifférent, et qui promet une longue carrière au jeune cinéaste, qui le mérite largement.

CLIQUEZ ICI pour découvrir le site officiel de SOURCE CODE.


Jake Gyllenhaal nous a impressionné en 2012 en interprétant de façon magistrale et inattendue le rôle d'un tueur en série fou et assoiffé de sang dans le clip de la chanson "Time to dance" du super groupe français The shoes, prouvant la capacité du jeune acteur à interpréter diverses rôles, et ceux-ci d'une certaine profondeur. Ce clip d'environ huit minutes, à travers une image granuleuse et colorée sublime, exprime les tréfonds d'un homme physiquement normal, mais intérieurement rempli d'une rage extrême, d'une façon rarement exploitée dans le cinéma.

Voici le clip :