lundi 11 novembre 2013

Snowpiercer

Bonjour ! Je vais aujourd'hui vous parler de SNOWPIERCER, le nouveau film du cinéaste sud-coréen Bong Jooon Ho.


Titre : Snowpiercer, le transperceneige
Réalisation : Bong Joon Ho
Acteurs : Chris Evans, Song Kang-Ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell, Octavia Spencer, Ewen Bremner...
Année de sortie : 2013
Genre : Science-fiction

Synopsis : 2031. Une nouvelle aire glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s'arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s'est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d'hommes entraînés par l'un d'eux tente de lutter. Car l'être humain ne changera jamais...

Infos utiles : SNOWPIERCER est adapté de la bande dessinée française Transperceneige de Jean-Marc Rochette, Benjamin Legrand et Jacques Lob. Elle se divise en trois tomes dont le premier est paru en 1984. Aucun des personnages n'a le même nom que dans la bande dessinée. Les dessins qui ornent les murs au fond du train ont été réalisés par le dessinateur de la bande dessinée.


Ma critique : SNOWPIERCER est le sixième film du réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho (The host, Mother). Il met cette fois-ci son pays et sa langue natale de côté pour une production plus conséquente et internationale, étant donné la mixité des nationalités des personnages. Avant tout américain, le film est aussi de collaboration britannique, française et sud-coréenne. Malgré ça, il ne joue pas assez sur cette diversité. Le train est censé transporter des gens du monde entier, et les acteurs sont principalement américains. Mais Bong Joon Ho n'idéalise pas pour autant la vision occidentale. Si le héros est américain, il est aidé par toutes sortes de personnages. Le héros n'est que le porte-parole, le guide des autres.

Mais il lui arrive d'être faible, et c'est là que le réalisateur fait intervenir d'autres personnages, chacun doté d'un atout précis, comme lors d'une scène où le groupe se retrouve face à un ennemi plus fort que les autres, tel le "boss" de fin de niveau d'un jeu vidéo, ici celui de la fin du premier wagon à franchir avant de continuer l'insurrection. C'est donc dans cette scène qu'un homme surgit de l'ombre et prend la place de l'américain pour régler la situation, dans une scène de combat à la sauce asiatique bienvenue de la part de Joon Ho. On retrouve également cette pluralité des pays lorsque sont traduits les discours de la direction du train, en français par exemple. Mais ces petites intentions, qui laissent place à une véritable originalité, sont trop rares.

Ce qui fait toute la force et la beauté de SNOWPIERCER, c'est l'action qui émane des scènes de combats, brillamment filmées, entre ralentis et digressions des images, notamment dans la première partie du film, lors de révolte de la classe inférieure du train. On prend plaisir à savourer des scènes de combats à mains nues là où la plupart des films de science-fiction font appel à moult effets spéciaux inutiles. Le gallois Gareth Evans était déjà parvenu à un résultat semblable avec l'indonésien The raid (2011), dans lequel il mêlait horreur et arts martiaux. Il y a une telle évolution dans le suspens et une telle fougue que le spectateur est prêt à participer à cette révolution portée par des personnages véritablement attachants. Comme dit précédemment, l'attention n'est pas seulement canalisée vers le personnage principal, mais sur toute la communauté. Et c'est avec brio que Joon Ho parvient à jouer entre musique et silence, préférant le silence à l'action, pour en capter toute la violence.

Une violence purement physique d'abord, lors des scènes de combats au fil des wagons puis une violence sanglante, dans une deuxième partie où les personnages tombent incroyablement vite. SNOWPIERCER, c'est aussi un film où le héros fume et qui révèle un passé sanglant. Le sang fuse quand on s'y attend le moins, et les meurtres sont cadrés. Avec Bong Joon Ho, nous sommes loin du conformisme. C'est ce rejet de l'horizon d'attente du spectateur qui donne une énergie communicative au film, sans toutefois oublier l'un des enjeux principaux de SNOWPIERCER : divertir. Effectivement, les deux heures du long-métrage filent à grande vitesse, mise à part une grosse longueur vers la fin. Même si le parallèle entre l'extérieur et l'intérieur du train est efficace, les effets spéciaux de la glace n'en sont pas moins douteux. On préférera les décors "faits mains" aux images de synthèse.

On retrouve dans SNOWPIERCER Chris Evans (Captain America - first avenger, Avengers), qui pour une fois fait preuve de crédibilité - peut-être grâce au bonnet et à la barbe - dans le rôle de meneur, assisté de Jamie Bell (L'aigle de la neuvième légion, Nymphomaniac), réellement attachant. Song Kang-Ho (Memories of murder, Le Bon, la Brute et le Cinglé), acteur fétiche de Joon Ho, est également de la partie. On retrouve, face à eux, Tilda Swinton (We need to talk about Kevin, Moonrise kingdom), méconnaissable et redoutable de justesse. Par contre, la présence d'Ed Harris (The Truman show, Pollock) au casting reste un véritable mystère, tant il est caricatural et vide de toute tension, au service d'un final qui traîne en longueur.

Mise à part ces quelques petits défauts, SNOWPIERCER est un véritable brasier qui fend la glace, honnête et ambitieux et qui pétarade pour le simple plaisir du spectateur. La simplicité scénaristique est au service d'une évolution linéaire, étape par étape, sollicitant l'imagination du spectateur, avide de savoir ce qu'il trouvera dans le wagon qui suit. Bong Joon Ho s’exempte de tout propos politique, et c'est tant mieux. On accueille bien volontier Bong Joon Ho à Hollywood.

Chris Evans

Tilda Swinton

1 commentaire:

  1. Je ne m'attendais pas à être aussi surpris par ce film, je vais me renseigner sur les autres films fait par le réalisateur !

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