Présenté le vendredi 5 septembre 2014 à l'Etrange Festival à Paris, WHITE GOD est un film hongro-germano-suédois qui sortira en France le 3 décembre 2014.
Titre : White God
Titre original : Fehér isten
Réalisation : Kornél Mundruczo
Scénario : Kornél mundruczo, Viktoria Petranyi et Kata Wéber
Acteurs : Zsofia Psotta, Sandor Zsotér, Lili Horvath, Szabolcs Thuroczy, Lili Monori...
Sortie en salles : 3 décembre 2014
Genre : Drame
Synopsis : Dans un futur proche, les chiens se sont révoltés contre l'oppression humaine jusqu'à devenir les maîtres d'une ville. Lili, une jeune fille, part à la recherche de son ancien animal de compagnie, abandonné par son père...
Ma critique : WHITE GOD avait - presque - tout pour plaire. Tout d'abord, venue de l'est, la promotion de cette production incitait à croire qu'il s'agissait d'un film d'anticipation dans lequel l'animalité prend le dessus sur l'humanité. Cette impression est cultivée dans la première scène du film, belle à en donner des frissons, dans laquelle une petite fille vêtue d'un sweat bleu pédale sur une artère entièrement vidée de ses automobilistes et va se retrouver poursuivie par une meute de chiens, le tout au ralenti. Une belle vision apocalyptique qui n'est finalement pas à l'image du film, mais à ce qu'il aurait dû être. Autrement dit, le spectateur découvre qu'il a tout faux.
Scène d'ouverture, unique réussite du film |
S'ensuit une sorte de fable sociale, tirée par les cheveux, archi carticaturale et affectée. Tout au long de son film, Kornél Mundruczo ne cesse de montrer à quel point l'homme est méchant avec le chien, cherchant à justifier la révolution canine qui ne sera lancée que dans le dernier quart d'heure de WHITE GOD ! On attend pourtant cette révolte tout du long. Le film met en scène deux destins, celui d'une petite fille et de son chien, séparés tous les deux par une société qui n'aime pas les gros toutous - du paternel au chef d'orchestre en passant par les gérants de la fourrière, tous très très méchants. Comme dans E.T. l'extraterrestre, mais en moins bien, on suit alors ces deux personnages parallèlement, comme si ils étaient connectés.
Mundruczo filme les chiens comme des humains. C'est ainsi que la vie du chien se transforme en épopée aux situations abbérantes tant elles sont ridicules de non-sens. Le chien se fera par exemple un ami chien, et le réalisateur hongrois ne cessera de montrer lourdement que l'animal parvient à communiquer avec la meute et à en devenir le meneur. Mais filmer des chiens touner en rond pendant près de deux heures ne fait pas un film, et amène à l'indifférence la plus totale de la part du spectateur.
Mundruczo filme les chiens comme des humains. C'est ainsi que la vie du chien se transforme en épopée aux situations abbérantes tant elles sont ridicules de non-sens. Le chien se fera par exemple un ami chien, et le réalisateur hongrois ne cessera de montrer lourdement que l'animal parvient à communiquer avec la meute et à en devenir le meneur. Mais filmer des chiens touner en rond pendant près de deux heures ne fait pas un film, et amène à l'indifférence la plus totale de la part du spectateur.
WHITE GOD accumule les poncifs et les absurdités, jusqu'à la fin, où la révolte éclate enfin (ou en fin, c'est le cas de le dire). Lorsque le spectateur émergera de son sommeil, il constatera que le pire reste à venir, à savoir qu'une cinquantaine de chiens échappés de la fourrière est la cause de la vision apocalyptique du début du film. Les chiens, eux, ne représentent même pas une véritable menace. On se dit même "Ouf, ils n'attaquent que les méchants humains". En effet, les chiens provoquent une panique générale dans toute la ville pour pas grand chose, ne se contentant que d'arracher le sac à main des passantes et le tuyau d'arrosage des agents d'entretien. Quelle menace ! Ici, surtout, on soulève la lacune la plus conséquente : le manque total d'humour. Comment peut-on mettre en scène une révolte de chiens contre l'espèce humaine sans une once d'humour ou de décalage ? On ne cesse alors d'imaginer comment le film aurait dû être.
Puis la police arrive, armée jusqu'aux dents, et ne fait même pas le poid face à ces boules de poils mangeuses de sacs à main. Seule Lili, interprétée par Zsofia Psotta, aussi caricaturale que tous les autres personnage, fera le poids, dans une séquence finale tant absurde qu'elle en devient gênante.
Avec WHITE GOD, Kornél Mundruczo a la prétention de reprendre le titre du film White Dog de Samuel Fuller, pour finalement trahir les attentes du spectateurs et accoucher d'une oeuvre manichéenne, maladroite, sans intérêt et d'un ennui mortel. Le réalisateur hongrois s'évertue à donner du sens à son film, à y insérer vainement en filigrane une certaine morale et un discours social et philosophique. Un beau projet qui une fois abouti se révèle bien vide de sens et d'intérêt.
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